Fonds de tiroir
Le projet du Conseil fédéral d'ac-corder des déductions fiscales pour enfants à toutes et tous les contri-buables fédéraux a été nettement refusé par le peuple. La faute à ceux qui, au parlement, ont alourdi la facture du projet initial en ajoutant aux déductions possibles des frais de garde (elles pouvaient aller jusqu'à 25'000 francs) des déductions générales par enfant ou adolescent mineur pouvant aller jusqu'à 10'000 francs. Le coût du projet en avait explosé, passant de dix à 380 millions de francs de recettes fiscales en moins (dont 77 à la charge des cantons et des communes), alors que les nouvelles déductions envisagées n'allaient réellement profiter qu' aux plus hauts revenus (ceux de plus de 190'000 francs). Une vingtaine de villes avaient appelé à voter «non», dont celles de Genève, Lausanne, Zurich, Berne... la plu-part sont gouvernées par la gauche, mais certaines villes de droite (comme Zoug...) les ont rejointes dans leur opposition. On aime bien ce genre de consensus, ça nous change de ceux auxquels on est habitués...
Rémy Pagani, quand il était Maire de Genève, en
2017, avait créé une fondation «Genève Cité Refuge», dont les
buts, louables, étaient de «favoriser l'insertion et l'autonomie
des mig-rants et migrantes, mener des projets d'accueil des
nouveaux habitants et des migrants; lever des fonds pour la
construction d'une «Auberge des Peuples». Pagani n'était pas
passé par le Conseil municipal pour la doter en capital, alors
que la loi l'exige. D'où beuglées de Conseillères et conseillers
municipaux, vexés d'avoir été con-tournés. Mais Pagani avait
réussi à doter sa fondation avec des fonds pri-vés (50'000
balles), prêtés par l'ancien banquier Guy Demole. Et
l'«affaire», qui n'en était pas une, avait fini par être
examinée par la Cour des Comptes. Qui a bien considéré que la
méthode était contestable, et qu'il pouvait y avoir conflit
d'intérêt entre le Pagani siégeant au Conseil de fondation en
tant que Conseiller administratif chargé de défendre les
intérêts de la Ville et le même Pagani fondateur de la fondation
et défendant donc les intérêts de la fondation, mais elle
renvoie la balle au Conseil administratif dans son ensemble, en
tant que collège exécutif, qui «n'a pas déterminé la manière
dont les potentiels conflits d'intérêts doivent être identifiés
et traités pour ses membres». Et donc, Pagani est hors de cause.
Tout ça pour ça ? Ouais, tout ça pour ça. C'est Maudet qui doit
être jaloux...
«Qui veut d'une Suisse à 10 millions d'habitants
?», interroge (dans «Le Matin Dimanche») le nouveau président de
l'UDC, Marco Chiesa, à propos de la «libre-circulation». Sur le
même ton, et sachant que l'équilibre des générations en Suisse
n'est à peu près supportable que grâce à l'immigration, et que
hôpitaux et EMS ne fonctionnent que grâce à leurs salariées et
salariés immigrés, on se demandera «qui veut une Suisse dont
deux millions d'habitants survivraient dans des EMS privés de
personnel ?» Le président de l'UDC, sans doute... alors même
qu'il reconnaît que «si nos voisins avaient empêché leurs
ressortissants de venir en Suisse lors de la crise du
coronavirus, cela aurait été la catastrophe»...
Bonne nouvelle lausannoise : le Parti socialiste
et le Parti ouvrier et populaire (le Parti du Travail, pour
jaspiner genevois) ont maintenu leur alliance pour l'élection de
la Municipalité, et feront donc liste commune avec trois
candidatures socialistes (celle du syndic Grégoire Junod, de la
Municipale Florence Germond et de la nouvelle candidate Emilie
Moeschler) et celle du Municipal POP sortant, David Payot, les
Verts partant seuls au premier tour avec trois candidatures
(soit une de plus que le nombre de sièges qu'ils détiennent
actuel-lement), ce qui menaçait sérieu-sement le siège du POP).
SolidaritéS décidera cette semaine de rajouter une candidature
issue de ses rangs à l'éventail de la gauche, histoire sans
doute de ne pas laisser le POP représenter seul la «gauche de la
gauche», mais quand même sans pousser le jeu jusqu'à, comme à
Genève, faire courir à ladite «gauche de la gauche» le risque
d'être lourdée de l'exécutif de la ville. Comme quoi, y'en a
décidément point comme nous.
On était contents, il y a quinze jours : nous
soutenions le projet d'un congé-paternité de dix jours comme
première étape vers un véritable congé parental. Et parce qu'il
était combattu par les forces politiques et sociales les plus
réactionnaires. On était contents, il y a quinze jours : nous
soutenions le projet d'un congé-paternité de dix jours comme
première étape vers un véritable congé parental. Et parce qu'il
était combattu par les forces politiques et sociales les plus
réactionnaires. Le projet largement accepté par le peuple était
un compromis, et même un compromis «minimaliste», comme le
qualifiait le Collectif genevois de la Grève féministe -qui ne
le soutenait pas moins, précisément comme un premier pas. Il y a
un début à tout, le congé-paternité en est un, et celui qu'on
nous proposait, le début de ce début. Une amorce. Pro Familia et
Pro Juventute ont créé un groupe de travail pour l'instauration
d'un congé parental de longue durée, pour chacun des parents.
Une initiative fédérale pourrait être lancée par la gauche afin
d'en ancrer le principe dans la constitution. Mais il va falloir
convaincre le peuple : un sondage effectué juste avant la
votation donnait une majorité d'opposants à un congé parental de
14 semaines, et le Conseil fédéral s'est jusqu'à présent opposé
à un congé parental. Et la droite aussi, du moins jusqu'au vote
du 27 septembre : parce qu'au soir du scrutin, même les
représentants des partis de droite (sauf l'UDC) admettaient
qu'il fallait aller plus loin que dix jours de congé paternité :
vers un congé parental. C'est ça qui est beau dans les votations
(surtout quand on les gagne, évidemment : elles ont un effet
pédagogique.
Un deuxième référendum est lancé contre la loi sur le CO2, votés par le parlement. Un premier référendum a été annoncé par les grévistes du climat, un troisième devrait l'être par l'UDC. On va avoir un drôle de front référendaire, contre la loi (soutenue par quasiment toutes les organisations environnementales, et toute la gauche (sauf solidaritéS et le Parti du Travail) : d'une part la Grève du climat, de l'autre les climato-négationnistes et les importa-teurs de bagnoles et de pétrole. Le nouveau comité référendaire patronal, composé de représentants des branches automobile, pétrolière, aéronautique, des transports routiers et du bâtiment, trouve que la Suisse en fait déjà largement assez. Et qu'elle ne faut surtout pas qu'elle en fasse, même un tout petit peu plus. C'est vrai que ça serait dommage de pas rester sur place. Au chaud.
Un partenaire azéri des « shops » de la Migros (Migrolino) la compagnie pétrolière Socar, bourre ses réseaux sociaux de propagande chantant les vertus de l'offensive militaire lancée contre l'Arménie. Du coup, on se demande si chaque fois qu'on s'achète du choc dans un «shop » on ne finance pas la guerre au Nagorny Karabakh. Et où est-ce qu'il faut aller s'acheter du choc pro-arménien. A la Coop ?
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