"Multinationales responsables" : parlement irresponsable...



Aux urnes de parler ! 


Après presque trois ans de débats parlementaires sur l'initiative pour des "multinationales responsables de leurs actes, la « conférence de conciliation » des deux chambres a échoué à trouver un compromis entre les deux contre-projets adoptés respectivement par le Conseil national et le Conseil des Etats. Les grandes multinationales et leurs associations de lobbying se sont à nouveau imposées sur tous les plans lors de cette dernière étape. La majorité de droite a choisi le contre-projet le plus creux, le plus inoffensif, le plus insignifiant : celui du Conseil des Etats, qui ne prévoit pas pas de réglementation à l’égard de multinationales comme Glencore et Syngenta et ne leur impose pas de répondre  de leurs actes lorsqu’elles polluent des fleuves ou détruisent des régions entières. Le parlement n’ayant pas réussi à adopter une solution acceptable, l’initiative ne sera donc pas retirée, et sera donc soumise à votation devant le peuple suisse. Comme d'ailleurs l'initiative du GSsA contre le financement des producteurs de matériel de guerre (refusée aussi par le parlement, mais sans contre-projet, celle-là). Il y a décidément de la cohérence politique dans les votes du parlement, même renouvelé l'année dernière, mais c'est la cohérence d'une revendication d'irresponsabilité. A laquelle il n'est de réponse que celle des urnes, et le vote pour les initiatives.


Ce qu'on exige de  l'uomo qualunque, on doit pouvoir faire plus que le demander gentiment aux multinationales

Au fond, les raisons pour lesquelles il convient de voter en faveur de l'initiative "pour des multinationales responsables", en tenant pour insignifiantes les palinodies parlementaires, sont simples : Glencore pollue des champs au Congo. Syngenta vend des pesticides toxiques interdits depuis longtemps en Suisse, et ne rendent aucun compte à personne (sinon à leurs actionnaires, avec pour seul critère la valeur de leurs actions).  Des multinationales  basées en Suisse violent les droits humains, ignorent les standards environnementaux, sans que nul ne puisse leur en faire grief légal.. Ce que l'initiative demande est donc une évidence: lorsqu'une multinationale pollue l'eau potable ou détruit des pans entiers de terres, elle doit être tenue responsable de ses actes. Ce qu'on exige de  l'uomo qualunque, on doit pouvoir faire plus que le demander gentiment aux multinationales, sans même exiger qu'elles répondent.
 

Au parlement, la droite se faisant porte-valise des mutinationales, a lancé contre l'initiative pour les rendre responsables de leurs actes, un projet insignifiant et inopérant :  les multinationales devront simplement publier une fois par an une jolie brochure avec tout plein d'images dans laquelle elles expliqueront qu'elles respectent tout : les droits humains, les normes environnementales, les droits syndicaux, tout...  La manœuvre ne surprend pas, elle était planifiée. Le lobby des multinationales ne pouvant assurer que les multinationales respectent droits humains, politiques et syndicaux, il a fait pondre par le parlement un contre-projet qu'il va pouvoir brandir en proclamant que désormais, elles devront prouver qu'elles les respectent. C'est faux ? Bien sûr, totalement. Mais des moyens considérables vont être consacrés à faire croire au bon peuple que c'est vrai. 
 

A ces moyens, il va falloir répondre en mobilisant nos forces et en trouvant des moyens pour défendre le seul texte qui puisse rendre les multinationales responsables de leurs actes. Avant la mobilisation dans la campagne de votation, une campagne de récolte de fonds est lancée : avec vos moyens, participez-y, comme le colibri participe à la lutte contre un incendie de forêt, ou comme les petits ruisseaux font les grandes rivières... C'est par là :

https://initiative-multinationales.ch/crowdfunding/

Commentaires

Articles les plus consultés