Fonbds de tiroir


Aux urnes, citoyens ! Bon, d'accord, pas tout de suite, après l'été, le 27 septembre prochain. Avec un chouette menu de votations fédérales  : initiative pour des multinationales responsables, initia-tive UDC contre la libre circulation des personnes, référendum contre les déductions fiscales pour la garde des enfants, référendum contre la loi sur la chasse et l'autorisation de tirer les loups, référendum contre le congé paternité, référendum contre l'achat de nouveaux avions de combat. Miam, miam...


Trois des quatre primates qui avaient agressé des femmes dans la vieille ville de Genève à l'été 2018, ont été condamnés à Thonon (un quatrième a été relaxé faute de preuves) à des peines de quatre à huit ans de prison pour violences volontaires en réunion. Les avocats des victimes se félicitent, au-delà du verdict, que leur parole ait été entendue et crue et que les dénégations de trois des quatre accusés aient été balayées. Malgré une instruction où toutes les demandes de la défense d'audition de témoins, de confrontations, de reconstitution des faits, ont été refusée. Donc tout n'est pas bien qui finit bien : les violences sur les femmes ne vont pas s'arrêter parce que trois abrutis qui s'y livraient dans la rue ont été condamnés : d'autres abrutis s'y livrent au domicile familial, et ceux-là ne risquent rien si on n'aide pas leurs victimes à les faire juger  dans des conditions qui ne transforment pas les victimes en accusées.


Que le Grand Pangolin emporte Bolsonaro et Trump, fétichistes de la chloroquine et négateurs occasion-nels (quand ça les arrange) de la pandémie ! Les USA et le Brésil sont devenus le premier et le troisième foyers mondiaux du Covid-19. Au Brésil, deux ministres de la Santé successifs ont démissionné (comme le ministre de la Justice), las des conneries du président d'extrême-droite, qui (comme Trump) laisse les Etats de la fédération et leurs gouverneurs gérer la crise sanitaire sans les soutenir. 17'000 morts du Covid-19 ont été recensés au Brésil. En réalité, il y en a sans doute beaucoup plus, les morts dans la forêt amazonienne (c'est pas grave, c'est des indigènes) et dans les favellas (c'est pas grave, c'est des pauvres) n'étant que très partiellement recensés. Quant à l'économie, le produit intérieur bruit devrait chuter d'au moins 5 % en 2020 par rapport à 2019. Côté Trump, le bilan n'est pas plus brillant : non seulement il incite ceux qui croient encore à ce qu'il profère à croire que la chloroquine est un traitement préventif miracle contre le covid (l'agence américaine des médicaments a pourtant mis en garde contre son usage hors d'un milieu hospitalier ou du cadre d'essais cliniques, car ce médicament antipaludéen provoque des troubles cardiaques), mais il avait même trouvé moyen de se demander publiquement si boire de l'eau de javel ne détruisait pas le virus... Santé, Donald ! mais pas «conservation ! » : le cap des 100'000 morts du Covid aux USA a été franchi la semaine dernière. Mais c'est pas grave, c'est sûrement des électeurs démocrates.


Début février, juste avant que le coronavirus n'y fasse des siennes, le pape François avait déjà frappé l'Amazonie : dans une «exhortation apostolique» il refuse à l'église catho du coin le droit d'ordonner des prêtres mariés, ce qu'elle demandait pour pallier au manque de prêtres. Que l'arrivée ensuite du virus ne devait certainement pas arranger. Mais comme il est jésuite, le pape, il exprime ce refus en contournant le problème pour ne pas devoir se farcir les hurlements de l'aile conservatrice de l'église : il refuse l'ordination des prêtres mariés sans faire du célibat une condition pour devenir prêtre, tout en refusant l'ordination des femmes Et démerdez-vous avec ça. L'ordi-nation des colibris et des tapirs, elle est possible ? on sait pas. Et si d'une main François calme les fureurs de sa droite et réaffirme la «vocation missionaire» de l'église romaine en Amazonie (il est vrai qu'elle est confrontée à la rude concurrence des évangéliques, pente-côtistes et autres sectes plus ou moins protestantes -plutôt moins que plus, d'ailleurs, et plutôt plus, bolsona-rophiles), de l'autre main  il fait deux cadeau à la gauche : il dénonce l'économie globalisée qui « altère sans pudeur la richesse humaine, sociale et culturelle» et les multinationales qui «détruisent l'Amazonie et ne respectent pas les droits des peuples autochtones», demande que l'on écoute leurs « cris », fait repentance pour les missionnaires qui «n'ont pas toujours été du côté des opprimés», et cite Pablo Neruda. Dans la prochaine encyclique, c'est sûr, il citera Jean Ziegler.


Le chef du parti d'extrême-droite allemand AFP, Jörg Meuthen, a décidé de se débarrasser de l'aile encore plus d'extrême-droite que le parti d'extrê-me-droite, l'aile «völkisch», populiste identitaire et surtout proche des néo-nazis, et a exlu l'un de ses représen-tants, Andreas Kalbitz, chef de la fédération du Brandebourg (la région qui entoure Berlin sans que Berlin en soit), qui avait bêtement oublié de dire, quand il a adhéré à l'AFD, qu'il avait été membre d'un mouvement néo-nazi. Bref, l'extrême-droite alle-mande a trouvé en son sein plus extrême-droite qu'elle. C'est une des lois fondamentales de la connerie : elle est sans limite et peut contenir un concentré d'elle-même.


Bonne nouvelle : selon un dernier sondage, les intentions de vote en faveur de l'initiative « pour des multinationales responsables » a encore progressé et atteint 78 % des opinions exprimées. Encore un coup des pangolins chinois, sûrement...









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