Fonds de tiroir

Le Conseiller aux Etats PLR zurichoi s Ruedi Noser a eu une idée géniale (plus intéressante en tout cas que celle des jeunes PLR qui ont lancé une initiative populaire pour la retraite à 66 ans, sans compensation) : échanger le report de deux ans  l'âge de la retraite (qui passerait donc à 67 ans) contre deux semaines de plus de vacances par an. Un-e jeune de 20 ans gagnerait ainsi 90 semaines de vacances supplémen-taires, soit presque l'équivalent des deux ans de travail supplémentaire. Bon, ça fait quand même un peu souk, marchandage pour faire passer le report de l'âge de la retraite tou-jours refusé jusqu'à présent par le peuple, mais y'a une piste, là. D'abord, comme le suggère ironi-quement le président de l'USS, pouvoir cumuler les deux semaines de vacances supplémentaires sur les deux dernières années de travail, ce qui annulerait le report de l'âge de la retraite. Ensuite, surtout, on pourrait augmenter le prix à payer pour le report de l'âge de la retraite : non seulement on devrait augmen-ter les vacances, mais on devrait aussi réduire le temps de travail, instaurer un vrai congé parental et un salaire minimum. A ce prix là, on devrait pouvoir envisager de discuter, comme au souk : la retraite à 67 ans ? d'accord. Mais avec la semaine de 35 heures, les six semaines de vacances, le salaire minimum à 4000 balles et un congé parental de trois mois (au moins). Allez, un chti effort... 
 

Bonne nouvelle : Champ-Dollon se vide. Bon, pas tout à fait, mais quand même, on est passé, pour 398 places, de 634 détenus le 1er mars à 545 le 1er avril et 496 le 5 mai. A l'été 2014, on y avait entassé 900 détenus... Merci qui ? Merci le pangolin : en février, 163 détenus entraient à CD, 105 en mars, 78 en avril. Moins que le Conseil municipal de la Ville qui aurait pu y entrer s'il s'était réuni contre l'avis du Bailli. Tout ça grâce à qui ? au virus. Relayé par la police et le Ministère public : la première a moins arrêté, le second lancé moins de procédure, depuis le début de la crise sanitaire : Jornot avait demandé à la police de se concentrer sur les délinquants faisant courir un risque à la société. C'est Simon Brandt qui doit être content. Nous aussi, d'ailleurs : on ne saurait trop recommander au Procureur général de s'en tenir définitivement à cette ligne empirique et rationnelle. Résultat : il y avait eu 451 arrestations en février, 264 en mars, 188 en avril...  les procédures liées à des cambriolages ont diminué de moitié (évidemment, les gens étaient chez eux, ça freine les envies malandrines), celles liées au trafic de stup, à l'immigration illégale et au travail au noir ont également diminué. On réagira comme l'avocat Robert Assaël : « il a fallu cette dramatique pandémie pour arriver à cette occupation presque acceptable » de la prison genevoise. Où les avocats peuvent maintenant téléphoner à leurs clients détenus. La ligue des droits de l'Homme, qui regrette que «les autorités se sont contentées de prendre des mesures qui devraient être ordinaires», ne dit pas autre chose, dans «Le Courrier» d'hier : on peut donc arrêter moins, emprisonner moins, libérer davantage, utiliser davan-tage les peines de substitution.  Et donc entasser moins. C'est-à-dire confiner moins. Parce que «la surincarcération de la population est non seulement inutile, mais surtout inacceptable, particulièrement dans le contexte d'une poandémie mais pas seulement » Parce qu'ils sont évidemment confinés, les détenus, par définition, mais pour les distances de sécurité, faudra qu'on explique comment les respecter quand on est au mkoins quatre dans une cellule...

Selon une étude de l'EPFZ, le confinement tel qu'il a été imposé en Suisse (c'est-à-dire de manière partielle, relative, pas «à la chinoise») réduit les contami-nations de 5 %. D'aucuns tradui-sent «NE réduit les contamina-tions QUE de 5 %». Une paille, une goutte. Mais réduire les contamination de 5 %, c'est tout de même les réduire en Suisse de plusieurs dizaines de milliers de cas (jusqu'à 100'000). Et les morts possibles de centaines, voire d'un ou deux milliers de cas. Une paille, on vous dit.

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