Fonds de tiroir

Le GHI de la semaine dernière consacre presque une page à ce qu'il définit comme un  «nouveau rebondissement dans l'affaire Brandt » : la demande de récusation par l'avocat de Brandt du premier procureur Grodecki chargé le 5 mai par le procureur général de traiter la plainte déposée le 3 mars par Brandt pour abus de pouvoir, induction de la justice en erreur et violation du secret de fonction. Motif de la demande de récusation : le lien de subordination du Premier procureur au Procureur général, que Brandt considère comme l'instigateur de son arrestation  «brutale et infamante ». Et en tout cas dis-proportionnée, puisqu'on a arrêté Brandt comme s'il revenait du djihad syrien. Ce qu'il y a de bien, à Genève, c'est que quand une affaire (comme l' « affaire Maudet ») semble s’essouffler un peu, une autre (comme l' « affaire Brandt ») prend le relais. Comme ça, on en a toujours une sur le feu. Et c'est encore mieux quand on peut faire un lien entre les deux, ou entre les protagonistes des deux. Ah ben les Genferei, c'est un boulot, quand même...

On apprend dans la « Tribune » de samedi (c'est malin, la veille du culte dominical...) qu'il y a du schproum au sein de l'Eglise protestante de Genève. Et même que cinq protestants protestataires ont démissionné du Conseil du Consistoire (l'exécutif du parlement de l'Eglise) pour protester contre la protestation d'autres protestants protestataires (mais pas démis-sionnaires) protestant contre ce qu'ils considèrent comme la « dérive autoritariste » des cinq, et en particulier du président de l'Eglise, Emmanuel Fuchs (l'un des démissionnaires). Vous suivez, au fond, près du pilier gauche ? Bon, on continue. Le Conseil du Consistoire avait proposé une réforme de l'église réformée genevois, réforme à laquelle ses opposants reprochaient de ne plus séparer les aspects opérationnels et stratégiques de la gouvernance de l'Eglise et et de donner à son exécutif une autorité à laquelle il ne peut prétendre. Vu cette opposition, de nouvelles propositions devaient être faites au Consistoire, mais son Conseil les a renvoyé en commission (on se croirait au Conseil municipal, dis donc...). Et son président, Emmanuel Fuchs, n'en démord pas : « l'Eglise telle que nous la connaissons arrive au terme de quelque chose  et (...) il faut un changement radical et simplifier la gouvernance (pour) concentrer les forces sur le renouveau spirituel ». Le Réveil, quoi... Et finalement, un nouveau projet de gouvernance a été adopté : plus de direction tricéphale mais un secrétaire général et deux adjoints (ce qui fait tout de même une direction tricéphale, non ?) et un renforcement de la mission d'évangélisation. Et des élections complémentaires à l'Exé-cutif. Ouala. Des protestants qui protestent, vous nous direz que c'est dans l'ordre des choses. Et une réforme de la Réforme aussi. Mais comme disait l'autre : « Ce qui a été, sera, et ce qui a été fait, sera fait, et n'y a rien de nouveau sous le soleil» (Ecclésiaste I.9 -dans la traduction de Castellion). 


En 2019, une quinzaine de matches de foot et de hockey ont coûté 1,6 millions au canton de Genève en frais de police, dont plus de 101'000 pour le seul match de foot Servette-Bâle en novembre. Ces dépenses ne concernent que les grands événe-ments. Finalement, le confinement pendant les trois mois de crise sanitaire a eu du bon : il a permis à l'Etat d'éviter de payer pour que la police assure l'ordre et la sécurité avant, pendant et après les matches, vu que les clubs ne paient plus que les heures de travail de la police qui dépassent les 200 heures, payées in-tégralement par l'Etat. On imagine les hurlements de la droite si la même situation prévalait pour les événements culturels. Mais c'est vrai que des violences entre amateurs de musée baroque sont assez rares.

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