fonds de tiroir

Si vous êtes comme nous, vous devez vous demander pourquoi les coiffeurs pourront rouvrir lundi et pas les librairies. Parce que si vous êtes comme nous, vous avez au moins autant besoin de livres que d'être coiffés. Donc on vous invite vivement à signer la pétition lancée pour la réouverture des librairies le 27 avril. On signe ici :
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Encore une idée géniale de Trump (on ne les compte plus) : il a annoncé qu'il allait signer un décret exécutif gelant l'immigration aux USA à cause du coronavirus (l'«ennemi invisible»). Or même son ministère de la Justice a des doutes sur la légalité de la démarche. Quant à sa pertinence : les université améri-caine accueillent plus d'un million d'étudiants étrangers chaque année, l'année dernière les USA ont octroyé 460'000 visas d'immigra-tion et 580'000 cartes de résidence permanente, et les immigrants représentent 18 % du personnel de santé. Un personnel un peu plus utile que Trump (descendant d'immigrants, forcément) pour combattre une pandémie...
58 % des 10'000 lecteurs de la «Tribune de Genève» sondés en ligne considèrent que rouvrir les classes scolaires le 11 mai est une mauvaise idée. La majorité (52 %)  de ces réticences tiennent à la difficulté de faire respecter les règles d'hygiène, un quart au problème de déplacement entre le domicile et l'école et 14,6 % à celui de la réorganisation familiale. Une pétition romande s'opposant à cette rentrée le 11 mai a recueilli 15'000 signatures en cinq jours. La minorité favorable à la rentrée du 11 mai l'est surtout parce qu'elle ne voit pas la situation évoluer rapidement vers une disparition de toute menace, et que donc reporter la rentrée en juin, ou même à la fin août, ne changerait rien. On a donc une majorité craintive et une minorité résignée.  Et les gosses, ils en pensent quoi, eux ? Bon, d'accord, on s'en fout. 


En 1995, on avait retrouvé dans les dépôts de l'unité d'anthropologie de l'Université de Genève une tête coupée. Pas celle d'un aristo décapité dans les temps révolutionnaire : celle d'une personne originaire d'Afrique australe. On ne savait pas comment cette tête avait abouti là -probablement un trophée scienti-fique de l'époque coloniale. 25 ans après sa découverte, la tête, anonyme, avait été inhumée en décembre dernier au cimetière de Saint-Georges, sous une plaque : « à la personne inconnue originaire d'Afrique australe, décédée sur le continent africain, probablement au XIXe siècle, et autrefois conservée à l'Université de Genève». De mauvais esprits au-raient pu ricaner «pour une fois qu'il y avait une tête à l'Université de Genève, l'enterre ? ». Mais deux associations africaines, l'Observa-toire du racisme anti-Noir et l'Université populaire africaine n'ont pas trouvé l'épisode comique et ont rédigé une lettre ouverte dénonçant le traitement réservé à cette dépouille par l'Université,  un sort qui «a à voir avec le mépris et la déconsidération historique des Africains» et avec les «fondamen-taux racistes» de l'Université depuis Carl Vogt. Les deux associations rappellent enfin que des restes humains à l'Université, « il y en a encore et des chercheurs du monde entier viennent les consulter ». Utile rappel : les Musées de l'Homme sont aussi des musées du mépris des hommes. 


Dans le canton de Vaud, pour faire passer la réforme fiscale cantonale liée à la réforme fédérale RFFA, un taux d'imposition unique des bénéfices des entreprises de 13,79 % était prévu. La réforme est passée, pas le taux d'imposition annoncé : en réalité, si on tient compte des déductions possibles, il sera inférieur à 11 %. Et Vaud pratique donc une sous-enchère fiscale éhontée par rapport à Genève, qui avait cru pouvoir établir son propre taux d'imposition en se calant plus ou moins sur le taux vaudois. Faut se méfier des rupestres : ils sont peut-être pas brillants, mais ils sont malins.
Paniquez plus les gens : on sait comment combattre le Covid-19, et on sait comment ne pas le choper. Et c'est empirique. Tous les jours, on se rince les paluches (voire le reste) à l'alcool, parce que l'alcool nique le virus. Et on vient d'apprendre que la nicotine l'empêche de nous coller la maladie. Par ailleurs, on sait que l'épidémie a explosé à Bergame après un match de foot, et à Mulhouse après une manifestation religieuse. Le régime idoine s'impose donc : alcool et tabac, et surtout ni sport, ni religion.

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