Fonds de tiroir

A Schwytz, le deuxième tour des élections cantonales a été maintenu. Bon, d'accord, c'est des rupestres. Mais comme ils n'ont ni MCG ni SolidaritéS pour le leur dire, ils se croient capables de voter par correspondance. 



La droite en rêvait depuis trois quarts de siècle, la gauche de la gauche l'a fait : ça fait 75 ans que le Parti du Travail est représenté au Conseil Municipal de la Ville de Genève -et dès le 1er juin, pour les cinq ans à venir, il ne le sera plus, ayant loupé la barre du quorum. Et ça fait cinquante ans que la gauche de la gauche est représentée au Conseil administratif de la Ville par un, voire deux magistrats (Parti du Travail, indépendant, SolidaritéS). Et il y a fort à parier que dès le 1er juin, elle ne le sera plus, incapable qu'elle est de s'entendre sur une candidature unique que le PS et les Verts puissent soutenir. (SolidaritéS demandait aux Verts de retirer la candidature d'Alfonso Gomez pour laisser une chtite place à Pierre Bayenet, Maria Pérez  leur proposait une liste à cinq, avec elle) Bravo les gars, vous avez été brillants. A Onex, l'ancienne présidente du PS cantonal, Carole-Anne Kast, est brillamment réélue au premier tour au Conseil administratif, et ses deux colistières, la Verte Mariam Yunus Ebener et la PDC Anne Kleiner ont de bonnes chances d'être élues au deuxième tour, alors même que le PDC a été lourdé du Conseil muni-cipal faute d'atteindre le quorum -ce qui devrait rassurer Maria Pérez : pas besoin d'un groupe au Municipal pour être candidate au Conseil administratif. Si ce trio devait être élu, Onex serait gouvernée par trois femmes. On entend déjà les vieux mâles dominants hurler en choeur avec le PLR, qui maintient à Onex une candidature au deuxième tour et, forcément, en veut à mort au PDC... un peu comme  en Ville, quoi...


Le ministère public genevois a sanctionné un bordel qui poursuivait son activité malgré l'interdiction qui lui en avait été signifiée pour cause d'épidémie. L'exploitante a écopé de 180 jours-amende avec sursis et d'une amende de 1080 balles. Ben ouais, quoi, le Parquet ne peut pas seulement s'occuper de Brandt et de Maudet. 



Faut pas croire qu'il n'y a que le Coronavirus qui sévisse, y'a aussi des champignons tueurs. L'un d'entre eux s'est attaqué au grand platane de 35 mètres, plus que centenaire, de la Place du Cirque, dont il a fallu scier une branche dimanche. Et auquel il faudra sans doute encore en scier une ou plusieurs l'hiver prochain, vu que le mal dont il souffre est incurable autrement. Ben ouais, on peut pas le confiner, le platane. Et il est pas au mieux de sa forme immunitaire, vu que ça fait des décennies qu'il est au milieu des effluves de gaz d'échappement (même si ces derniers jours, elle se sont considérablement calmées...). Y'a des printemps, comme ça, qui vous font regretter l'automne...

L'élection des Conseils municipaux genevois les a non seulement fait basculer à gauche à Genève, Carouge, Onex, Vernier, Lancy et Onex,et renforcé la gauche dans une bonne dizaine d'autres communes, mais y a permis (grâce précisément à la progression de la gauche) un renforcement important de la présence des femmes : elles y étaient 34,2 % en 2015, elle y seront au moins 40,6 % le 1er juin prochain. On est pas loin de la parité en moyenne cantonale, on y sera en Ville de Genève, avec au moins 40 Conseillères municipale (34 en 2015), et sans doute trois conseillères administratives. Au sein du groupe socialiste, les femmes seront majoritaires (13 sur 19 sièges), grâce à neuf nouvelles élues. A Carouge, le Conseil administratif sera formé de trois femmes, la socialiste Stéphanie Lammar, la Verte Sonja Molinari et la PLR Anne Hiltpold, pour qui «cela démontre qu'on arrive à gérer un exécutif aussi bien que les hommes». C'est pas un peu modeste, comme ambition ? 



Alors que le Conseil d'Etat y autorisait les communes, et que les villes de Lancy et de Vernier avaient décidé d'user de cette autorisation, la majorité du Conseil administratif de la Ville de Genève a refusé de faire usage de la police municipale pour aller chercher les enveloppes de vote au domicile des électrices et électeurs ne pouvant les poster, pour les amener au service de votations et élections. « Du moment où le deuxième tour a lieu, il aurait été adéquat de se donner les moyens de favoriser la participation électorale», regrette Sami Kanaan, qui note que « le dispositif était prêt à être engagé». Le dispositif peut-être, la majorité du CA, non. Avec des arguments parfois surprenants, du genre de ceux de Rémy Pagani, pour qui aller chercher des enveloppes de vote au domicile des électrices et des électeurs « n'aurait été qu'une tentative inutile de cautionner la parodie de démocratie que représente ce deuxième tour ». Une « parodie de démocratie », c'est quoi, pour Pagani ? fastoche : c'est une élection qui voit son parti, SolidaritéS, perdre son siège. Gageons que si son candidat, Pierre Bayenet, avait été élu, la « parodie de démocratie » se serait miraculeusement muée en grande victoire démocratique. Et Pagani d'essayer, malaisément, de se souvenir de sa propre élection il y a cinq ans, et d'affirmer qu'il n'aurait « jamais été élu » dans les mêmes conditions de non-campagne dans la rue que celles qui ont prévalu cette année : «j'étais 8e après le premier tour et grâce à la campagne, j'ai été élu en 4e position (...) grâce à la campagne ». Tu parles... : t'as été élu par les socialistes et les écolos mon grand, parce que t'étais le seul candidat de la gauche de la gauche, et qu'ils t'ont mise sur leur liste, c'est tout. Mais bon, évidemment, c'est difficile à admettre... 



Un cycliste condamné pour homicide par négligence (il avait percuté un piéton à Rive en 2017) a vu sa condamnation confirmée par le Tribunal fédéral, qu'il avait saisi pour être acquitté : il roulait à 25 km/h (c'est beaucoup, à vélo et à Rive) et avait franchi le feu à l'orange, alors que le piéton, lui, traversait au rouge sans vérifier si un véhicule arrivait. Alors peut-être bien que le piéton avait tort de traverser avant que son feu passe au vert. Mais le piéton, il est mort.Ce qui confirme une loi qui devrait être connue de tous, même des cyclistes : dans un choc entre un usager de la voie publique et un autre, c'est le plus lourd et le plus rapide qui éclaffe l'autre. 



Le Conseil fédéral a annulé la votation fédérale du 17 mai, qui portait notamment sur l'initiative de l'UDC contre la libre-circulation des personnes. On ne sait pas trop quel camp cette annulation arrange (le rétablissement des frontières, ça peut plaire en temps d'épidémie, mais ce même temps est celui où s'illustre le besoin essentiel de frontalières et de frontaliers pour faire fonctionner le système de santé...), mais en tout cas, ça va soulager l'UDC, qui n'avait plus de président pour mener campagne nationale depuis la démission d'Albert Rösti (qui refusait d'assumer un intérim jusqu'au congrès reporté, contrairement à Christian Levrat, qui reste à son poste jusqu'au congrès, lui aussi reporté, du PS). Mais comme le relevait Pierre-Yves Maillard, «lorsque les gens votent, ils ne se soucient pas de savoir qui est le leader de tel ou tel parti »... Bah, pourvu qu'ils se soucient au moins de savoir sur quoi ils votent...





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