Fonds de tiroir


Saluant avec « enthousiasme » la can-didature du Procureur général Olivier Jornot à sa propre succession, le pré-sident du PLR a tiré un bilan tout aussi enthousiaste du bilan de Jornot : « il faut savoir dans quel état se trouvait le Ministère public en 2012. Olivier Jornot a remis de l'ordre ». Mais c'est qui, déjà, qui était Pro-cureur général avant Jornot, et qui serait coupable d'avoir ravagé le Parquet ? C'était un autre PLR, Daniel Zapelli... Bon, on s'en fout, Jornot mérite d'être soutenu, personne n'ayant réussi à foutre un tel bordel au sein du PLR avant lui (et Maudet). ça compte, ça, comme bilan, non ?

Avec les derniers résultats des votes de dimanche dernier, on peut faire le bilan définitif des zélections fédérales : la gauche a progressé, même au Conseil des Etats (un siège de plus, soit 13 sièges sur 46, 69 sur 200 au Conseil national) grâce à la progression des Verts, qui font plus que compenser le recul du PS, les femmes sont plus nombreuses, la moyenne d'âge du parlement a baissé. Ouala. Au Conseil des Etats, il n'y a jamais autant de femmes. Ou plutôt, jamais eu aussi peu peu de femmes : elles sont douze, soit 26% des sièges. C'est pas glorieux, mais c'est mieux que honteux. Et pour la première fois, les Verts vont pouvoir former un groupe parlementaire au Sénat, avec cinq élues et élus, alors qu'ils n'y avaient que Bob Cramer, qui avait dû se résigner à intégrer le groupe socialiste. L'heure de l'émancipation, quoi...

En 2018, presque la moitié (49 %) des poursuites pénales pour actes de violence commis à Genève ont concerné des vio-lences domestique, dont la majorité des victimes sont des femmes et la majorité des coupables leurs conjoint (mari ou non). Le nombre de cas a augmenté de 32%, parce que davantage de victimes osent les dénoncer et que la détection de ces violences est meilleure. Du moins quand il s'agit de violences physiques : non seulement les violences psycholo-giques sont difficiles à prouver, mais elles sont sans qualification pénale spécifique.  Et la famille reste la « cellule fonda-mentale de la société », comme on dit au PDC. Surtout de la société de violence.

Dimanche soir, le projet d'installer des bureaux et des stades au Pré-du-Stand était accepté, à une majorité de 15 voix (sur près de 100'000 bulletins valables). Vu l'écart minime, on recompte. Le premier comptage a été fait à la main, le recomptage en lecture optique. Et lundi soir, le projet est refusé, à une majorité de 9 voix. Un écart encore plus minime. Pourtant on ne ne recompte pas. M'enfin, pourquoi on recompte pas après un écart de neuf voix alors qu'on a recomnpté après un écart de quinze voix, hein ? On devrait recompter le recomptage. Et recompter le recomptage du recomptage. Y'a pas de raison. Quand on aime (recompter), on ne compte pas (les recomptages).

Pour justifier sa décision d'annuler la disposition de la loi genevoise sur la laïcité interdisant aux membres d'un parlement (cantonal ou municipal) d'arborer des signes extérieurs de convictions religieuses, la Cour constitutionnelle cantonale a expliqué qu'« en tant que membres d'un organe législatif de milice, les parlementaires n'ont pas vocation à représenter l'Etat, mais la société et son pluralisme, qu'ils incarnent ». On lui fera  donc poliment remarquer qu'un Conseil municipal est certes un parlement mais pas un législatif et qu'une société ne s'incarne pas.

Ignoble provocation (surtout à quelques jours du funeste « Black Friday » puis de l'inauguration du Léman Express) : les commerçants d'Annemasse font leur pub sur les trams genevois pour attirer chez eux une clientèle genevoise. Annemasse, question prix comparés aux prix genevois, c'est assez souvent (mais pas toujours, faut être juste) « Black Friday » tous les jours de toutes les semaines de tous les mois de toute l'année. Du coup, Mauro Poggia nous fait un caca nerveux : la pub des Annemassiens, c'est une «insulte». Une insulte à qui, à quoi ? Comme si les consommateurs gene-vois avaient attendu cette pub, ou attendaient le Léman Express, pour aller faire leurs courses à Annemasse. Ou à Gaillard ou au marché de Ferney. Il tombe de la lune, Poggia ? Et pour une fois, on se plaira à saluer la réaction de l'UDC: plutôt que de trépigner sur le mode èmecégiste du « salauds de frontaliers » beuglé avec le « Cé qué l'ainô » (sans en comprendre les paroles) », elle a répondu à la pub annemassienne sur les trams, « Côté Annemasse. Du bon, du beau,  du vrai » par une pub aussi sur les trams, « Vos achats à Genève. Du très bon, du très beau ». Et quand les deux trams se croiseront, ça fera vraiment dialogue régional...

Encore une info marrante dans « 20 Minutes » (on ne s'en lasse pas) : la cofondatrice d'une société de défense des animaux, et gestionnaire d'une ferme accueillant des animaux promis à l'abattoir, a été condamnée, avec son ami pour avoir un tantinet enfreint les lois sur la protection des animaux et sur les publications pornographiques : elle avait été filmée par son copain en train de se faire sauter par un pit-bull et de branler un poney. « Le Nouvelliste » valaisan a annoncé qu'après la condamnation (légère) du couple (80 jours amende avec sursis et 500 balles d'amende), la structure d'accueil des animaux a été fermée et les animaux placés ailleurs. Dans un bordel ?

Dimanche dernier, on ne votait pas seulement dans tout le canton sur des projets d'aménagement au Grand et au Petit Saconnex, on votait aussi à Genthod sur le rachat, voté par le Conseil municipal, de quelques maisons du Creux-de-Genthod dont les habitants bénéficiaient de droits de superficie, sans être propriétaires du terrain. Et ce rachat a été refusé. Comme les pro-jets au Petit et au Grand Saconnex. Ouais, ben y'a des dimanches, comme ça...

Paraît (c'est le « Courrier » qui nous l'annonce que l'équipe de campagne électorale du PS suisse a été décimée par les départs (« parfois en claquant la porte ») d'une demie-douzaine de collaborateurs. Avant les élections, donc. Avant la défaite, quoi. Mais le motif de ces départs serait assez trivial « les relations avec la hiérarchie » (les mécontents étant rattachés au secrétariat central du parti, à Berne). Et on se demande donc si ces défections ont contribué au mauvais résultat (en fait, le plus mauvais depuis 1919) du parti aux élections. Le Secrétariat central dit que non. Mais des membres du secrétariat disent que ça n'a évidemment pas renforcé l'efficacité de l'équipe de campagne : « le parti n'était pas prêt au moment où la campagne entrait dans sa phase décisive ». Mais bon, on ne perd pas des dizaines de milliers d'électrices et d'électeurs parce que l'équipe de campagne cafouille, ça serait quand même une explication trop confortable pour être crédible. Merde, a falloir trouver autre chose...

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