Fonds de tiroir


Dans un entretien à la « Tribune de Genève », Luc Barthassat, ex-conseiller d'Etat PDC passé au MCG et candidat au Conseil admi-nistratif de la Ville de Genève, explique qu'après son départ, il a été contacté (pour être récupéré) par tous les partis de droite, excepté le PLR (qui a en effet déjà suffisamment à faire à se trimballer Simon Brandt pour se coller Lulu en plus). Mais quand on parle de « tous les partis de droite » sauf le PLR et le MCG, ïl reste qui ? une fois exclu le PDC puisque Barthassat considère qu'il a viré à gauche, ne reste plus que l'UDC, qui a déjà désigné ses candidats, et les Verts libéraux, qui viennent de refuser de se coltiner un autre dissident PDC, Guy Mettan. Bon, au moins le « tous les partis de droite » a au moins la vertu de confirmer s'il en était besoin que le MCG est bien un parti de droite, Comme quoi, même une candidature foutraque peut clarifier le paysage politique genevois. Qui, avouons-le, en a bien besoin.

On vient de l'apprendre : le PS dément formellement avoir reçu la demande d'adhésion d'Olivier Jornot. Et le Parti du Travail celle de Simon Brandt.

Ah, la gauche genevoise et ses ébats, ses débats, ses états d'âme (car elle a une âme, si, si...), c'est tout un poème. Que dis-je, un poème... une chanson de geste, carrément... on ironisait l'autre jour sur les affres du PS, on s'y autorisera aussi sur celles de SolidaritéS, telles que narrées par un quotidien qu'on ne suspectera pas d'antipathie à l'égard de ce mouvement qui n'aime pas qu'on le considère comme un parti -on a de ces pudeurs, à la gauche de la gau-che... Bon, bref, à SolidaritéS, on s'envoie des lettres collectives entre militants et entre responsables. Un groupe « réorganisation » mis sur pieds après une première crise (des comportements atteignant à la personnalité de la secrétaire du parti, la Conseillère municipale Maria Pérez) a pondu un document constatant que les membres les plus actifs s'approprient le mouvement, que le critère de l'efficacité prime celui de la démocratie interne, que la politique institutionnelle prime l'engagement sur le terrain (comme dans un vulgaire parti social-démocrate, quoi...), que les assemblées tendent à ne plus être que des « guichets d'enregistrement de décisions déjà prises »... à quoi s'ajoutent des échanges agressifs, du dénigrement, des accusations, des positions moralisatrices et culpa-bilisantes, des comportements sexis-tes... Un autre texte écrit par 22 militants (dont quatorze veulent rester anonymes pour éviter de se retrouver au pilori) enfonce le clou : «des caciques, pour qui SolidaritéS est leur chose, prennent beaucoup de place et ne se remettent pas en question (...). Il n'y a pas de place pour être minoritaire et les avis divergent, il n'y a plus d'espace pour rediscuter ». Et plusieurs militants du mouvement-parti ont été stigmatisés comme de quasi traîtres à la cause pour avoir publié dans «Le Courrier» un encart publici-taire contestant le choix de rompre la coalition avec le Parti du Travail, au risque de voir les deux compo-santes de l'ex-« Ensemble à Gauche » disparaître du Conseil municipal dans trois mois. Bref, si ça secoue au PS, ça secoue aussi à SolidaritéS. On a fait le tour de la gauche genevoise, là ? Euh, non, on a oublié les Verts.  Alors quoi, les Verts, vous roupillez?  Allez, un bon geste unitaire : engueulez-vous !

Le CEVA va amener la « racaille d'Annemasse » à Genève tremblait l'UDC ? Qu'elle se rassure, y'aura des caméras dans les gares et dans les trains, des patrouilles de police franco-suisses, une cellule à la gare des Eaux-Vives... Alors, rassurés, vous pouvez sortir ?

Les règlements de compte au sein du PLR continuent, sur un mode pour lequel on hésite entre la référence à la tragicomédie, l'opéra-bouffe et la bande dessinée. Donc, le député PLR S imon Brandt,  par ailleurs (ou surtout ?) conseiller municipal et candidat au Conseil administratif de la Ville de Genève, a été arrêté vendredi matin, son bureau, le domicile de sa mère et celui de son ancienne compagne ont été perquisitionnés, son ordinateur et son téléphone ont été saisis, et lui-même a été inculpé et « libéré de son obligation de travailler » pour la police, après avoir été interrogé successivement pendant quatre heures par la police des police (l'IGS) puis pendant deux heures par le Procureur général, (PLR aussi) Olivier Jornot, déjà accroché aux basques de Pierre Maudet (qui a d'ailleurs été auditionné par Jornot juste avant qu'il auditionne Maudet) comme un molosse aux fesses d'un cambrioleur. Simon Brandt est suspecté de violation du secret de fonction pour les fuites dans la presse d'un rapport sur les notes de frais des collaborateurs de la Ville de Genève (une dénonciation pénale, et non une plainte, avait été déposée par le Conseil administratif, sur sollicitation du président du Conseil municipal), mais il est surtout, suspecté d'avoir obtenu et transmis frauduleusement des informations en les puisant dans les bases de données de la police, dont il est collaborateur au service d'analyse stratégique -ce qui avait suscité quelques craintes des syndicats de police, craignant que Brandt ne soit qu'un espion de Maudet , qui l'avait nommé à ce poste, et dont il était (ou est encore) proche (il avait été l'un des membres du staff de campagne de Maudet dans sa campagne pour le Conseil fédéral).
On ne sait pas comment ces histoires vont finir, mais elles vont forcément faire des victimes. Ou bien les accusations portées contre Maudet et Brandt se confirment, et l'un et l'autre peuvent faire le deuil de toute carrière politique ailleurs qu'en Biélorussie, ou bien elles se dégonflent, et c'est le procureur Jornot qui devra songer à se reconvertir en avocat d'office pour  mendiants rroms. En attendant quoi, le PLR de la Ville a maintenu la candidature de Simon Brandt au Conseil administratif. A la grande satisfaction du PS et des Verts.

Selon l'association  tarifaire Allian-ce Swisspass, 412'963 personnes (dont 22'208 de moins de seize ans) ont été inscrites dans le registre na-tional suisse des resquilleurs dans les neuf premiers mois de l'année. On devrait donc largement dépasser le demi-million sur les douze mois. Pour un pays de moins de neuf million d'habitants, c'est pas mal, et on se sent moins seul. Seulement voilà : dans cette cohorte de resquil-leurs, y'en a des faux, des qui se cherchent des excuses, des qui n'as-sument pas, des qui ont un titre de transports mais pas le bon. Bande de faux derches ! Mais bon, on s'en fout, comme dirait Juppé, on reste droits dans nos bottes. Euh... nos trams...



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