Fonds de tiroir

La gauche genevoise avait demandé dans une motion au Grand Conseil que les employés de l'Etat ne se déplacent plus en avion si le trajet à effectuer est inférieur à 1200 kilomètres, et le Conseil d'Etat a fait plus qu’acquiescer : il a annoncé qu'il allait modifier le règlement sur les débours pour que les voyages professionnels des membres de l'administration cantonale ne se fassent plus en avion que lorsqu'il est impossible de les faire autrement. En 2017, 356 employés de l'Etat avaient pris l'avion pour des voyages professionnels, pour des destinations parfois tout à fait accessibles en train (Bruxelles, Amsterdam, Berlin, Bordeaux, par exemple). Pour les voyages privés, évidemment, l'Etat n'a rien à dire.  L'Université a d'ailleurs annoncé qu'elle aussi allait privilégier le train pour les trajets de moins de quatre heures (elle aurait pu faire un effort et porter la limite au double), et le Département de l'Instruction Publique a déjà décidé que les voyages scolaires ne se feraient plus par avion au-dessous de 1200 kilomètres de distance.  Et tout cela est fort bien et on espère qu'il en ira de même pour le personnel de la fonction publique municipale, des grandes institutions culturelles, genre Grand Théâtre... et des commissions du Conseil Municipal...


L'Etat, sur décision du Département de Mauro Poggia, a autorisé en septembre dernier, l'Eglise apostolique de Genève à célébrer des baptêmes dans le lac, à la plage de la Savonnière. Bon, en septembre, un baptême dans le lac, ça s'appelle une baignade, faudrait organiser ça en février, ou dans le Rhône (à défaut de Jourdain) que ça soit un chti peu plus méritant. L'autorisation de l'Etat a été donnée en dérogation (autorisée) de la règle de la loi sur la laïcité, qui stipule que les célébrations cultuelles doivent se faire sur domaine privé. Mais l'Eglise apostolique pratiquait déjà le baptême lacustre dans les années cinquante, et personne n'y voyait le moindre problème, alors elle peut continuer. Comme une chorale pourrait répéter des psaumes ou des musulmans faire leur prière sur la plage, tant que ça ne perturbe pas l'ordre public. D'ailleurs, l'Eglise du Grand Dugong du Dernier Jour a prévu une célébration en septembre, quelque part au bord du lac. On vous tiendra au courant, promis. Alternatif, le courant.



En Autriche, une coalition gou-vernementale a été formée entre les catholiques conservateurs du Chan-celier Kurz et... les Verts. Qui ont donc réussi là où leurs homologues suisses ont échoué : entrer au gouvernement fédé-ral. Pour le Chancelier, c'est un virage politique à 180 degrés : il était jusque-là allié à l'extrême-droite, et n'avait rom-pu avec elle qu'après un scandale impliquant leur chef, qui avait accepté de l'argent d'une fausse oligarque russe. Mais pour les Verts aussi, c'est un vi-rage : leur programme et leurs principes fondamentaux sont à l'inverse de ceux de leur allié. « Il est possible (...) de pro-téger les frontières et le climat en même temps» , a assuré Kurz. Bien sûr, le réchauffement climatique s'arrête aux frontières si un douanier le demande... Kurz n'a rien lâché de ses  priorités : la lutte contre l'immigration (avec à la clef le refus de répartition des migrants entre pays de l'UE et la poursuite des expulsions d'Afghans) et la baisse des impôts (et le refus d'une véritable taxe carbone). Et les Verts, qu'ont-ils gagné ? quatre ministères. Comme dit le proverbe : l'attrait de la mangeoire est irrésistible pour les boeufs. Quelles que soient la couleur de la mangeoire et celle des boeufs

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