Fonds de tiroir

Le 17 mars, la France fermait ses frontières. Du coup, les non-résidents et non-professionnellement actifs en France ne pouvaient plus y entrer. Or des milliers de Genevois ont leur domicile réel en France, sans qu'il soit leur domicile légal (il est souvent déclaré comme résidence secondaire). Ils n'y sont donc pas résidents, alors qu'une bonne partie d'entre eux travaillent à Genève. Les voilà donc, ces faux frontaliers, empêchés de rentrer chez eux, C'est malin... une cinquantaine d'entre eux ont déposé une demande de régularisation (pour eux et le cas échéant leur famille). Comme quoi, une bonne pandémie et les petits arrangements se révèlent assez foireux... 


Une page entière du dernier « Matin Dimanche » est consacrée au drame vécu par Zermatt, à cause du Covid : « Et soudain, Zermatt s'est transformé en village désert ». Vraiment ? l'article lui-même répond non à l'hypothèse de son titre : vidée de ses touristes, Zermatt reste peuplée de ses 5000 habitants. C'est beaucoup, pour un désert. La Bourgeoisie de Zermatt a perdu 7 des 30 millions de son budget annuel ? Il lui en reste 23. Assez pour continuer à porter fièrement son titre de Bourgeoisie, non ?

Donc, comme on l'avait déjà compris et comme le confirme la «Tribune» d'hier, c'est la gauche qui a fait élire Marie Barbey-Chappuis plutôt que Simon Brandt au siège du Conseil administratif qu'elle condescend à réserver à la droite. Les radicaux et les libéraux étaient présents à l'Exécutif de la Ville depuis 1846, mais le PLR ne regagne pas le siège qu'il avait perdu au profit du PDC lorsque Maudet avait réussi à grimper au Conseil d'Etat. Donc, la gauche ne risquait rien à choisir qui allait occuper le siège que le PS et les Vsrts ne revendiquait pas. Au premier tour, Marie Barbey-Chappuis avait été ajoutée 370 fois au quatuor PS-Vert, au second tour ce sera 2000 fois, quand Brandt ne l'aura été que 470 fois (et 565 fois aux candidats UDC et MCG)... Résultat : alors qu'elle avait 500 voix de retard sur lui au premier tour, elle en avait 1500 d'avance au second. Il va encore pouvoir jouer les victimes pendant qu'elle jouera les innocentes.
A gauche, Maria Pérez aura fait encore mieux, en obtenant plus de suf-frages PS et Verts, que Marie Barbey : là encore, ce sont les socialistes et les Verts qui l'ont fait passer devant Pierre Bayenet dans la course (à handicap) au siège que détenait la gauche de la gauche depuis cinquante ans -et qu'elle a bêtement perdu. Au second tour, Maria Pérez a néanmoins obtenu 2800 suffrages socialistes et verts (700 de plus qu'au premier tour), pendant que Pierre Bayenet n'en obtenait que 2500, et était le seul candidat à avoir fait moins de suffrages au deuxième tour qu'au premier. Lui aussi va pouvoir jouer les victimes d'un complot rose-vert.
Bisque bisque rage...


Le Covid n'a pas eu comme seul effet positif (outre ses innombrables conséquences négatives...) de réduire au strict nécessaire le trafic aérien, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de nous faire entendre les oiseaux : il a aussi contribué à vider les prisons -du moins celles de Favra et de Frambois, établissements de détention administrative réservés aux étrangers des cantons romands en attente de leur envoi ou de leur expulsion : une trentaine d'individus ont été libérés depuis le mi-mars parce que leur renvoi ou leur expulsion n'était matériellement plus possible  du fait de l'absence de vols aériens vers le pays de destination de leur retour. Libérés, ils sont toutefois toujours contrôlés, assignés à résidence, ou interdits dans une région déterminée... Alors bon, bien sûr que ça fait des plombes, des lustres même, qu'on clame qu'il faut vider les prisons, mais on aurait préféré se passer d'une épidémie pour ça.

Le 8 mars, à Uri, on a élu, pandémie ou pas, le gouvernement cantonal. Avec deux résultats marquants : l'UDC est revenue au Conseil d'Etat, et les femmes n'y sont plus représentées. Le premier ou la première qui y voit une relation de cause à effet a mauvais esprit.
A Genève, on entend les zoiseaux. A Venise, raconte « Le Courrier », des bancs de poissons folâtrent dans des eaux transparentes. Covid-19, c'est rien qu'un  éco-terroriste.

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