Fonds de tiroir
Une panne informatique a empêché la publication des résultats des élections municipales neuchâte-loises d'hier. On se sentait un peu seuls, à Piogre, avec nos Genferei. On est donc bien contente de saluer l'arrivée sur le marché de la foirade des Neuenbourdes.
On n'avait pas retenu cette info, mais en Russie,
la réincarnation de Jésus Christ a été arrêtée en septembre par
le FSB (le nouveau KGB). Sergueï Torop avait réussi à convaincre
des milliers de fidèles de son Eglise du Dernier Testa-ment
qu'il allait sauver l'humanité d'un cataclysme. En attendant
quoi, il leur pompait leur pognon. Y'a donc pas que le
coronavirus qui nuit en ce moment -mais celui de la bêtise
sectaire n'a pas attendu qu'un pangolin nous le refile : ça fait
des siècles qu'il sévit, et qu'on n'a toujours trouvé ni vaccin,
ni médicament. Il fait quoi, le docteur Raoult, hein, il fait
quoi ?
Donc, le PDC est face à un dilemme existentiel :
continuer à se définir comme «chrétien» ou ne se définir que
comme «Le Centre». On utilise ici le «que» restrictif, parce que
si «chrétien» donne une référence idéologique (philo-sophique,
si on préfère) et historique, «centre» ne se réfère qu'à une
place dans le paysage politique, entre la gauche et la droite.
Et que l'occupation de cette place est tout sauf stable : le PDC
actuel, centriste, est l'héritier d'un parti catholique
conservateur très, très droitier... Bon, bref, le PDC suisse a
lancé une vaste consultation auprès de ses membres pour les
tester sur un abandon du «C» de chrétien (et au passage du «P»
de parti et du D de «Démocrate» ?) et l'adoption d'une nouvelle
dénomination : Le Centre. Une majorité de membres semblent prête
à ce changement, mais une assez forte minorité y résiste. Côté
majo-ritaire, on estime que la référence chrétienne est un
obstacle pour attirer de nouveaux électeurs (une tâche urgente,
pour un parti qui ne cesse d'en perdre, même dans ses bastions
traditionnels, les cantons catholiques plutôt ruraux, comme le
Valais, et quelques cantons catholiques un peu plus urbanisés,
comme Lucerne...). Côté minoritaires, on doute de l'efficacité
d'un changement de nom pour remonter la pente, et on craint même
de perdre des électeurs fidèle là où le parti pèse encore lourd.
Le Conseiller national valaisan Benjamin Roduit affirme ne
connaître «personne qui refuse de voter PDC à cause du C», et
son collègue jurassien Jean-Paul Gschwind estime que «Le Centre,
ça ne veut pas dire grand-chose». Ce avec quoi même des
partisans de l'abandon de la référence chrétienne, comme le
Conseiller national valaisan Sidney Kamerzin et sa collègue
fribourgeoise Marie-France Roth Pasquier, sont d'accord : «Le
Centre» n'exprime pas les valeurs du parti, estime le premier,
et «cela paraît un peu mou, et ça manque de contenu», estime la
seconde. Au vrai, ça ne veut dire qu'une chose, «Le Centre» :
qu'on n'est ni à droite, ni à gauche. C'est un peu court,
politiquement... Historiquement, d'ailleurs, c'est quoi, le
«centre» ? Dans les assemblées révolutionnaires françaises, où
sont nés les concepts modernes de «gauche» et de «droite», la
gauche était le camp de ceux qui voulaient poursuivre la
révolution, la droite de ceux qui voulaient l'arrêter, le
«centre» le camp de ceux qui attendaient de savoir d'où souffle
le vent pour se positionner. Et ce «centre» on l'appelait aussi
le «marais». D'ailleurs, y'a une idée, là : tant qu'à faire, on
pourrait proposer au PDC de se baptiser «Le Marais». A
Rothenturm, ça ferait un tabac...
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