Il ne reste que demain pour voter...


Confirmons !

Les zélections fédérales, c'est pas fini :  un peu partout, des deuxièmes tours de l'élection du Conseil des Etats sont organisés, à Genève, Fribourg et dans le canton de Vaud demain, à Berne, Soleure, Saint-Gall,  au Tessin, à Zoug et Zurich le 17 novembre, et bouquet final en Argovie, à Schwytz et Bâle-Campagne le 24 novembre. Et aucun résultat n'est acquis d'avance. Même là où le premier tour semblait le sceller, comme à Genève ou dans le canton de Vaud. Vous n'avez pas encore voté ? Il ne vous reste plus qu'à vous rendre demain matin (à Genève, de 10 heures à midi) au local de vote de votre quartier. A moins bien entendu que vous entendiez laisser "les autres" choisir à votre place. En quel cas, on se demande pourquoi vous perdez votre temps à nous lire vous inciter à confirmer votre vote du premier tour. C'était un tour de chauffe : la décision, c'est dimanche matin...


Zer probetxu da bide luzeari lotzeaz, gogo duen lekhura heltzen ezpada ?

Avec l'élection de Lisa Mazzone et de Carlo Sommaruga au Conseil des Etats, la gauche occuperait (occupera ?) désormais huit des quatorze sièges genevois au parlement fédéral. "La gauche a réussi (...) un vrai tour de force", commentait, tout émoustillé, "Le Courrier" au soir de l'élection du Conseil national et du premier tour de celle du Conseil des Etats. Eh oui, l'unité, ça paie... Huit sièges sur quatorze ce serait un record absolu, en nombre comme en proportion. Ce n'est pas représentatif de la population ? Evidemment que non -un système représentatif ne l'est jamais de la population, mais seulement du choix de celles et ceux qui ont le droit de vote et l'utilisent (vendredi soir, ils n'étaient encore qu'un peu plus du quart du corps électoral à l'avoir fait, à Genève). Par définition, les abstentionnistes consentent. Il y a trois semaines, ils ont consenti à donner à la gauche une belle victoire. A quoi consentiront-ils demain ? La droite, au moins en apparence, ne désarme pas, et nul ne saurait le lui reprocher -pourquoi le ferait-elle ? Elle tente, en ordre dispersé, de remobiliser son électorat : les uns (les directions du PLR et du PDC) appellent à voter pour le candidat du PLR et la candidate du PDC, les autres (l'UDC, des "entrepreneurs pour une droite unie", les jeunes PLR et UDC) appellent plutôt à voter pour le candidat PLR et la candidate UDC, le comité de soutien au candidat PLR n'appelle à voter que pour le candidat PLR...

Depuis douze ans, Genève est représentée au Conseil des Etats par un duo socialiste et vert, et cette représentation a été bien plus à l'unisson (elle l'a été dans 75 % des cas) des votes populaires des Genevois que ne le serait une représentation par la droite, ou même une représentation partagée entre la gauche et la droite. Laquelle clame qu'il ne serait pas légitime que le canton soit représenté au Sénat par deux élus de gauche. Il l'a pourtant été par deux élus de droite pendant plus d'un siècle (si on admet que les radicaux furent de gauche pendant une vingtaine d'années, après leur révolution quaranthuitarde)... Il se trouve que cette élection se fait au scrutin majoritaire. Et que c'est bien les citoyennes et les citoyens qui en voulu ainsi. Y compris les citoyennes et les citoyens de droite... Si depuis douze ans les deux sièges genevois du Conseil des Etats sont de gauche, c'est bien que les électeurs et trices en ont voulu ainsi.

Bon, d'accord, la droite genevoise a facilité ce choix. Mais à qui doit-elle s'en prendre, sinon à elle-même ? Comme nous, à gauche, ne devrions nous n'en prendre qu'à nous-mêmes si nous laissions filer l'un des deux sièges du Conseil des Etats... "Zer probetxu da bide luzeari lotzeaz, gogo duen lekhura heltzen ezpada ?" (Quel intérêt de suivre une longue route si on n'arrive pas à destination ?) la route elle-même, peut-être...

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