Brèves de comptoir

Faut pas croire ce qu'on croit avoir vu et vécu : les automobilistes gene-vois ne sont pas les pires de Suisse. Selon les statistiques fédérales, avec 12,1 retraits de permis pour 1000 conducteurs, ils ne sont de loin pas les plus mauvais élèves de Suisse (ils sont 18ème au classement inter-cantonal des chauffards). Contrai-rement aux Vaudois (16,2 retraits pour 1000 conducteurs), deuxièmes du classement derrière les champions neuchâtelois, devant les Fribourgeois (5èmes), les Jurassiens (sixièmes) et les Valaisans (huitièmes). Bon, faut dire que dans un tiers des cas, c'est la vitesse excessive qui explique les retraits de permis, et que rouler à une vitesse excessive dans les embouteillages genevois, c'est pas facile. Quant à la deuxième cause de retraits de permis, l'alcool au volant, ce sont les Valaisans, les Tessinois et les Jurassiens qui arrivent en tête du classement. Comme quoi le pinot genevois peut encore difficilement régater avec le fendant, le merlot et la damassine. Ouais, on peut pas être les meilleurs dans tous les domaines : on l'est déjà dans les embarras de circulation et dans le risque à se déplacer à vélo,  faut bien laisser quelques trophées aux rupestres. Alors pourquoi pas l'alcool au volant et la vitesse excessive, hein ? 


Deux candidats UDC au Conseil municipal de la Ville, qui rêvaient d'être aussi candidats au Conseil administratif mais qui ont été recalés par la section locale, ont pondu leur propre programme, avec une quinzaine de propositions. On n'a pas idée, c'est pas au PS qu'on ferait un truc pareil. Bon, bref, Eric Bertinat et Vincent Schaller (un transfuge du PLR) veulent un centre sportif à l'ouest du PAV, baisser les salaires du personnel municipal, exclure désormais les activités non scolaires des bâtiments scolaires et imposer l'usage exclusif du français dans les communications de l'administration. Euh... pourquoi le français et pas l'arpitan (le savoyard, quoi), qui est quand même la langue originelle de Genève ? Bon, ben voilà en tout cas un programme vachement mobilisateur... surtout la baisse des salaires du personnel municipal : rien que ça, ça animerait la ville... une bonne grève de la voirie, rien de tel pour décorer les rues. Mais bon, tant qu'on baisse pas les jetons de présence des conseillers muni-cipaux...  et qu'on n'impose pas le français dans les interventions des Conseillers municipaux en séance plénière, hein, on peut y aller...

Le nombre de frontaliers a augmenté de 4,9 %, soit de 4032 personnes, entre 2018 et 2019 à Genève. Et le Conseiller d'Etat Mauro Poggia n'y voit aucun problème, puisque le taux de chômage baisse en même tgemps. Le MCG n'est décidément pas au meilleur de sa forme.

Encore une procédure de natu-ralisation parasitée par la décision  foireuse d'une commune vaudoise : une femme de 58 ans vivant depuis 18 ans en Suisse et y étant parfaitement intégrés a vu sa demande de natu-ralisation refusée par sa commune parce que son ex l'a mise aux pour-suites dans le cours d'une procédure conflictuelle de divorce... la Cour vaudoise de droit administratif et public a cassé cette décision et invité la commune à reprendre le dossier. Ce que la commune refuse -elle fait recours du Tribunal fédéral. Mais bon sang de bois ! quand est-ce qu'on cessera de considérer la naturalisation comme une sorte de baptême religieux, et qu'on la reconnaîtra pour ce qu'elle est : l'équivalent d'un acte d'état civil, d'un mariage, ne nécessitant aucune autre procédure que celle de vérification que le candidat ou la candidate à la nationalité remplit quelques conditions objectives... ?
Le PDC s'interroge : doit-il garder son «C» de chrétien ? Le président du parti suisse, Gerhard Pfister, catho conservateur lui-même, a lancé à la mi-février un débat sur l'identité du parti, lors duquel le maintien de la référence chrétienne dans le nom même du parti sera évidemment évoquée, au terme d'un sondage auprès de ses membres, et d'un autre auprès d'un échantillon de la population suisse. Explication : le PDC aimerait bien cesser de s'éroder électoralement, comme il le fait depuis 40 ans : «nous ne pouvons plus être constamment dans le camp des perdants (...) Ce n'est pas une fatalité», prêche son président. Qui se demande donc, comme la direction du parti, si la référence chrétienne est ou non un frein à son redressement. Le parti a cependant d'autres problèmes : c'est un parti national dont les implantations cantonales sont, de tous les partis nationaux, les plus inégales : il est quasiment inexistant à Berne, très faible dans les autres autres cantons les plus peuplés (Zurich, Vaud, Argovie) mais encore fort à Fribourg, dans le Jura, au Tessin, et même largement dominant en Valais. Et s'il veut rester un parti important, il doit absolument gagner un électorat nouveau dans les villes sans perdre son électorat ancien dans les alpages. Or cette implantation ancienne pèse encore d'un poids considérable dans le parti, et elle est aussi son aile la plus rétive à l'abandon du «C» de chrétien. Comme s'il y avait besoin de porter une étiquette de chrétien (ou de socialiste, d'ailleurs...) pour l'être, et comme si en porter une faisait qu'on le soit réellement...

On a reçu le tract électoral du PLR pour les Municipales. Avec  la photo en pied de son  candidat au Conseil administratif, Simon Brandt. Une très jolie photo : on a presque envie de prendre le candidat dans nos bras pour le consoler. ça doit être une stratégie, compter sur la compassion...

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