Le président de l'Eglise évangélique réformée
de Suisse, Gottfried Locher, a été poussé à la démission par
les révélations sur ses pratiques de harcèlement sexuel,
dénoncées par sept femmes (dont au moins une pasteure). Voilà
donc une église protestante confrontée aux mêmes noirceurs que
la romaine. L’œcuménisme progresse, quoi...
Un garçon de dix ans s'opposait à sa
circoncision, que sa mère voulait lui imposer, contre l'avis
du père, du pédopsychiatre et de la curatrice du garçon (qui
vit en foyer). Et c'est la justice qui a dû -on ne dira pas
«trancher», mais décider : et elle a décidé d'interdire
d'imposer au gamin une circoncision dont il ne veut pas. Même
si l'info date de dix mois, on salue la décision : privilégier
le droit de l'enfant à son intégrité physique au droit des
parents (divisés, en l'occurrence) de décider de l'éducation
religieuse de leurs rejetons. Déjà qu'on se demande pourquoi
il faudrait que l'éducation religieuse d'un gamin se niche sur
son zigouigoui...
Les aménagements cyclables et piétonniers décidés
(et installés) par la Ville et le canton n'ont pas seulement
suscité la hargne des bagnolards, du MCG et de quelques PLR, ils
ont aussi offert à Pierre Maudet l'occasion de tenter une petite
manoeuvre de diversion politique au moment où reprennaient ses
auditions par la justice : il a donc publiquement désavoué son
collègue du Conseil d'Etat, le PDC Serge Dal Busco, en
l'accusant d'avoir provoqué une «gabegie» avec des mesures
prises sans «véritable concertation» au sein du Conseil d'Etat.
Il avait déjà, en septembre 2019, fait le coup du désaveu à un
autre collègue de droite, Mauro Poggia, à propos de la création
de postes dans le département de la Sécurité. Mais cette année,
le président du Conseil d'Etat, Antonio Hodgers, est monté au
créneau pour désavouer Maudet qui avait désavoué Dal Busco :
d'une part, le Conseil d'Etat a, contrairement à ce que
prétendait Maudet, discuté des aménagements en question, les a
approuvé à l'unanimité dans un premier vote, puis confirmés dans
un deuxième vote où Maudet n'a été soutenu que par Poggia. Et
Hodgers de résumer : «Pierre Maudet saisit chaque occasion de
s'opposer au gouvernement dans lequel il persiste à rester pour
des motivations qui, à l'évidence, ne relèvent pas de l'intérêt
public», mais plutôt d'une volonté de détourner l'attention
portée sur ses aventures judiciaires. Qui ont pris un nouveau
tour : Le Ministère public a annoncé qu'il allait clore
l'instruction et renvoyer Maudet (et quatre autres inculpés)
devant un Tribunal pour son voyage de 2015 à Abu Dhabi et les
chtis cadeau reçus à cette heureuse occasion (payée par le
prince héritier), un sondage sur sa popularité et la délivrance
accélérée par ses service d'une autorisation d'exploiter un bar.
Donc Maudet, qui refuse toujours de démissionner (alors même
qu'il avait annoncé qu'il le ferait en cas de procès), «a
besoin de créer un contrefeu, mais personne n'est dupe», ajoute
Hodgers. Sauf peut-être sa secte de soutien (notamment au PLR de
la Ville, mais où elle a perdu des adeptes après la publication
des échanges de messages entre Maudet et Brandt), qui se
retrouve embarquée dans le radeau de la Méduse radelibe avec
Maudet et Brandt. En septembre, Brandt avait déposé au Conseil
municipal une motion demandant qu'une grosse partie (40 %,
carrément) des fonds alloués par la Ville à la solidarité
internationale soit allouée à la défense des animaux du monde
-entendez : les animaux non humains. Evidemment, il était déjà
en campagne électorale, et il attendait de ce genre de
propositions que cela lui attire les voix des défenseurs des
animaux (non humains, toujours). Mais on se dit que ça avait
quelque chose de prémonitoire, pour un Maudet bouc émissaire
exclu du PLR par le Comité directeur du parti, le 6 juillet, en
son absence (il a refusé de participer à un «procès politique»
et a donc été jugé par contumace par un Comité directeur dont le
verdict ne faisait aucun doute). N'ayant pas fait recours de
son exclusion, il ne lui reste plus qu'à lancer ( «ici
l'ombre»...) un appel genre «j'ai perdu une bataille, j'ai pas
perdu la guerre »... et reconstituer le parti radical... mais
avec qui ? les très nombreuses démissions annoncées par son
comité de soutien (une dizaine de membres) en cas d'exclusion ?
on attend de voir... et on ne regrette qu'une chose : que Maudet
n'ait pas été élu Conseiller fédéral...
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