Brèves de comptoir

Le Congrès du Parti Socialiste suisse a désigné, comme prévu, Cedric Wermuth et Mattea Meyer à la co-présidence du parti. C'est chiant, ces congrès socialistes qui désignent des co-présidences dans des votes joués d'avance. Bon, d'accord, y'ayait quand même un chti suspense, sur la désignation des vive-présidentes et vide-présidents : combien de romandes et de romands, et qui ? un Tessinois ou un Grison ? On a les frissons qu'on peut...

Petite chronique du sport, école de vivre ensemble : le 10 juin 2018, un match de 4ème ligue opposait à Genève le FC Versoix2 au FC Kosova2. Une bagarre entre des jou-eurs et des supporters avait fait trois blessés graves (plancher orbital frac-turé, côtes cassées, poumon perforé, ce genre de réjouissances). Deux des bagarreurs seront jugés par le Tribunal correctionnel, saisi lorsque les peines requises vont de deux à dix ans de prison : l'un des deux est prévenu de tentative de meurtre, l'autre de lésions corporelles simples. Sept autres ont déjà été condamnés par ordonnance pénale, à des peines de 40 jours-amende à six mois ferme. Mais qu'ils se consolent : on peut faire du sport dans les prisons, et certaines sont dotées de terrains de foot La vie continue, quoi...

On est toujours aussi contents d'avoir contribué à sauver le Plaza de la démolition, et à inciter le Conseil d'Etat à le re-classer au patrimoine, après l'en avoir déclassé. On est même encore plus contents : le président de la Fondation Plaza, créée par la Fondation Wilsdorf quand elle a racheté le bâtiment abritant le cinéma, a annoncé que des événements culturels y seraient organisés avant même que les travaux de réhabilitation de la salle aient réellement commencé (sa réouverture officielle est prévue à l'automne 2023, si tout va bien -autrement dit, si la covid ne perturbe pas le calendrier). Le cinéma va devenir, comme on le proposait depuis des années, un centre culturel voué au bâti (manière de rendre hommage à son architecte, Marc-Joseph Saugey). La première manifestation prévue pourrait se tenir en novembre, en lien avec le GIFF (Festival international du film de Genève), et avec la présence de Stefan Eicher. La deuxième pourrait se tenir au printemps 2021, avec des projections de films du vendredi soir au dimanche, dont un film reprenant la programmation du cinéma avant de son ouverture en 1952 à sa fermeture en 2004... Pour la suite, quinze bureaux d'architectes, choisis par le Conseil de fondation, ont été invités à travailler sur une rénovation des lieux en respectant leur état initial mais en les équipant des dernières technologies et en respectant des normes sécuritaires et environnementales qui ne sont plus celles de 1952. Deux à quatre bureaux seront retenus au terme du premier acte du concours, et un sera finalement retenu au deuxième acte, en juin 2021. Les travaux devraient démarrer en janvier 2022 pour une inauguration à l'automne 2023, de ce qui sera, à nouveau, le plus grand cinéma de Genève, avec une grande salle de 750 places assises en parterre et balcon, et un centre culturel, un bar glacier, une boutique, un restaurant, des arcades, une librairie, une bibliothèque, un centre de documentation, un espace d'exposition... Ouais, y'a pas de doute, on est bien contents d'avoir contribué, avec le soutien de milliers de Genevois, au sauvetage de la plus belle salle de cinéma de Genève.

Donc, comme nul ne l'ignore à Piogre, le Procureur général de la République voudrait bien devenir Procureur général de la Confé-dération, libéré par la démission de Michael Lauber, englué dans les marécages du foot-pognon. On ne se risquera pas à évaluer les chances de Jornot de passer d'un Parquet genevois à un Parquet fédéral (Il paraît qu'il n'est pas très connu à Berne), ni les risques que sa vie sentimentale (qui lui avait valu une enquête du Conseil supérieur de la magistrature) fasse courir à sa candidature, ni même l'effet que peut avoir n'importe quelle candi-dature genevoise sur l'Assemblée fédérale après celle de Pierre Maudet au Conseil fédéral (on regrette toujours amèrement qu'il n'ait pas été élu). On en salive d'avance...

L'instruction de l'«Affaire Maudet» touche à sa fin, nous annonce la «Tribune de Genève». Faut dire que ce feuilleton commençait à perdre un peu d'intérêt, et qu'on a hâte d'en connaître, enfin, le dénouement. Quel qu'il soit. Les dernières de-mandes d'audition déposées par un co-inculpé de Maudet, Magid Khoury, ont été refusée par le Ministère Public, qui ne devrait plus tarder à prononcer une ordonnance de clôture d'instruction, puis produire l'acte d'accusation et renvoyer Pierre Maudet, son ancien chef de cabinet Patrick Baud-Lavigne, l'entrepreneur Antoine Daher, l'ancien directeur du Service du commerce Raoul Schrumpf et Magid Khoury, devant le tribunal. Tout ça ne vaut évidemment pas l'«Affaire Jaccoud», ça manque de cul et de sang, mais faut pas être trop difficiles dans les temps qu'on vit.

On apprend dans  «20 Minutes» que des étrangers sans domicile officiel en Suisse, notamment des Rroms, voyagent gratuitement dans les trains des CFF, sans payer d'amende (ni tout de suite, ni après) ni être virés du train après avoir été contrôlés, et même qu'une fois contrôlés, ils reçoivent du contrôleur des billets surtaxés (qu'ils ne paient donc pas) et continuent peinards leur petit voyage. Jaloux, on est : c'est de la concurrence déloyale dans la resquille, et c'est pas acceptable : les resquilleurs suisses d'abord, et vive la préférence nationale, bordel !

Un référendum a été lancé en juillet contre l'application de traçage de la Covid, «Swiss Covid», à qui le parlement a donné la base légale nécessaire. Mais le référendum a foiré : le délai référendaire courait jusqu'au 8 octobre, et les référen-daires n'ont pas réussi à obtenir les signatures nécessaire. Bien fait. Parce que le porte-parole du comité, François de Siebenthal, est un complotiste connu, catholique in-tégriste, et que le seul parlementaire fédéral membre du comité réfé-rendaire est un udéciste, le conseiller national valaisan Jean-Lud Addor, qui ne vaut pas mieux. Pour ces deux comiques, «Swiss Covid» permettrait la livraison à l'étranger de données sur la vie privées de ses utilisateurs et serait l'une des armes d'un «coup d'Etat mondial, dirigé par une bande de gangsters». Du coup, on se l'est téléchargée, l'appli-cation «Swiss Covid». Des fois, il suffit de savoir qui annonce une action pour en prendre le contre-pied. C'est pratique, non ?

Jolies progression de la gauche (Verts et PS) dans le Jura et des Verts en Valais, où le PDC perd une quinzaine de sièges dans les exécutifs et la majorité absolue dans une douzaine de com-munes. Le parti pourrait abandonner le «C» de «chrétien» dans son nom et s'appeler désormais «le Centre»... Ouais, mais le centre de quoi ?

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