Fonds de tiroir

La  « Tribune de Genève » d'hier a publié, en pleine page amorcée à la Une, le résultat de l'analyse d'un questionnaire envoyé aux Conseil-lères municipales et aux Conseillers municipaux de la Ville de Genève, et permettant de préciser leurs profils.  « Un vent de fraîcheur souffle sur la Ville », éditorialise la  « Julie » :  Pour la première fois, le Conseil municipal compte autant de femmes que d'hommes. Et  il est plus jeune et plus diplômé que ses prédécesseurs (ça, c'est un héritage de la démocratisation des études : Merci, André Chavanne !). En outre, une majorité des élues et éus sont sans enfants ni bagnole. Et les nouveaux élus et les nouvelles élues sont très impliqués dans le tissu associatif.  On conçoit l'amertume des vieux mâles de droite fétichistes du vroum vroum. Et même, on compatit. Parce qu'on est foncièrement bons. Cela étant, si on est assez contents de cette composition de notre parlement, on n'en nie pas les faiblesses -notam-ment la sous-représentation des travailleurs du secteur privé. Faudra qu'on corrige ça, comme on a réussi à corriger, en imposant dans nos partis des règles de parité, les inégalités de représentation des genres. En attendant, et si on en juge par nos premières séances, on n'a aucune raison de regretter de siéger dans un Conseil municipal profondément renouvelé et rajeuni (les deux tiers des groupes du PS, du PLR et des Verts sont formés de nouvelles élues et de nouveaux élus, et la moyenne d'âge du Conseil est passée de 54 à 48 ans, 42 ans pour les nouveaux et nouvelles), féminisé et débagnolisé. Et de pouvoir cultiver l'illusion d'être, en tant que vieux mâle cisgenre, une exception, quoique universitaire et sans enfants connus. Nous manque plus qu'une bagnole et être proprio foncier pour faire tache... on se fait remarquer comme on peut,mais bon, on va quand même pas pousser le masochisme jusque là : tant pis pour la posture de la différence...

A l'ordre du jour du Conseil municipal de Genève sommeille depuis presque un an une intelligente proposition du MCG demandant la surveillance vidéo du Mur des Réformateurs -dont le même parti, dont on ignorait qu'il avait viré calviniste et se mettait à défendre des frontaliers, même morts depuis au moins quatre siècles comme Calvin ou Bèze, a demandé au Grand Conseil le classement comme monument historique. Motif de ces démarches : protéger le bijou inauguré en 1917 des attaques méchantes dont il est la cible depuis au moins les années soixante du siècle dernier, et plus récemment à chaque grande manif. Même qu'en 1986, il avait fallu refaire complè-tement les têtes de Calvin et de Bèze. Et le 14 juillet 2019, les quatre statues de Cavin, Bèze, Farel et Knox avaient été peinturlurées. La Ville avait porté plainte pour la forme et avait dépensé 13'000 balles pour enlever la peinture. La profanation avait donc suscité l'ire du MCG. Qui devrait relire Calvin avant de hurler à l'attentat : comme iconoclaste et ennemi des repré-sentations et de leur sacralisation, il se posait un peu là, Calvin, qui écrivait que Dieu «réprouve toutes statues, peintures, et autres figures par lesquelles les idolâtres ont cuidé qu'il leur soit prochain», et que «c'est chose illicite et méchante d'adorer les images». Même qu'au fond, les vrais défenseurs du calvinisme, ce sont ceux qui atta-quent les statues des calvinistes, pas ceux qui en font des joyaux de la couronne. Surtout que de couronne, y'a plus depuis que Genève est une République. Et qu'installer des caméras sur la rue de la Croix-Rouge pour surveiller le Mur n'em-pêchera évidemment pas qu'il soit pris pour cible, mais offrira une cible de plus aux iconoclastes : les caméras elles-mêmes.  


La Conseillère nationale verte libérale vaudoise (nettement plus libérale que certes) Isabelle Chevalley appelle à voter NON à l'initiative populaire «pour des multi-nationales responsables », ce qui lui a valu un flot de reproches d'une naïveté confondante... Ah bon, elle est de droite, Isabelle Chevelley ? Sans blââââgue ?



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