Fonds de tiroir


« En Suisse, contrairement à d'autres Etats, notre armée n'est pas le suppôt d'un gouvernement, mais au service du peuple«», a proclamé le président de la société des officiers du Valais romand, Roger Haupt, en réponse au Conseiller national PLR Benoît Genecand, qui critiquait, avant la votation du 19 mai, l'opposition de la Société suisse des officiers à la révision de la loi sur les armes : « les Français appellent leur armée la grande muette : pour une fois, j'envie nos voisins ». Et répliquant à la prédication de Roger Haupt, Genecand en a remis une couche : «un Etat où il y a un lien direct entre la population et les militaires, ça s'appelle une dictature militaire ». Et le président de la société suisse des sous-officiers (qui s'opposait elle aussi à la loi que défendait le Conseil fédéral, et donc le Département de la Défense) de glisser : « nous ne sommes pas le bras armé du Département de la défense ». Z'êtes le bras armé de qui, alors ? de l'UDC ? Bon, tout ça est peut-être un chouïa excessif , mais quand même, on aime bien quand ça s'échauffe entre les casques à boulons et des élus PLR pour savoir à qui  l'armée doit être soumise... vu que pour nous elle doit l'être à un processus de démantèlement le plus rapide possible...

Suspendu pendant dix mois, en 2018, pour avoir transmis sur un réseau social des images et des commentaires antisémites, un policier genevois a été réintégré dix mois après, alors qu'il risquai d'être purement et simplement licencié. Motif ? Il a été touché par la grâce. Après une psychothérapie et une visite à Auschwitz, où il dit avoir pris « une énorme claque » devant l'évidence de  ce en quoi se traduit réellement l'antisémitisme. Une énorme claque qu'on n'hésitera pas à considérer comme méritée. Et donc, il a été réintégré après sa thérapie et sa claque, parce que (Mauro Poggia dixit) « il souffrait du fait d'être suspendu » et que « la police, c'est toute sa vie ». Ce qui incidemment ne laisse pas d'inquiéter, mais bon, « il n'est ni raciste, ni antisémite », assure son avocat. Il est, ou était, seulement un peu con, c'est ça ? Ben dis donc, s'il faut envoyer tous les cons antisémites (ou antirroms, ou homophobes, puisque le nazisme voulait aussi les exterminer) visiter Auschwitz pour les guérir de leur connerie... vaste programme, grommellerait De Gaulle.

Paraît que l'armée russe utiliserait des baleines comme sous-marins dans des opérations spéciales : en Norvège, l'une de ses recrues cétacées, apprivoisée, habituée aux humains, a attaqué des bateaux de pêche : elle portait un harnais auquel était sanglé quelque chose qui pouvvait être un appareil photo ou une arme. Dans les années '80 du siècle dernier, l'URSS utilisait des dauphins, la Russie utilise donc désormais des baleines. Mais, parait-il, aussi des dauphins, des phoques et des belougas, pour surveiller les entrées de ses bases navales, aider les plongeurs en eau profonde, voire tuer tout étranger entrant dans une zone spécifique. Selon l'Institut de recherche en biologie marine de Mourmansk, les meilleures recrues seraient les phoques : ils sont moins sensibles au froid que les baleines et ont une mémoire bien plus performante. Ouala. Et l'armée suisse, qu'est-ce qu'elle utilise comme bestioles pour surveiller ses lacs ? des perches ? des puces de canard ? des baigneurs ?

On avait un bon copain, en science po. «Brillant, élégant et vif d'esprit», comme dit la « Tribune » (on confirme) il avait été président du parti libéral, député, président du Grand Conseil, membre de la commission des finances, président du Conseil d'administration de la Clinique des Grangettes.  Et puis on a appris qu'à part ça, pendant une dizaine d'années, il avait (il était aussi gestionnaire de fortune -un métier à la con) siphonné un peu plus de 3 millions à une vieille tante, 320'000 balles à Bernard Lavilliers (ouais, le chanteur de gauche), 430'000 balles à un client, 82'000 balles à la Fondation pour l'agran-dissement (façon Nouvel) du Musée d'Art et d'Histoire et fait perdre deux millions à des cousins en effectuant des placements pourris alors qu'il devait faire des placements sûrs. Et tout ça lui a servi à mener grand train de vie: appartement à 9000 balles de loyer par mois, écoles privées pour les gosses... Bon, il s'est dénoncé lui-même, il a reconnu les faits, et son frère et des amis ont remboursé les lésés (sauf les cousins, qui devront faire appel à la justice civile ). C'est quand même bien d'avoir une famille et des amis friqués. Une affaire «d'une banalité confondante», « une histoire assez banale d'un gestionnaire de fortune médiocre », pour le procureur Yves Bertossa, qui « ne pleurera pas sur le sort de Bernard Lavilliers, qui a une fortune de 275 millions d'euros, et va à la Fête de l'Humanité mais aussi à Genève pour placer de l'argent». Le Procureur avait requis trois ans de privation de liberté dont un an ferme, Renaud, reconnu pleinement responsable de ses actes, a pris trois ans dont un an ferme. C'est moins que Patrick Balkany, condam-né en France à quatre ans de prison avec incarcération immédiate. Mais Balkany a été condamné pour fraude fiscale. Et Renaud avait des cir-constances atténuantes : il avait eu de mauvaises fréquentation à l'Uni. Et puis, sa condamnation est quand même un peu lourde : pour une fois qu'un PLR plume des riches, on pourrait faire preuve de clémence...

Le lobby des multinationales a peur de l'injitiative populaire « pour des multinationales responsables » et de sa possible acceptation par le peuple (et les cantons). Il tente donc une manœuvre pour repousser encore la discussion au parlement.  Après 19 séances de commission et 2 ans de tactiques, Le Conseil des États aurait dû décider aujourd'hui s’il y aura oui ou non un contre-projet à l’initiative. Ruedi Noser, conseiller aux États et lobbyiste des multinationales, entend remettre ce débat à une date indéterminée, mais en tous les cas après les élections fédérales. Afin de faire échouer cette manoeuvre, la population doit manifester vigoureusement son désaccord : aucune manœuvre politique ne doit se faire sur le dos des victimes du travail des enfants, de la pollution des fleuves et des expulsions forcées ! Signez la lettre de protestation à l’intention du Conseil des États :
www.initiative-multinationales.ch/maintenant-ca-suffit/

Selon un rapport de l'administration fédérale (qu'elle a d'ailleurs mis beaucoup de mauvaise volonté à rendre), et portant sur le système de péréquation financière intercantonale, la Confédération a reçu des cantons (sous forme de ressources fiscales) 69,37 milliards de francs de recettes et y a dépensé 67,49 milliards de francs, dont 28,5 milliards rien qu'à Zurich, Berne et Vaud. La Confédération ne dépense pas plus dans les cantons les moins riches que dans les cantons les plus riches. Pour Genève, la contribution fiscale aux recettes fédérales ascende à 4565 francs par habitant en moyenne. C'est trois fois plus que le Vaudois. Er ça permet à la « Tribune de Genève » de titrer : « Le Genevois rapporte 4600 francs à la Confédération ». On promet qu'on n'y est pour rien. Quant au système de péréquation financière, il est destiné aux cantons les moins riches, et est pour cela alimenté par les cantons les plus riches, avec tout de même quelques anomalies : si Genève contribue à ce système pour 300 millions en 2019, Vaud en reçoit 66 millions. On est bien contents de pouvoir contribuer à l'équilibre budgétaire vaudois. Et de recevoir en retour de bons conseils vaudois sur la manière d'équilibrer un budget.

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