Fonds de tiroir


« Le risque aujourd'hui est de voir le "en même temps" (rhétorique dont le président Macron use abondamment, y compris en politique étrangère), devenir un "n'importe quoi" », confiait un diplomate français au « Monde ». Faut-il dès lors considérer comme relevant du « en même temps » ou du «n'importe quoi» l'intervention de Macron à Genève, le 11 juin, lors de l'Assemblée du 100e anniversaire de l'OIT, où le président français a fustigé la financiarisation de l'éco-nomie  ? « il y a quelque chose qui ne fonctionne plus dans ce capitalisme ». « Ce » capitalisme, pas « le » capitalisme, tout de même, c'est Macron qui cause, pas Piketty.  Mais c'est aussi Macron qui continue : « quand le peuple ne trouve plus sa part de progrès, il ne peut plus adhérer au système de gouvernement ». Et Manu Ier d'ajouter : « je ne veux plus d'ac-cords commerciaux qui alimentent le dumping salarial »... et voilà un opposant de plus aux accords entre l'Union Européenne et la Suisse...

Séances budgétaires du Colnseil municipal samedi, et peut-être lundi et peut-être mardi : une longue purge annuelle. Paraît que c'est bon pour la santé.

L'Agence mondiale antidopage a exclu la Russie de toutes les grandes compétitions sportives mondiales (sauf, pour le foot, l'Euro et la Ligue des champions) pour quatre ans, sauf recours avec effet suspensif qui pourrait permettre aux Russes d'être tout de même présents aux prochains Jeux Olympiques. Il va de soi. et nul ne saurait en douter, que seuls les sportifs russes se dopent. Et que donc seule la Russie doit être exclue des compétitions sportives. Ouala. Kicèki ricane, là-bas, dans le fond ?

Dimanche, on inaugure le « Léman Express ». A 5 heures, partira de Coppet la première rame du Léman Express, « le plus grand réseau ferroviaire transfrontalier d'Euro-pe», se rengorgent les Transports publics genevois, les CFF et la SNCF. Ce réseau, « c'est le chaînon man-quant (dont le manque) nous a empêché d'entrer dans le 21e siècle », ajoute le Conseiller d'Etat genevois Serge Dal Busco. Cette liaison trans-frontalière, on l'attendait depuis 1912, lorsque fut signée une Convention prévoyant le raccorde-ment de la Gare des Eaux.-Vives avec celle de Cornavin. Les travaux ne commenceront qu'en 2011, le tunnel de Champel ne sera percé qu'en 2017. 105 ans après la Convention initiale. Et donc, on pourra désormais prendre un RegioExpress à Saint-Maurice pour se rendre à Annemasse. Et 80 % de la population du canton se retrouvera à moins d'un kilomètre et demi (un quart d'heure, vingt minutes à pied) d'une gare. « Cela créera une union sacrée pour le rail», assure le Dal Busco. Le Conseiller d'Etat est optimiste, ou feint de l'être : les Genevois étant ce qu'ils sont, certains continueront de réclamer des parkings, de refuser les zones piétonnes, de pester contre les pistes cyclables et d'entraver le déve-loppement des transports publics.

Ignazio Cassis est resté Conseiller fédéral : les Verts n'ont trouvé pour soutenir leur candidate que les élus du parti socialistes. La droite a fait bloc derrière le ministre PLR. Verts libéraux compris. Ce qui a du moins cet avantage qu'on voit mieux qui ils servent. A défaut de savoir à quoi ils servent.


Donc, paraît (c'est la « Tribune de Genève » qui nous le dit, donc ça doit être vrai), on est, nous autres socialistes genevois, « en pleine crise interne ». Un mauvais esprit nous souffle : « comme d'hab' », un autre nous susurre « rien à foutre, c'est le parti cantonal qui foire, nous, on est dans le parti municipal, et au-delà des limites de la commune, c'est le tiers-monde politique ». Mais quand même, on s'intéresse un peu, y'a des copains en cause. Des camarades, même. Alors comme ça, le député Jean-Charles Rielle a démissionné « avec tristesse et détermination » du parti genevois et donc du groupe parlementaire socialiste au Grand Conseil (mais il continuera a siéger au parlement, en tant qu'indépendant), et la Conseillère administrative Carole-Anne Kast, ancienne présidente du parti, a démissionné du Comité directeur. Qui, en effet, ne sert plus à grand chose depuis qu'une assemblée générale du parti ait décidé de le doter d'une sorte de bureau politique, au nom... de l'efficacité... on se marre, mais on a tort : il y a plusieurs définitions possibles de l'effiacité. Dont une pataphysique. Celle que le PS a apparemment choisie. Fervents lecteurs de Jarry, on applaudit. Des deux pieds.

Donc, le syndicaliste harceleur dénoncé par plusieurs de ses cibles et victimes dans la « Tribune de Genève », et qu'on surnommait parait-il « DSK » (en référence évidemment à Dominique nique nique Strauss-Kahn), était connu pour ce qu'il était. Le syndicaliste harceleur a été « suspendu » de ses fonctions. Suspendu par quelle partie de son anatomie ?

A Collonge-Bellerive, le chantier de la villa d'un riche Chinois était « le chantier de l'horreur », selon la com-mission paritaire (syndicats et patronat) : des travailleurs chinois recrutés par une filière y travaillaient six, voire sept jours sur sept, jusqu'à onze heures par jour, pour un salaire mensuel de 350 à 500 francs -quand ce salaire était versé, ce qui n'était pas toujours le cas. Ils dormaient sur des matelas posés au sol dans un local borgne. Et leurs passeports étaient confisqués. Vous voulez des raisons de ne pas accepter de «libre circulation des travailleurs» quand ces travailleurs sont traités comme des esclaves ? Ben en voilà une...

Des citoyens vaudois, fribourgeois et neuchâtelois qui affirment avoir été induits en erreur sur le sens de leur signature au bas du référendum contre le congé- paternité ont l'in-tention de déposer plainte contre les pratiques mensongères des recruteurs de signatures, et le PS neuchâtelois a déposé une dénonciation pénale : il estime que les faits qui lui ont été rapportés « peuvent être qualifiés de fraude électorale, voire de concur-rence déloyale de la part de l'entreprise (l'association Incop, de Lausanne) qui s'occupe de la récolte des signatures », puisque le comité référendaire de droite ne le fait pas lui-même. Les pratiques dénoncées sont en effet, si elles se confirment, graves, puisqu'une fois déposée au bas d'un référendum ou d'une initiative, une signature ne peut pas en être retirée -et il faut donc, ce que le PS neuchâtelois entend faire. contester au Tribunal fédéral la décision de la Chancellerie fédérale de valider le référendum s'il aboutit. Maintenant, on peut d'ores et déjà se poser la question de savoir si une démocratie dont il faut rétablir les procédures devant les tribunaux est en bonne santé...

Commentaires

Articles les plus consultés