Fonds de tiroir

Y'a quelques affaires à Genève qui traînent tellement en longueur qu'on finit par inventer des épisodes un peu foireux pour se les remémorer... tenez, l' «affaire Maudet», par exemple : on ne sait pas où en sont les enquêtes ni ce que deviennent les procédures, alors c'est Maudet lui-même qui doit se dépatouiller pour pas qu'on l'oublie complètement. Ainsi de son projet (avalisé par le Conseil d'Etat) d'aider le secteur hôtelier genevois à sortir de la crise pandémique en faisant prendre en charge par les caisses publiques un tiers des notes d'hôtel des touristes, les hôtels prenant en charge un autre tiers, les touristes ne payant dès lors plus qu'un tiers de la note habituelle... on va s'en payer, des siestes crapuleuses au Beau Rivage, dis donc... ah non, on n'est pas des touristes... Bon, bref, les hôtels recevraient un coup de pouce... même ceux du groupe Manotel qui en avait donné un, de coup de pouce, d'un peu plus de 100'000 balles à Maudet pour des campagnes politiques et une chtite fête d'anniversaire... du coup, y'a de mauvaises langues (de gauche et de droite) qui évoquent une sorte de retour sur investissement, un prêt pour un rendu. L'UDC Thomas Bläsi se demande  « dans quel endroit au monde un élu ayant touché des fonds d'un groupe se permet-il une telle décision en faveur de ce même groupe ?» euh... Abu Dhabi ? 


12'000 personnes manifestaient dans les rues de Genève contre le racisme Le lendemain, trois s'en aigrissaient sur Léman Bleu... Il aurait fallu interdire la manif au nom des ordonnances covidiennes, couinaient-ils en choeur (monodi-que), en oubliant au passage que des manifs du même genre ont eu lieu à Bâle, Lausanne, Bienne et Neuchâtel, avec à chaque fois des milliers de participants. Zont juste oublié, les trois taborniaux, de nous dire comment on faisait pour disperser une manif de 12'000 personnes avec pas plus de 300 policiers mobilisables... on fait intervenir l'armée et on tire dans le tas, comme en 1932 ? Et on érige cinquante ans après une pierre votive et on commémore ensuite chaque année ? 


On ne sait pas si le salon de l'auto-mobile de Genève (on vous épargne son nom officiel en globish) aura lieu en 2021, alors qu'il n'a pas eu lieu en 2020. Mais le Conseiller d'Etat Maudet et la majorité de droite du Grand Conseil l'espère. Pas nous. Et comme le Grand Conseil l'espère, il (la majorité de droite, donc) lui a voté, au salon, un prêt de 17 millions remboursable en dix-sept ans. Pour qu'il puisse avoir lieu en 2021. Ou en 2022. Enfin, n'importe quand, mais qu'il ait à nouveau lieu. Si les constructeurs et les importateurs le veulent bien. Et qu'il soit organisé par la fondation du salon, pas par Palexpo comme le souhaitait Pierre Maudet. Y'a jamais eu de salon des chars à boeufs et des chaises à porteur, sinon la majorité de droite du Grand Conseil leur aurait voté un prêt pour qu'ils puissent continuer à avoir lieu. On est dans le patrimoine, quoi. L'attachement aux rites. 


En février, avant le confinement, les CFF avaient envoyé à leurs employés un docu-ment alertant sur une pénurie de contrô-leurs (il en manquerait une soixantaine) obligeant à réduire les contrôles de billets dans les trains. C'est con, on ne le savait pas -sinon on en aurait lâchement profité... opportunistes on est, comme s'en plaint le syndicaliste du SEV Jürg Hurni : «Plus il y a de contrôles, moins ily ade gens qui voyagent sans billet valable et vice-versa» Vous reste plus qu'à militer pour les transports publics gratuits, camarades...

En janvier, Mohammad Abdulkarim Alissa, Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, qui contrôle la Mosquée de Genève, annonçait qu'elle renonçait à ce contrôle et allait remettre la mosquée aux autorités suisses... Pas possible, à Genève, l'Etat est laïc et ne gère pas de lieu de culte. Bon, alors, « nous remettrons la mosquée à un organisme représentatif de tous les musulmans ». Or il n'en existe pas en Suisse. Reste plus qu'à la remettre à Dieu. S'il en veut bien.

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