Fonds de tiroir

Yves Ravenel, le président UDC du Grand Conseil vaudois, a démis-sionné lundi dernier de ce poste et de son siège de député (il semble qu'il reste cependant syndic de Trélex). La presse avant révélé sa condamnation pour menaces contre sa femme dans le cadre de son divorce. La gauche avait immédiatement demandé sa démis-sion, l'UDC avait fait bloc derrière son élu, et dénoncé un « lynchage médiatique ». Pour la cheffe du groupe socialiste, Yves Ravenel a pris la décision qui s'imposait : « c'est bien pour la dignité de la fonction ». Et c'est bien pour Genève : avec une Waadterei, on se sent moins seuls. Surtout que ça révèle des lacunes institutionnelles communes : pas plus qu'on ne peut à Genève révoquer un Conseiller d'Etat, on ne peut dans le canton de Vaud révoquer un président du Grand Conseil.

Donc, Joseph Ratzinger, qui fut le pape Benoît XVI et est devenu «pape émérite » après avoir abandonné sa chause curule, a co-pondu avec le cardinal ultra-réactionnaire Sarah un livre (« Des profondeurs de nos coeurs ») où il prend position contre l'éventualité de l'ordination d'hommes (pas de femmes, faut pas exagérer) mariés en Amazonie pour palier au manque de curés dans le coin -éventualité ouverte par un synode sur l'Amazonie en octobre dernier. Le bouquin sort avant que le pape actuel, François de son nom de pape, ait produit sur le même sujet une « exhortation ». Une manière pour l'aile la plus conservatrice de l'église romaine de faire pression sur le pape en fonction en instrumentalisant son prédécesseur cacochyme (il a 96 ans, Ratzinger). Ouala. N'empêche : Passer comme Ratzinger de pape à pape émérite puis à antipape c'est une belle carrière... 


La République et la Commune sont tétanisées par l'incertitude : Mais où donc habite Pierre Bayenet ? Le député de SolidaritéS est candidat au Conseil administratif de la Ville de Genève. Mais jusqu'à l'annonce de sa candidature, et pendant quelque temps ensuite, il habitait à Bardonnex. Or il faut être domicilié ou avoir le centre de ses relations dans la commune où on est candidat pour pouvoir y être candidat. Pierre Bayenet a bien fait inscrire un changement d'adresse en Ville de Genève, mais après y avoir été candidat, ce qui laisse planer comme une sorte de suspicion de « démé-nagement opportuniste » sur la réalité de cette domiciliation, surtout que sa famille continue à habiter à la Croix-de-Rozon dans une belle maison, et pas à Plainpalais dans un trois pièces. Trouvé beaucoup plus rapidement qu'il est habituel à Genève. Donc, l'inspecteur Snif (de l'Office cantonal de la population et des migrations intercommunales) est sur le coup. Aidé par le Parti du Travail.

Drame : dans le classement des stations de ski les plus huppées, établi par Naef Prestige en se basant sur le prix d'un chalet de quatre chambres en Suisse en en France, les stations suisses ont été littéralement humiliées par les françaises : les six premiers rangs du classement sont occupés par des stations françaises, et seules Verbier et Villars résistent. Mais derrière les voisines. Sale temps pour les professionnels de l'immobilier montagnard haut de gamme : l'étude conclut qu'avec des taux d'intérêts négatifs, la propriété d'un chalet de luxe n'est plus un bon moyen de soigner le patrimoine des richards, qui attendent un rendement brut d'au moins 2,5 %. On compatit à leur douleur. Et à celle de tous les parasites qui tournent autour d'eux. Et ça fait beaucoup de monde...

Mais qu'est-ce qui lui a pris, au Conseil d'Etat genevois, de tirer sur une ambulance qui rentre au garage et d'ouvrir  une enquête disci-plinaire pour des « possibles violations des devoirs de fonction de l'élu » contre le Conseiller admi-nistratif de la Ville, Rémy Pagani, qui terminera dans quatre mois son dernier mandat de magistrat municipal (il ne se représente pas aux élections de ce printemps) ? Premier prétexte de l'enquête : la création par Pagani d'une fondation « Genève-Cité de refuge » sans passer par le Conseil municipal, mais en obtenant d'un ancien banquier privé, mécène connu, le capital nécessaire à cette création. Or dans cette historiette, Pagani n'a pas été inquiété par la Justice (contrai-rement à certain membre du Conseil d'Etat qui lui cherche des noises, mais faut comprende : s'en prendre à Pagani, c'est quand même plus facile que s'en prendre à Maudet...), n'a pas cherché à s'enrichir, et a agi de bonne foi. Deuxième prétexte : les incidents et accidents qui ont marqué le chantier de rénovation du Grand Théâtre, « en particulier s'agissant de la sécurité du personnel et du public » (le chantier n'était toujours pas terminé quatre mois après la réouverture de l'Opéra, et le personnel a listé 200 points problématiques). Or Pagani avait demandé et obtenu toutes les autorisations nécessaire pour faire les travaux, avec la garantie de la sécurité du personnel et du public de l'Opéra. Qu'est-ce qu'il risque, Rémy Pagani ? des sanctions allant de l'avertissement à la révocation (puisque si personne ne peut révoquer un Conseiller d'Etat, le Conseil d'Etat peut révoquer un Conseiller administratif...). Bof... le 31 mai, il ne sera plus en fonction puisqu'il ne se représente pas à son poste... alors le Bailli cantonal peut toujours l'avertir, et même le révoquer, il n'en a strictement plus rien à secouer. Et nous non plus d'ailleurs. Enfin, bon, pas de quoi tempêter : l'enquête ouverte contre Pagani, a même eu un effet positif : ses collègues du Conseil administratif le soutiennent. Toutes et tous. Pour une fois. Un exécutif cantonal qui fait l'unité de l'exécutif municipal, c'est grand, c'est bon, c'est beau, c'est Genève.

L'armée suisse mobilise sa chasse aérienne pour protéger le pince-fesse de Davos (le ouorlde economique forum) et l'ATS l'annonce : les F/(A-18 sont prêts pour le WEF. Ben vous voyez qu'on n'a pas besoin de nouveaux avions de chasse et que vous pouvez signer sans crainte le référendum contre la proposition de claquer six milliards pour remplacer ces valeureux F/A-18...

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