Modification de la gestion du stationnement en villes de Genève et Carouge : Pour un peu plus d'espace libre
Encore un objet (cantonal) au menu du 27 septembre : la gestion du stationnement. Plus précisément, une révision de la loi cantonale d'application de la loi fédérale sur la circulation routière. La révision, proposée par le Conseiller d'Etat Serge Dal Busco et soutenue par le Grand Conseil, consiste en un assouplissement prudent de l'exigence initiale de compenser toute place supprimée de parcage des voitures. Cette assouplissement est soumis au peuple parce qu'un référendum vindicatif a été lancé contre lui par la droite bagnolarde. Pourquoi le référendum ? Et pourquoi des organisations patronales (comme la Fédération des métiers du bâtiment, la FMB) qui s'étaient déclarées "ouvertes au compromis", ont-elle rejoint les référendaires ? L'argumentaire que les partisans du "non" déploient semble confirmer que leur opposition à la réforme du stationnement est plus vindicative que rationnelle : comme l'écrit la FMB, il s'agit de protester contre les mesures prises ce printemps par le canton et la Ville pour développer le réseau de pistes cyclables -comme la loi sur la mobilité le leur demande. Et de protester aussi contre l'opposition des organisations de promotion de la mobilité douce (comme l'ATE, qui a déposé un recours contre le projet) et de la gauche au projet de parking "clé de Rive" : le référendum municipal lancé contre ce projet a officiellement abouti, avec plus de 4925 signatures validées (il en fallait 3200) On ne sait pas encore quand on votera, mais on sait qu'on votera. Et comme il s'agira d'un vote municipal, dans une ville ou bientôt la majorité des ménages n'ont plus de voiture, la droite bagnolarde en craint le résultat -le vote du 27 septembre sur le stationnement est cantonal, même si son enjeu concerne d'abord la Ville... et de toute évidence, les référendaires espèrent construire dans les autres communes une majorité contre celle de la Ville... Un peu moins de places de stationnement en surface, c'est un peu plus d'espace, pris sur le stockage des bagnoles, pour le rendre à la population. Ce n'est tout de même pas trop demander dans la ville la plus dense de Suisse...
Un référendum contre 250 mètres de plus à faire
pour garer sa caisse...
Le peuple genevois a accepté, à une majorité de
plus des deux tiers des votants, une loi cantonale "pour une
mobilité cohérente et équilibrée", qui impose au canton de
privilégier la mobilité douce en zone urbaine. Le Conseil d'Etat
est tenu de la concrétiser -et le Conseiller d'Etat Dal Busco en
a donc fait sa "feuille de route". Encore faut-il, pour
respecter le mandat du vote populaire, lever les obstacles à sa
mise en oeuvre -et d'entre ces obstacles, il y a la
réglementation du stationnement, et la contrainte de compensation des places de
stationnement supprimée. L'assouplissement de cette contrainte
se justifie pleinement, et pas seulement pour concrétiser la
loi sur la mobilité : toujours plus d'habitantes et
d'habitants du canton, et plus encore de la Ville, se passent
de voiture, et on a donc moins besoin de places pour les
parquer. Et à Genève, où les tarifs des parkings publics sont
en moyenne de 20 % inférieurs à ceux des villes d'Europe, et
où les parkings existants offrent largement assez de places
qu'il en est nécessaire, ces parkings fonctionnent comme de
véritables aspirateurs en ville des voitures de sa périphérie.
La proposition soumise au vote le 27 septembre
est un compromis (comme d'ailleurs l'était déjà la loi sur la
mobilité). Un compromis, cela ne satisfait franchement personne,
mais cela devrait ne mécontenter franchement personne non plus.
Au départ, c'était le cas. Et à l'arrivée, on se retrouve avec
un référendum que ses promoteurs justifient en accusant la loi
attaquée de provoquer la "suppression arbitraire de 4000 places
de parc", alors que 2000 de ces places seront compensées par des
places déjà existantes mais inoccupées dans les parkings
souterrains à proximité, et que la suppression sans compensation
de quelques centaines de places n'aurait rien d'"arbitraire"
puisqu'elle serait encadrée par la loi... on entend même les
opposants affirmer que si la loi devait être acceptée, il
manquera des places de stationnement pour développer les
nouveaux modes de se déplacer... alors qu'en développant pistes
cyclables, parcours piétons et transports publics, on peut
précisément récupérer un espace gaspillé pour le stockage des
véhicules automobiles individuels... d'autant que le taux de motorisation des ménages en
Ville de Genève (m,ais aussi dans le reste du canton)
baisse constamment et que la plupart des parkings du
centre-ville ont en permanence des places disponibles.
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