Fonds de tiroir

La Ville de Genève a annoncé son intention d'abattre dès la semaine prochaine 29 arbres mal en point et considérés comme dangereux, dont des micocouliers de la place de l'Université dont les racines sont mal en point. La routine, direz-vous, en vous souvenant des mobilisations d'avant les dernières élections contre l'abattage d'arbres ? Ben non, pas la routine, vu que désormais, c'est un Vert, Alfonso Gomez, qui est en charge de l'environnement : il promet de replanter (ou de rempoter), au plus près possible de la victime, trois arbres pour chaque arbre abattu. Mais il ne veut pas seulement arboriser, il veut aussi dégoudronner, et repenser la voie publique, en remplaçant des places de stationnement par des arbres. On applaudit. Et on se réjouit d'entendre (et de lire) les hurlements du lobby bagnolard, du MCG et des porte-paroles autoproclamés des commerçants. Et pour la suite, on espère bien que la Ville aura l'idée de placer des arbres, et des gros, à toutes les issues des futures rues piétonnes : c'est plus beau que des bornes, des chaînes ou des barrières, c'est meilleur pour le climat, et bien plus agréable pour les zoizeaux et les gens. Et auprès de nos arbres, on vivra heureux. 


A l'été 2019, la base de donnée des media suisses avait recensé tous les articles de presse consacrés aux politiciens suisses. Dans ce recen-sement, elle avait évidemment recensé les articles consacrés aux Conseillères et Conseillers d'Etat genevois. Et qui avait été retenu le plus l'attention entre juillet 2018 et juillet 2019 ? Pierre Maudet, évidemment. Bon, pas pour le glorifier, mais peu importe, puisque s'applique ici le principe chanté naguère par Pauline Julien : «parlez-moi de moi, y'a qu'ça qui m'intéresse». Donc SuperMaudet avait été mentionné 5618 fois en un an, quinze fois par jour. Il écrase tous ses collègues, et tous les autres politiciens romands, sauf Guy Parmelin : loin derrière Maudet, on trouve Pierre-Yves Maillard (2433) et Pascal Broulis (1441). Quant aux autres conseillers et conseillères d'Etat genevois, il se traînent : Antonio Hodgers est évoqué 1089 fois, Mauro Poggia 1070 fois, Serge Dal Busco 508 fois, Nathalie Fontanet 461 fois, Thierry Apothéloz 314 fois (deux fois moins que Sami Kanaan...) et Anne Emery-Torracinta 255 fois. La discrétion notoire des socialistes en général et des socialistes genevois en particulier, quoi. Et cette année, alors ? On n'a pas encore les chiffres, mais on se réjouit déjà de les recevoir. Parce qu'on a senti des frétillements. Une certaine nostalgie chez Maudet, bien sûr, qui a fait ce qu'il peut pour tenir son rang, et de louables efforts chez d'autres. Chez Dal Busco, par exemple : peindre des bandes cyclables pour faire hurler les bagnolards, ça a bien fait parler de lui -jusqu'à ce que lui soit intenté un procès en trahison de la droite. Et comme dans tout procès digne de ce nom, on parle surtout de l'accusé. 


Comme on ne doute de rien, et surtout pas de la cohérence de nos collègues, on a déposé au Conseil municipal de Genève la proposition suivante :
«Considérant que l'exigence de transparence doit s'appliquer autant à celles et ceux qui l'expriment qu'à celles et ceux à qui elles et eux veulent l'imposer, le réglement du Conseil municipal est modifié comme suit : « Une contribution financière annuelle n'est allouée aux groupes du Conseil que pour autant que le parti, association ou groupement ayant déposé la liste dont le groupe est issu ait rempli les obligations qui lui sont imposées par l'art. 29A de la Loi sur l'exercice des droits politiques et ait en outre remis au secrétariat du Conseil municipal, pour publication, la liste détaillée et nominative de ses donateurs et des sommes allouées par chacun d'entre eux pour l'année de l'élection du Conseil municipal. »
On attend avec fébrilité l'adhésion unanime du Conseil à cette proposition d'évidence. Ben ouais, quoi, on vous l'a dit, on doute de rien.



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