Fonds de tiroir

Boudé par le PDC, qui a préféré s'allier aux Verts libéraux plutôt qu'avec lui, le PLR de Meyrin a décidé de s'allier avec l'UDC -qui appelle depuis des années à une telle alliance de droite. « Il n'y a plus que deux partis de droite, l'UDC et nous, car durant cette législature, le PDC s'est positionné de plus en plus à gauche » justifie le chef du groupe PLR au Conseil Municipal. Une alliance UDC-PLR,  c'est ce que les «jeunes PLR» avaient tenté lors de l'élection du Conseil des Etats,  cet automne. Avec le succès qu'on sait : le PLR et l'UDC s'étaient gauffrés. On attend donc qu'en Ville de Genève, vu l'état dans lequel il est, le PLR fasse la même connerie.  Ce qui aurait au moins le mérite de pousser le PDC à s'en émanciper.

Depuis l'élection de Bolsonaro à la présidence du Brésil, on se demande quels peuvent bien être les sources d'inspiration de ceux qui l'ont porté au pouvoir. Son Secrétaire d'Etat à la Culture (Bolsonaro ayant réduit le ministère au rang subalterne d'un Secrétariat d'Etat) a répondu à sa manière en annonçant la création d'un prix pour les arts (le Prix Arno Brecker ?) : « L'art brésilien de la prochaine décennie sera héroïque et national (...) ou il ne sera pas ». Et d'en appeler à l'émergence de «formes esthétiques puissantes» fondées sur « les vertus de la foi, de la loyauté, de l'autosacrifice et de la lutte contre le mal ». Mais d'ousque ça vient, un tel discours ? Réponse : textuellement, d'un discours de Joseph Goebbels en 1933. Dont le sous-fifre de Bolsonari est allé jusqu'à copier les postures (cheveux plaqués vers l'arrière, regard fixe), la grandiloquence et le fonds musical (Lohengrin). Manquait juste le pied-bot. Et encore, on n'a pas vérifié. Il veut copier Goebbels jusqu'au bout, Roberto Alvim ? Parce qu'alors, il faudrait lui rappeler comment il a fini, Goebbels... 


Antonio Hodgers a annoncé « un bou-quet de mesures » pour valoriser et en-richir le patrimoine arboré. La canopée (surface couverte par la cime des arbres) devrait passer de 23 à 30 % du territoire. Et il prévient : « il faudra faire des choix (...) dégager des espaces de Voirie, réorganiser la circulation à certains endroits et parfois modifier l'implantation des réseaux souterrains». Quelque chose nous dit que les oppo-sitions vont pleuvoir sur la canopée comme la misère sur le pauvre monde.

Le PLR n'a pas du tout apprécié l'aboutissement du référendum muni-cipal contre le parking Clé-de-Rive. Et apparemment, il craint le résultat du vote (il est forcément pour le parking, il est pour tous les parkings). Et n'a pas trop confiance dans sa propre capacité de convaincre l'élec-teur et l'électrice. Il a donc choisi le truc le plus feignasse : faire déposer par Christhihan Lüscher un recours contre l'aboutissement du référen-dum, au prétexte que les signatures pour le référendum ont été récoltées sur un seul formulaire alors que le projet Clé-de-Rive est constitué de trois délibérations. Sauf qu'elles sont liées entre elles. Et que le Service des votations et élections a validé la feuille de récolte de signatures. Le PLR attaque aussi l'argumentaire du référendum -or les référendaires sont libres de leur argumentation. D'ail-leurs, le PLR avait déjà attaqué pour ce même prétexte les référendums contre les coupes budgétaires et avait été débouté. Il récidive donc pour tenter d'éviter un vote populaire. Des mauvais perdants avant même d'avoir perdu, c'est assez nouveau. Fallait bien le PLR pour l'inventer.