fonds de tiroir

On salue le score « plus quhono-rable » (comme dit « Le Courrier ») de la candidate de la mobilisation climatique, Juliette Vernier, dont la candidature avait tirée au sort parmi les militantes et les militants et qui, sans autre soutien partisan que celui des Verts et des Jeunes Verts, de la Jeunesse Socialiste, de SolidaritéS et du POP (le PS étant aux abonnés absents), a obtenu presque 25 % des suffrages dans le canton lors de l'élection complémentaire au Conseil d'Etat vaudois, et, avec 37,7 % des suffrages a fait jeu égal à Lausanne avec la candidate du PLR. Laquelle a été élus au premier tour, du fait d'une abstention massive (68 %) mais aussi, préci-sément,  de la résignation du PS,à laisser ce siège à la droite. Y'a des discours sur la justice climatique et la justice sociale qui sonnent assez creux si ceux qui les tiennent ne sont pas foutus de les traduire en un soutien à une candidature précisément construite sur l'exigence de la justice climatique et sociale. 


Le PLR de la Ville de Genève est très, très fâché : la présidente (verte) du Conseil municipal a, en fin d'une séance aussi houleuse que d'habitude, lâché à propos d'on ne sait qui, et croyant que son micro était éteint, le mot « connasse », Et du coup, la cheffe du groupe PLR a pris le mot pour elle. Comme si elle était la seule à qui il pouvait adressé. C'est trop de prétention. Et le groupe PLR a envoyé une lettre à la présidente pour exiger d'elle des excuses (mais à qui ? aux «connasses» en général ou à une en particulier ?), voire de démissionner, « au vu de votre partialité ». Parce que c'est vrai que traiter une seule personne (mais qui, grands dieux, qui ?) de «connasse», c'est partial. Et genré, en plus. Groink.

On a donc à Genève maintenu l'impôt sur les chiens. Faut dire qu'il avait été supprimé par une majorité du Grand Conseil, sans aucune consultation préalable, pas même des communes qui doivent payer pour nettoyer les crottes de Medor (ou fournir gratuitement des caninettes pour que les maîtres qui y consentent les ramassent eux-mêmes). Ce qui n'empêche pas l'inévitable MCG Thierry Cerutti d'aboyer qu'il redéposera un projet de loi abolissant cet impôt que les deux tiers des votants ne veulent pas abolir. Mais bon, c'est pas bien grave, personne (sauf lui) ne prend Cerutti au sérieux. Même pas son propre chenil... euh... son propre parti. 


La norme anti-homophobe a été approuvée  à une majorité plus nette de presque dix points que la norme antiraciste. Faut-il en déduire une recomman-dation aux victimes de racisme de présenter comme homose-xuelles pour être mieux défendues ? 


Il n'y a que deux cantons et demi à avoir voté dimanche contre la pénalisation de l'homophobie : Uri, Schwytz et Appenzell Rhodes-intérieures. Terres de mission ou bases salafistes ? En tout cas, Schwytz et Appenzel RI ont aussi été (avec les deux Unterwald) les cantons qui ont rejeté le plus massivement l'initiative pour le logement. Quelqu'un leur a expliqué que l'initiative promettait un logement seulement aux gays ? 


Le droit de vote dès 16 ans a été refusé dimanche à Neuchâtel, alors qu'il avait été accepté à Glaris, en Landsgemeinde. Il s'avère donc que le Schabziger a un meilleur effet sur la démocratie que le Britchon ou le Bleuchâtel.Le vote a été acquis avec 58,5 % de «non». Et une abstention de 65 %. On n'aura donc pas à Neuchâtel le droit de s'abstenir avant 18 ans. 


Toujours (on ne s'en lasse pas) nos petites nouvelles de la démocratie municipale genevoise : à Collex-Bossy, le Maire a été élu tacitement, faute de concurrence. A Jussy, ce sont les deux adjoints qui ont été élus tacitement, sans contradicteurs. En revanche, à Soral, c'est la révolution : une élection ouverte à la Municipalité, avec six candidats pour trois sièges. On progresse, on progresse...

On est bien content : le Sinn Féin a remporté les législatives irlandaises, et est devenu le premier parti de la République. Du moins en suffrages. Parce qu'en sièges, comme il n'avait pas présenté assez de candidats (il ne croyait pas à une victoire d'une telle ampleur) il a un siège de moins que le vieux parti de Eamon De Valera, le Fianna Fail tout en ayant deujx points de suffrages de plus (et trois points et demi de plus que le parti du Premier ministre, le Fine Gael). Bref, c'est le meilleur résultat du vieux parti nationaliste depuis son triomphe aux élections qui avaient suivi l'insurrection de 1916 (il en avait profité pour former un parlement irlandais, que les Anglais, évidemment, n'avaient pas recon-nu). Mais on ne sait pas ce qu'il va pouvoir faire de son triomphe présent. Il est bien arrivé en tête, mais avec 24,5 % des suffrages. C'est insuffisant pour gouverner seul (même si en gaélique, Sinn Féin veut dire « nous seuls » ou « nous-mêmes » et les deux autres, battus par lui mais rancuniers, ne veulent pas d'une coalition avec lui, au prétexte de ses liens passés avec l'IRA (qui était son armée...). Bon, c'est un Irish Stew encore pas cuit à point, mais faut pas désespérer : une ou deux Guinness et une bonne rasade de whiskey, ça ira mieux. D'ailleurs, on les a déjà bues. Une victoire de la gauche (le Sinn Féin est en effet devenu un parti de gauche) en Europe, en ce moment, ça se fête.

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