Fonds de tiroir

Le PLR de la Ville de Genève propose de payer les parents qui ne placent pas leurs gniards en crèche, pour libérer des places. Ya une idée, là, payer les gens pour qu'ils ne fassent pas usage de leurs droits : on devrait payer les gens qui ne veulent pas occuper un emploi, ceux qui ne veulent pas occuper un logement, ceux qui ne veulent pas se soigner, ceux qui ne veulent pas s'instruire, ceux qui ne veulent pas faire des gosses. Ouala. Et payer le PLR de la Ville de Genève pour qu'il arrête de faire des propositions à la con ? Non, ça, ça servirait à rien, il peut pas s'en empêcher.

Le Conseiller national UDC valaisan Jean-Luc Addor avait été condamné à 60 jours-amende avec sursis pour discrimination raciale après avoir commenté une fusillade à la mosquée de Saint-Gall, qui avait fait un mort en août 2014, par « on en redemande ». Il avait bien tenté d'expliquer que c'était de l'ironie, mais le tribunal de première instance ne l'avait pas cru. Addor ayant fait recours contre cette condamnation, il s'est retrouvé au tribunal vendredi dernier, défendu par le poudré du barreau genevois, Marc Bonnant, pour qui « la peur de l'islam est légitime » si on ne souhaite pas être tous musulmans demain et voir « vos enfants et petits-enfants (appliquer) la charia». Avec un défenseur et des arguments comme ça, si Addor ne se prend pas une peine plus lourde et sans sursis... quoique, en Valais...

Le Conseil d'Etat genevois a publié la liste des notes de frais de ses membres et de la Chancelière pour l'année 2019. Les huit ont dépensé 37'236 francs, dont presque le tiers (13'415 francs) pour le seul Pierre Maudet -qui a le moins de frais réels puisqu'il est à la tête du département le plus rikiki. Quand même, il est doué : on a beau lui enlever les deux tiers de ses responsabilités ministérielles, il reste le ministre le plus coûteux de la République. Well done, old chap. 


Pour contenir l'épidémie de COVID-19, la Corée du Sud divulgue des renseignements précis sur les personnes testées positives : on peut ainsi savoir qui elles sont, et où, quand et avec qui elles ont été contaminées. Résultat : on sait qui a chopé le virus dans un hôtel de passe. Déjà qu'on peut plus s'embrasser, maintenant on peut plus baiser non plus ? 


Les étrangers qui ont le droit de vote aux Municipales représentent un tiers de l'électorat en Ville de Genève. Et seuls 25 % d'entre eux l'ont utilisé en 2015. Sont très suisses, ces étrangers.

Une « Fédération des associations turques de Suisse » basée à Renens, dont les dernières interventions publiques notables consistaient à s'opposer à un monument commé-moratif du génocide arménien, écrit aux candidats à l'élection du Conseil municipal de la Ville que ce monument alimente la haine et l'animosité « entre des peuples jadis frères ». Au moins autant que Caïn et Abel. 


Le Bureau du Conseil national a rejeté l'idée de créer une commission d'enquête parlemen-taire sur l'«affaire Crypto» (ces appareils de cryptage farcis de dispositifs permettant à la CIA, la NSA et le BND de décrypter ce qu'on croyait crypté). Le PLR et le PDC ont salué ce refus de faire la lumière. Forcément, vu le nombre de radelibes et de démochrétiens impliqués, ils n'avaient pas grand intérêt à ce qu'elle se fasse...

Pour accueillir son assemblée générale d'après le premier tour des Muni-cipales en se conformant aux recom-mandations du Conseil d'Etat, le PS de la Ville de Genève a non seulement déplacé le lieu de l'AG et invité les  «personnes présentant des symptômes (toux, fièvre, rhume…) de rester chez elles », mais aussi déconseillé « aux personnes de plus de 65 ans (...) de participer à l'événement ». Et les vioques dans notre genre, ils font comment pour prendre part aux décisions de l'AG, hein ? ils expriment leurs votes en les transmettant par pigeon voyageur ? par chauve-souris ? par pangolin ? Et si les décisions prises en leur absence ne leur conviennent pas, ils ont le droit de n'en tenir aucun compte ? Bon, vous nous direz que de toute façon, quand une décision ne nous convient pas, on n'en tient déjà aucun compte, mais c'est pour le principe, hein...

L'affaire de harcèlement sexuel dans le milieu syndical genevois se compli-que : cinq victimes du harceleur dénoncent le refus du syndicat qui l'emploie (Unia) de leur accorder « une procédure respectueuse de leur situa-tion», et considèrent qu'elles sont «punies pour avoir osé poser des conditions pour une participation volontaire » à la procédure d'enquête lancée par le syndicat (qui l'a confiée à un organisme avec lequel elles ne sont «pas entièrement en confiance»). Elles demandent notamment de pouvoir prendre connaissance des positions du secrétaire syndical qu'elles ont mis en cause et, avant leur communication publique, des conclusions de l'enquête et des mesures décidées par le syndicat. Or le syndicat a refusé ces demandes, et a renvoyé celles qui les font à d'«hypothétiques actions en justice dont il sait pertinemment qu'elles sont inadaptées à la situation». De la part d'un syndicat, on conviendra que, comme le disent les cinq femmes, une telle attitude est très «décevante » : «leur parole n'est pas entendue», elles se sentent « punies pour avoir oser critiquer les choix de procédure de l'employeur », et concluent que « la honte n'a pas changé de camp » -d'autant que circulent des « rumeurs de complot et de règlement de compte» dont elles seraient les instruments -ce qui leur dénie « toute sincérité dans la lutte contre les violences sexistes » et «aboutit en fin de compte à affaiblir la crédibilité des syndicats dans la lutte contre les violences sexistes censées être un de leurs fondamentaux ». On ne saurait mieux dire, ou écrire. Même dans des milieux qui devraient être à la pointe de la lutte pour la reconnaissance de la dignité des femmes, il y a encore un gros boulot à faire. Il est vrai que le patriarcat et le machisme sont plus anciens que les syndicats. Mais c'est pas une excuse. 


On votera en mai à Genève sur cette question fondamentale : la prési-dence du Conseil d'Etat doit-elle être confiée à la même personne pendant cinq ans ou changer de titulaire chaque année ? Confions-le, on s'en fout. Et le PS n'ayant pas réussi à départager les pour et les contre de la présidence quinquennale, il laisse princièrement la liberté de vote à ses membres et ses sympathisants, qui en disposent de toute façon. Bon, ben voilà un problème fondamental de réglé : par l'indifférence.









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