Fonds de tiroir

 

Genève, Vaud, terres de contrastes : alors que dans le canton de Vaud, douze militants de la Grève du Climat avaient été condamnés en appel après avoir été acquittés en première instance, à Genève un militant condamné en première instance a été acquitté en appel par la juge, qui lui a reconnu être dans un «état de nécessité putatif» ayant motivé son action (peindre des mains rouges sur une façade du Crédit Suisse) de dénonciation des investissement du Crédit Suisse dans les énergies fossiles. Ce qui, selon la juge, aurait poussé Crédit Suisse à «prendre la mesure de son rôle dans le réchauffement climatique». De toute façon, tout ça finira sans doute au Tribunal fédéral, voire même plus haut encore : la Cour européenne des droits de l'homme va bien devoir traiter, en appel d'une décision du Tribunal fédéral, une plainte des «Aînées pour la protection du climat» qui dénoncent les insuffisances de l'engagement de la Suisse contre le réchauffement climatique. Et la question continue donc à se poser, dans les mêmes termes qu'à Genève et Renens : la lutte contre la dégradation de l'envi-ronnement justifie-t-elle qu'on enfreigne une loi ? Réponse vaudoise : non. Réponse genevoise : oui. Réponse fédérale : on attend... Mais saisie, la justice ne pouvait pas ne pas se prononcer, même si le Procureur vaudois estimait qu'elle s'était risquée sur un terrain qui n'était pas le sien. Ah bon, y'a un terrain qui peut ne pas être celui de la justice ?

Pour sa campagne contre l'initiative «pour des multinationales respon-sables», le PLR a choisi une affiche montrant un Saint-Bernard se mordant la queue, ce qui est supposé par le PLR être aussi le cas de l'initiative. Du coup, la Fondation Barry, qui élève les St-Bernard, a protesté contre «l'appropriation à des fins politiques d'un symbole culturel suisse». Ouais, le PLR aurait pas dû choisir une image de St-Bernard. Mais peut-être celle d'un pangolin. Les Chinois n'auraient sûrement pas protesté, et le pangolin, il se mord pas la queue, il se met en boule quand il a peur de quelque chose. Comme le PLR de l'acceptation de l'initiative.

Et alors, on est où de l'affaire du «T-shirt» de la honte imposé dans quel-ques collèges genevois aux élèves (filles) dont les tenues vestimentaires déplaisaient aux profs ? A l'impo-sition d'un uniforme ? Ce serait complètement idiot : non seulement un uniforme n'efface nullement les marqueurs sociaux, mais il peut aussi être détourné pour marquer sa différence d'avec les mêmes uniformes portés par d'autres... Faut relire «Les habits neufs du président Mao», de Simon Leys...

Qu'il n'y en ait point comme nous, on le savait déjà. Mais qu'il n'y en ait point si longtemps, c'est l'Office fédéral de la statistique qui nous l'apprend : les Genevoises et les Gene-vois vivent (en moyenne) un an de plus que la moyenne suisse. Les Gene-voises vivent en moyenne 86 ans et les Genevois 82 ans (81,7, pour être précis). Bon, si on vit plus longtemps à G'nêêêve, on vit pas forcément en meilleure santé : la po-pulation genevoise souffre davantage que les autres populations suisses de problèmes psychiques (ça, suffit de vivre un  moment à Piogre pour s'en être rendu compte. Et si on siège au Conseil municipal, c'est encore plus évident...) : un quart des habitants du canton déclarent des troubles «moyens ou importants», alors qu'ils ne sont que moins d'un sixième des Suisses en en faire l'aveu. Mais peut-être bien que les autres Suisses n'osent pas l'avouer... Et en plus, la proportion d'obèses est plus importante à Genève qu'ail-leurs... Mais c'est normal, c'est à cause du poids de Genève dans le monde...


Commentaires

Articles les plus consultés