Fonds de tiroir


A Genève et dans le canton de Vaud, dimanche, on a eu de beaux votes gauche contre droite. Y'a des cantons où le clivage est un peu différent. En Valais, c'est la minorité germanophone qui a imposé sa candidate UDC à la majorité fran-cophone qui avait choisi le candidat socialiste. Mais auparavant, elle avait permis les élections successives de trois socialistes au Conseil d'Etat: Peter Bodenmann, Thomas Burgener et Esther Waeber-Kalbermatten. Sont pas sectaires, les Haut-valaisans, sont tribaux. A Berne, les francophones du Jura encore bernois ont perdu leur unique siège au Conseil National. Et à Fribourg, le Singinois PDC Beat Vonlanthen s'est fait piquer le sien par la Gruyérienne PLR Johanna Gapany. Ouais, chez les rupestres, le clivage linguistique, c'est AOC, comme la raclette ou la cuchaule.

Toujours à l'affut des grandes causes fondamentales en période pré-électorale, le candidat du PLR au Conseil administratif de la Ville de Genève demande dans une motion de pérenniser la grande roue du jardin anglais.  Voilà une priorité qui est prioritaire, et qui méritait bien qu'un copain du candidat PLR en fasse une demie-page de « 20 Minutes »...  à la mi-juillet, quand on manque un peu de substance pour remplir les pages des quotidiens, même gratuits... De là à penser que le candidat PLR est lui aussi un candidat de remplissage, il n'y a qu'un pas. Que la moitié du PLR est prête à faire. Au besoin avec le PDC.

A part ça, on était bien contents à Genève d'avoir gagné les zélections. Pendant quoi en Espagne le parti franquiste Vox devenait le troisième parti du parlement, en Bolivie le président élu était démissionné par l'armée et dans les rues de Paris une bouffonnerie défilait au prétexte de lutte contre l'islamophobie, gauche de la gauche et islamistes au coude à coude. On est bien au chaud chez nous.

Donc, la défaite du PLR genevois dans l'élection du Conseil des Etats, c'est la faute à Maudet, il a dit, Christhihan Lüscher. Pas la faute d'une stratégie d'alliance stupide, ou des campagnes dissociées des deux candidats de l'Entente, ou des appels à voter Hiltpold-Amaudruz ou Hiltpold sans Hirsch : non, c'est la faute à Maudet tout seul. A qui Lüscher demande de démissionner du PLR. Ouala. Et la victoire de l'extrême-droite espagnole aussi, c'est la faute à Maudet. Et le putsch contre Morales en Bolivie aussi. Et le Brexit aussi. Et s'il fait pas chaud en novembre, aussi. Et si j'ai chopé un rhume aussi.

Après la cacade de la droite, la candidate de l'UDC, Céline Amaudruz, s'est répandue un peu partout en clamant que « notre défaite est liée à l'incapacité de la droite de s'unir, à la différence de ce qui se passe dans le canton de Vaud » où Olivier Français, troisième au premier tour, s'est retrouvé premier au deuxième tour « grâce à une alliance large » de la droite. Ouais, grâce surtout au retrait de la candiudature UDC. Contrairement à Genève où l'UDC a maintenu celle d'Amaudruz.  Bon, on va s'en plaindre, à gauche, vu que ça a contribué efficacement à rendre impossible le rattrapage par le candidat PLR de son retard du premier tour. Pour tenter de convaincre le PLR de substituer une alliance avec l'UDC à sa vieille alliance avec le PDC, y'a des arguments plus crédibles que celui de la capacité de nuisance... Mais comme dit le président du PLR, «l'UDC a préféré qu'il n'y ait personne représentant la droite (au Conseil des Etats). C'est un choix politique». Bien sür : l'UDC prétendant être la droite à elle toute seule, elle va tout faire pour plomber les autres partis de droite. Comme le Rassemblement National en France. Ce qui arrange bien Macron. Et ce qui à Genève nous arrange bien...

Une lourde menace pèse sur les élus genevois (enfin, pas tous, quand même) : le PS propose d'interdire le cumul des mandats électifs municipaux (dans les exécutifs communaux et les conseils municipaux des communes de plus de 10'000 habitants), cantonaux et fédéraux, pour permettre à ceux qui en détiennent un de s'y consacrer pleinement et de ne pas se mélanger les pinceaux. Les règles que propose le PS, il les applique d'ailleurs à ses propres élus -ce qui a en outre l'avantage d'élargir le cercle de ceux-ci plutôt de concentrer les mandats entre un plus petit nombre de mains -ou de têtes. Au point qu'on ne sait plus dans quoi les élus ont mis les mains et ce qu'ils ont dans les têtes...

On en apprend de belles dans la presse gratuite : le 7 novembre, « 20 Minutes » nous informait qu'un paysan thurgovien avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis et à un traitement psychiatrique pour avoir entretenu pendant des années des rapports sexuels avec des animaux de sa ferme : des brebis, des chèvres, des vaches, un veau (pour une fellation). Et même un taureau, ce qui l'a conduit à l'hosto (le paysan, pas le taureau) avec « de graves blessures internes », nous précise «20 minutes». L'amour a des raisons que la prudence ignore. Bon, d'accord, se faire faire une gâterie par un veau, c'est pas très vegan, mais enfin, quand même, c'est bio. Le paysan a affirmé n'avoir jamais violé la dignité de ses bestiaux : « je ne les ai jamais forcé à rien ». Bref, ils étaient consentants. Même le taureau ?  Surtout le taureau...

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