Fonds de tiroir

Elections municipales genevoises : A Annemasse, le maire sortant PS, Christian Dupessey, a été réélu dès le premier tour des élections municipales, dimanche 15 mars. Il recueille 50,02 % des suffrages exprimés. Le taux de participation descend lui sous la barre des 30 %. Comment ça, Annemasse, c'est pas à G'nêêêve ?

A Vernier, des « dégoûtés de la politique traditionnelle » avaient déposé une liste (l'«Alternative pour Vernier») regroupant des élus de tous les anciens partis (mais en rupture avec eux). La liste était co-présidée par un ex-Vert et une ex-PLR. Elle affirmait n'avoir aucune ambition cantonale et vouloir se concentrer sur Vernier. Elle présen-tait 21 candidates et candidats au Conseil municipal, et pas moins de trois candidat-e-s au Conseil administratif (qui compte trois sièges) : la coprésidente de la formation, une ex-PLR, un ex-MCG et un ex-PS. En 2015 déjà, des indépendants (l'«Union Verniola-ne») avaient tenté de se faire une chtite place au soleil politique verniolan. Et s'étaient gaufrés. Cette fois, ça passe : l'« Alternative pour Vernier » gagne trois sièges. A la gauche de la gauche, on tentait de revenir au Conseil municipal après neuf ans d'absence (le Parti du Travail avait même eu une Conseillère administrative, Nelly Buntschu, de 1999 à 2007), mais c'esr raté : la liste du PdT stagne à 2,12 % des suffrages. Quant au MCG, il perd la moitié de ses sièges (six sur douze) et de ses suffrages. Et au Conseil administratif, notre camarade Martin Staub est élu au premier tour. Salut, chapeau !

A Carouge aussi, la gauche de la gauche, absente du Conseil municipal depuis cinq ans mais qui, toutes listes confondues, avait recueilli 11 % des suffrages aux Fédérales de 2019, espérait y revenir -mais se divisait, comme en Ville de Genève, sur deux listes concur-rentes, celle de SolidaritéS et celle du Parti du Travail. Qui n'ont obtenu ensemble que 5,9 % des suffrages, et dont aucune ne sera donc représentée au Conseil municipal. Si vous voulez savoir comment gâcher un bon potentiel électoral, sollicitez l'expertise de la gauche de la gauche carougeoise.

A Onex, l'ancienne présidente du PS cantonal, Carole-Anne Kast, est brillamment réélue au premier tour au Conseil administratif, et ses deux colistières, la Verte Mariam Yunus Ebener et la PDC Anne Kleiner ont de bonnes chances d'être élues au deuxième tour, alors même que le PDC a été lourdé du Conseil municipal faute d'atteindre le quorum -ce qui devrait rassurer Maria Pérez : pas besoin d'un groupe au Municipal pour être candidate au Conseil administratif.

On s'inquiète : si on retrouve son siège au Conseil municipal, on doit le désinfecter avant de s'y rasseoir ?

A Carouge et Cartigny depuis dimanche, et sans doute à Onex au soir du deuxième tour, ce sont des Municipalité entièrement féminines qui ont été ou seront élues. Et le Conseil administratif de la Ville pourrait bien être à majorité féminine dès le 1er juin. Effet retard de la grève féministe, comme la progression des Verts de la mobilisation pour le climat ? on s'en réjouirait...

Mondo politico cane... Il y a quelque chose d'injuste dans les résultats nominatifs de l'élection d'un Conseil Municipal : des élues et des élus valeureux, compétents, engagés, qui se représentaient, ont été battus sans que leur travail et leur bilan ait été mis en cause, quand d'autres ont été réélus sans que l'on sache ce qu'ils faisaient (parfois depuis des années dans le Conseil) -parfois sans qu'on les ait jamais entendu exprimer en séance ni en commission la moindre opinion politique ni défendre la moindre proposition. On ne les dénoncera pas. Mais on exprimera en revanche de gros regrets de la non-réelection de plusieurs de nos propres camarades de parti (et de quelques élus d'autres partis, perdants à la même loterie électorale) :  que Maria Casares, François Mireval, Ulrich Jotterand, Regis De Battista, Steven Francisco reçoivent donc une grosse brassée de roses. En attendant  sans doute de les revoir au Conseil municipal, le jeu des démissions, des déménagements, des incompatibilités de mandat aidant. Et dans nos assemblées et nos manifs, en attendant. 


Le Conseil d’État a annoncé le maintien de l’élection au Conseil administratif en date du 5 avril. Les partis politiques avaient jusqu'à ce matin pour déposer leurs listes, et devaient donc tous tenir séances de comité ou d'assemblées générales hier soir : impossible, toute réunion de plus de cinq personnes étant désormais proscrite hors du cadre familial (et déconseillée dans ce cadre) -le Conseil municipal ayant d'ailleurs décidé de ne plus se réunir ni en plénière, ni en commissions.  On ne sait ce qu'il en a été des autres partis, mais l’assemblée générale du PS municipal a été annulée, et c'est le comité du parti qui s'est prononcé à sa place sur le choix du nombre de candidat·e·s, le choix des candidat·e·s et le choix des alliances. Ces choix avaient été faits pour le premier tour, le comité s'est donc contenté de les prolonger pour le deuxième tour. Les résultats du premier tour permettaient cette reconduction, rien ne justifiait qu'on en fasse d'autres. Donc, le PS maintient les candidatures de Sami Kanaan et Christina Kitsos au Conseil administratif, et l'alliance avec les Verts, qui présentent Frédérique Perler et Alfonso Gomez. Cette alliance a parfaitement fonctionné au premier tour, et, comme cela avait déjà été admis par une assemblée générale, ce n'est ni au PS ni aux Verts d'arbitrer entre les composantes opposées de feue « Ensemble à Gauche » en ajoutant le candidat de l'une ou la candidate de l'autre au quatuor vainqueur du premier tour .

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