Fonds de tiroir
La semaine dernière, le plus grand camp de réfugié d'Europe, à Lesbos, a entièrement brûlé. 12'700 réfugiés sont à la rue. La Suisse a accepté d'en accueillir vingt (des mineurs non accompagnés). On attend que l'UDC dénonce une invasion massive.
Début 2019, sur les 589 rues genevoises portant le nom d'une personne humaine, seules 41 (7 %) portaient celui d'une femme. Le collectif féministe l'Escouade décide alors, avec le soutien de la Ville de Genève et de sa Maire, Sandrine Salerno, de placer, sous les plaques officielles bleues portant les noms masculins des rues, des plaques alternatives, inofficielles, portant le nom de femmes, les unes illustres, d'autres moins (comme se répartissent les plaques portant des noms d'hommes...), issues de tous les milieux, ayant exercé toutes les activités. L'action a été généralement très bien accueillie... jusqu'au moment où la Ville a annoncé qu'elle allait officialiser le changement de nom de 16 rues et places «masculines» en leur donnant le nom d'une femme. Et là, ça a commencé à râler sec... parce qu'on veut bien leur laisser une petite plaque inofficielles, aux meufs, mais débaptiser une rue portant le nom d'un homme pour lui donner celui d'une femme, non, quand même, faut pas pousser, c'est de la castration symbolique, pas moins, et ça fait presque aussi mal qu'une émasculation physique. Allô Papa, bobo... Et un tiers des plaques provisoires ont été arrachées. Peu importe : ça prouve que l'action de l'Escouade et de la Ville dérangeait, et qu'elle n'était donc pas aussi vide de sens que d'aucuns (et d'aucunes) le prétendaient. Des fois, faut titiller là où on croit que ça fait pas mal pour s'apercevoir que c'est justement là que le mal se niche... Donc, sur demande de la Ville de Genève et après validation par la commission cantonale de nomenclature (CCN), le Conseil d'Etat a approuvé le changement de nom de dix rues ou espaces publics au profit de personnalités féminines. La place des 22 cantons deviendra place Lise Girardin (politicienne radicale, première femme à être Maire d'une grande ville de Suisse et à être élue au Conseil des Etats), la place de Chevelu devient place Ruth Boesiger (militante anarchiste), la rue Bergalonne devient rue Marguerite Dellenbach (ethnologue), la rue de la Vallée devient rue Mina-Audemars (pédagogue), la rue de la Pisciculture devient rue des Trois-Blanchisseuses, la rue René-Louis Piachaud devient rue Julienne-Piachaud (fonctionnaire de la SdN, épouse de René-Louis, médiocre poète et vrai fasciste), la rue Baulacre devient rue Elisabeth-Baulacre (cheffe d'entreprise), la rue William-Favre devient rue Alice et William Favre (Alice Favre fut présidente de la Croix-Rouge genevoise), le parc des Acacias devient le Parc Eglantyne Jebb (fondatridce de «Save de Children») et le chemin Louis-Dunant devient le chemin Camille-Vidart (enseignante, féministe et philanthrope). En revanche, la Ville est invitée à choisir d'autres rues que celles proposées pour porter les noms de Cécile Biéler-Buticaz, Annie Jiagge, Grisélidis Real et Marcelle de Kenzac, qui ont été acceptés mais pas là où la Ville voulait les inscrire. Et nous, on salue bien haut la naissance de la place Ruth Bösiger, première anar à donner son nom à un espace public genevois : ça nous console de n'avoir pu convaincre le Conseil municipal de demander que Luigi Bertoni ait sa rue. Ploum ploum tralala., les anars sont toujours là !
Rémy Pagani revient ! Bon, pas au Conseil
administratif, faut pas exagérer, mais au Conseil de
fon-dation du Grand Théâtre où il a été désigné, sur
proposition d'Ensemble à Gauche, comme l'un des sept
représentants du Conseil municipal, à raison d'un par groupe.
Sa dé-signation, entérinée par le Conseil municipal (qui, il
est vrai,n'avait pas le choix) ne s'est cependant pas faite
dans l'allégresse, même au sein de sa formation, qui l'a
préféré par 27 voix contre 12 au député du DAL, Christian
Zaugg -on susurre que la discussion au sein d'EàG, coalition
désormais réduite à solidaritéS et au DAL, a été «houleuse»
(c'est la «Julie» qui le narre...). Elle aime bien les
discussions «houleuses», la coalition en ce moment. Bon, bref,
un ancien Conseiller administratif va représen-ter le Conseil
municipal au sein d'un Conseil de fondation chapeau-tant une
institution qui dépend financièrement de la Ville pour sa
survie et son fonctionnement (plus de la moitié de son
personnel est de la fonction publique municipale). Rien
d'ailleurs ne s'y oppose légalement, seuls les membres du
Conseil municipal sont privés du droit d'être membres du
Conseil de fondation. Et puis, cette petite résurrection
politique communale de Pagani est plutôt marrante, même si
elle fait un peu tousser. Ou plutôt : surtout si elle fait
tousser...
Après les «affaires» Maudet, Brandt et des
notes de frais du Conseil administratif de la Ville, le député
MCG Patrick Dimier a déposé un projet de loi stipulant que les
procédures pénales vivant des élus cantonaux ou municipaux ou
le Ministère public soient menées par des procureurs d'autres
cantons dès l'enquête préliminaire. Même si les procédures
judiciaires diffèrent selon les cantons, même s'il faudrait
pour rendre possible cette externalisation originale modifier
le droit fédéral, et même s'il serait plus facile de permettre
la nomination de procureurs extraordinaires. Détails que tout
cela. On sait en tout cas gré au député MCG de s'en être tenu
aux autres cantons et de ne pas avoir poussé le souci de la
neutralisation du Parquet genevois à proposer de faire mener
les enquêtes politiquement «sensibles» par des procureurs
étrangers : ça aurait été rigolo de voir un procureur français
s'occuper d'un élu genevois sur proposition d'un député MCG.
Ou de voir l'«Affaire Maudet» prise en charge par un procureur
d'Abu Dhabi.
L'initiative des Alpes a désigné les nominés à
son prix des transports absurdes, la « Pierre du Diable », que
reçoivent les transports de produits de consommation qui ne
sont consommés ici qu'après avoir effectué des voyages
invrai-semblables. Ainsi de l'eau « Berg Waters » des icebergs
du Groenland, vendue par Manor après avoir été conditionnée au
Canada, trans-portés à Anvers en bateau, puis à Bordeaux en
camion, enfin en Suisse toujours par camion. Soit 9602
kilomètres parcourus en rejetant 796g de CO2... Ainsi des
cornichons vietnamiens vendus par Migros après avoir été
acheminée par bateau jusqu'à Rotterdam, puis en train en
Suisse : un voyage de 18'280 kilomètres et 307g de CO2...Ainsi
des graines de grenade péruviennes vendues chez Coop après un
voyage de Lima au Caire et du Caire à Zurich puis
redistribuées en camion dans les magasins : 17'590 km
parcourus et 514g de CO2 rejetés. On espère vivement que la
coronapandémie aura eu quelque effet sur ce genre de conneries
: ça la rendrait plus supportable...
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