Fonds de tiroir

 

Helmut Hubacher, ça vous dit quelqu'un ? Nous, si. Il est mort le 19 août, à Porrentruy. Conseiller national de 1963 à 1997 (34 ans, un sacré bail), il fut président du PS suisse de 1975 à 1990. On l'avait côtoyé à ce titre, lors de congrès ou de séances du Comité central du parti où nous sévissâmes naguère, défendant alors des positions (celles du  «Groupe d'Yverdon») qui n'étaient pas les siennes, mais qu'il ne nous empêcha jamais de défendre : Hubacher était un social-démocrate de la vieille école. Et on retiendra cette phrase de lui  que nous rappelle Christian Levrat, : «les socialistes puisent leur force du courant contre lequel ils nagent ».  «Contre» lequel, pas  «dans le sens» duquel... Salut, camarade...

En Irlande, les Verts se sont coalisés avec la droite pour former un gouvernement. Contre la gauche (le Sinn Féin), qui avait pourtant gagné les élections législatives avec un quart des suffrages, mais n'avait pas présenté assez de candidates et candidats pour obtenir un nombre de sièges conforme à cette victoire. On se souvient qu'en Autriche aussi, les Verts s'étaient coalisés avec la droite contre la gauche pour pouvoir entrer au gouvernement, mais aussi pour rendre inutile une coalition de la droite et de l'extrême-droite. Et tout ça fait assez IIIe République française : coalitions à géométrie variable, oubli des programmes et des principes, attrait de la mangeoire... Faudrait pas que les Verts français, grands vainqueurs (mais généralement en coalition avec la gauche) des Municipales de fin juin, imitent ces exemples navrants. En tout cas, ils ont fait carton plein partout où ils se se sont alliés aux socialistes, aux communistes, à la gauche de la gauche : Besançon, Annecy, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Marseille, Tours, Poitiers, Grenoble (qu'ils dirigeaient déjà)... Ils échouent certes à Lille, mais face à la socialiste Martine Aubry, et de quelques centaines de voix. Et c'est ainsi que se prouve la nécessité de l'unité -pas de l'unicité...

la France voisine de la Suisse a, comme le reste du pays, largement voté à gauche, et vert. Les alliances vertes-roses-rouges ont gardé Grenoble et Annemasse et pris Lyon, Annecy (à droite depuis plus de soixante ans), La Roche-sur-Foron, Chambéry, Lons-le-Saunier (à droite depuis plus de trente ans), et repris Besançon. En gros, dans les villes importantes de la France voisine, il doit rester à la droite Evian-les-Bains, Thonon-les-Bains et Aix-les-Bains. Et on n'en a cure...

Donc, le Salon de l'Automobile de G'nêêêêve, fondé en 1905, est à vendre : la Fondation  qui l'organise l'a annoncé le 30 juin, après avoir annoncé qu'elle renonçait à l'organiser en 2021. Et qu'elle refusait le prêt que l'Etat était disposé à lui accorder. La Fondation espère vendre le salon à Palexpo, pour 15 millions. Mais Palexpo ne semble pas très enthousiaste : son directeur, Claude Membrez, se dit «abasourdi» par le renoncement de la fondation du Salon. Bon, nous on n'a pas 15 millions à claquer pour cette connerie, mais pour un franc symbolique, on est prêts à la racheter. Pour en faire un Salon de la Mobilité douce. Du char à boeufs aux gondoles en passant par le vélo et les godasses.

Selon une enquête de «la Liberté», cinq ans après l'entrée en vigueur de la loi fédérale autorisant les parents non mariés à choisir le nom de famille de leurs enfants plutôt que de se voir imposer forcément celui de la mère, la majorité (60 %, mais jusqu'à 95 % dans certains bureau d'état-civil) de ces couples choisissent le patronyme plutôt que le matronyme. On se perd en conjectures sur les raisons de ce choix... réflexe traditionaliste, influ-ence du milieu, volonté d'affirmer la paternité quand on sait forcément (sauf accouchement anonyme) de quel ventre fécond on est sorti mais pas forcément de quelle couille ou de quelle éprouvette ? Mais bon, on en fera pas une maladie, l'important, c'est que le choix soit désormais possible, non ?

Le « Courrier » (du 7 août) signale que des récolteurs de signatures rémunérés oeuvrent à Genève pour le référendum MCG-UDC contre l'aide d'urgence, pour une association (Incom) déjà épinglée pour les méthodes utilisée par ses démarcheurs (payés entre 1 et 2,70 francs par signature) lors de la récolte de signatures pour un autre référendum -celui contre le congé paternité. Les démarcheurs vendent un référendum pour le contraire de ce qu'ils vise, ou pour tout autre chose, ou le font passer pour une pétition. Le référendum est lancé contre une aide d'urgence ? ils le font passer pour un référendum contre le travail au noir. Evidemment, les promoteurs réels du référendum, l'UDC et le MCG, jouent les andouilles, affirment ne rien savoir, n'avoir aucun lien avec l'association qui fait récolter des signatures en enfumant les signataires. Pourquoi on n'est surpris ni des méthodes utilisées, ni des dénégations udécistes et èmecégistes ?

Selon une étude de l'Office fédéral de la communication, les programme radio de la RTS s'intéressent davantage (c'est-à-dire trop) à l'actualité française qu'à celle de la Suisse alémanique et du Tessin (qui est presque ignoré, comme d'ailleurs dans les programmes de la radio alémanique). Seul 6 % du temps d'antenne consacré à l'information par la RTS l'est à la Suisse alémanique et italophone. Mais bon, pas de panique, si la RTS finit par être concentrée à Lausanne, elle se rapprochera des Staubirnes (dont comme chacun sait les Vaudois ne sont qu'une sous-espèce parlant français).

Comme on sait, Maudet, histoire de faire parler de lui pour autre chose que pour les casseroles qui lui ont été accrochées par la justice, s'en est pris sur le ton du MCG à son collègue au Conseil d'Etat, Serge Dal Busco, à propos des bandes cyclables qu'il a, avec Rémy Pagani pour la Ville, tracées à Genève (Dal Busco a d'ailleurs aussi été dans le viseur de son prédécesseur à la tête du département cantonal des transports, l'inénarrable Luc Barthassat). Mais faut pas croire que Maudet et Dal Busco ont toujours été ennemis. Non, faut pas croire. Ils ont même été un temps à bord du même bateau : tous deux avaient été soutenus par la société Manotel (hôtellerie), et mis sous enquête par le Parquet... qui a finalement classé ce dossier. Mais apparemment, ce compagnonnage, même inégal (Maudet avait reçu plus de 100'000 balles, Dal Busco 10'000), ça n'a pas suffi à créer des liens... Surtout que le Conseil d'Etat avait déclaré maintenir «toute sa confiance» envers Dal Busco... on comprend que l'autre, le touriste d'Abu Dhabi, l'ait douloureuse, lui qui a été lâché par ses collègues. Ce qui ne l'empêche pas de déclarer au GHI qu'il «ne gouverne pas seul» et «que le Conseil d'Etat est un collège». Belle découverte... un peu tardive, peut-être ?




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