Fonds de tiroir

 

Le ministre burkinabé du commerce est venu à Berne pour dire son opposition à lui,. ministre du commerce du Burkina Faso, à l'initiative pour des multinationales responsables (Thomas Sankara, reviens !). Commentaire de Micheline Calmy-Rey : «les oppo-sants sont vraiment désespérés pour faire venir un ministre du Burkina Faso». C'est vrai que ça aurait été plus simple et moins coûteux de faire venir un ministre du Liechtenstein...

Y'en a un qui doit l'avoir douloureuse après l'élection annoncée (même si elle n'est pas encore officiellement confirmée) de Joe Biden à la présidence des USA, c'est le  «Trump des tropiques», le président brésilien Jair Bolsonaro. Qui, perdant son parrain, son modèle, son gourou, non seulement n'a pas félicité Biden, mais a menacé de faire parler «la poudre» si le probable futur président étasunien décidait de barrières commerciales contre le Brésil pour le sanctionner de la violation des droits humains et du saccage de l'environnement. Il est bien, ce Bolsonaro, il va finir par nous faire passer Biden pour un homme de gauche...

Pierre Maudet a saisi la justice pour retrouver ce qui restait de son département, après que ses six collègues le lui ait retiré. Y'a du changement : jusqu'à présent, c'est la justice qui saisissait Maudet et ses copains. Le ping-pong continue. On se marre.

Une école primaire d'Avignon a posé une affiche prolamant, à l'adresse des parents d'élèves :  « je ne lance pas mes enfants par dessus le portail ». Certains parents en effet, lorsqu'ils amenaient en retard leurs gniards à l'école, les balançaient au-dessus des grilles fermées. Et donc, ils ne pourront plus le faire. Et voilà : Encore une atteinte scandaleuse à la libre pratique d'un exercice sportif sain et roboratif. Et familial.

Le Procureur général de la parvulissime République, Olivier Jornot, candidat à le devenir de la Confédération (il semble qu'il soit l'un des deux candidats retenus par la commission de sélection), a donc validé la pratique de l'UDC de payer une entreprise privée (Incop, la principale entreprise de ce genre en Romandie) pour qu'elle paie des gens pour récolter des signatures au bas d'un référendum contre l'aide d'ugence aux travailleurs précaires, référendum que l'UDC semblait incapable de faire signer elle-même. Pour Olivier Jornot, seul le fait de payer des personnes à la pièce (à la signature) est contraire au droit. Passer du salaire à la pièce au salaire au temps serait donc passer de l'illégalité à la légalité. Et dire n'importe quoi pour obtenir des signatures n'aurait rien d'illégal (les récolteurs de l'entreprise mandatée par l'UDC prétendaient qu'ils fai-saient signer un référendum contre le travail «illégal», alors qu'il s'agissait d'un référendum contre une aide d'urgence, ponctuelle et unique, répondant à une situation d'urgence en temps de pandémie). Le référen-dum n'a d'ailleurs abouti que grâce à l'apport de 2600 signatures récoltées par des gens mal payés pour les récolter (20 francs de l'heure, mais à la condition qu'ils récoltent dix signatures à l'heure), et prêts à dire n'importe quoi pour les récolter...

Le dernier grand radical-socialiste genevois, europhile, défenseur de l'Etat social, est mort : Guy Olivier Segond. Conseiller administratif de la Ville de Genève, il avait mis en place les plans d'utilisation du sol (PUS), le téléréseau, les places de jeux, créé des crèches. Conseiller d'Etat, il avait, souvent avec l'appui de la gauche contre la droite libérale,  réalisé la fusion des hôpitaux publics et créé les HUG, développé les soins à domicile, lancé (sans autorisation fédérale) les trithérapies gratuites pour sauver les malades du sida. Brièvement Conseiller national, il aurait pu, peut-être, s'il avait voulu, devenir Conseiller fédéral. Trop genevois et sans doute trop républicain (pure tendance Fazy-Favon...) pour cela. Il s'ennuyait à Berne, pas à Genève. Et Genève va un peu plus encore s'ennuyer de lui, après la pluie d'hommages qui a commencé de s'abattre sur lui. Ils méritent la plupart -et celles des hypocrites, il n'en a plus rien à secouer.

Des chercheurs publient une étude scientifique qui conclut à l'inutilité de la chloroquine, chère à l'inénarrable professeur Raoult, contre le nouveau coronavirus qui sévit depuis le prin-temps dernier. Résultat : les chercheurs auteurs de l'étude, dont deux de l'Université de Lausanne, sont submergés de coups de téléphones, de courriels, de messages divers les in-juriant, les intimidant, les menaçant, eux et leurs familles. Leur adresse et leur numéro de téléphone sont balan-cés sur internet, avec invitation à s'en servir, et s'ils ont un nom juif s'y ajoutent évidemment les insultes anti-sémites. Des plaintes ont été déposées par plusieurs des cibles de cette campagne (mais pas, ou pas encore, par les deux chercheurs suisses). Quant à tenter de raisonner les furieux taborniaux de la secte raoultienne et autres sectes complotistes), inutile mê-me d'envisager d'essayer. Car s'appli-que ici une loi aussi incontestable que le principe d'Archimède : la loi de Brandolini ou principe d'asymétrie des conneries (en anglais, bullshit asymmetry principle), qui s'énonce ainsi : «La quantité d'énergie néces-saire pour réfuter une connerie est beaucoup plus importante que celle qui a permis de la proférer». Dès lors, économisons nos forces... et laissons des cons mariner dans leur connerie.

Le 7 mars prochain, on votera sur l'initiative populaire crypto-udéciste   proposant l'interdiction de la dissimulation du visage sur la voie publique (dite initiative «antiburqa», puisqu'en réalité c'est bien de l'interdiction de cette dissimulation-là, l'islamiste, dont il s'agit). Si jamais on na s'est pas débarrassé du Coronavirus, on ne doute pas que les partisans de l'initiative iront voter en « présen-tiel»au local de vote,  sans masque...

Dans son édito d'hier, le «Matin Dimanche» brise un calice en faveur de la neutralité politique des églises dans le débat sur l'initiative pour des entreprises responsables de leurs actes. L'implication  « extraordinaire » des Eglises en faveur de l'initiative cho-que l'éditorialiste :  « en s'engageant si radicalement, les faîtières religieuses octroient le monopole du coeur aux opposants » (on croirait réentendre Giscard en 1974...). Et l'éditorialiste de s'interroger :  « à servir ainsi d'étendard aux gentils, on se demande ce que feront les Eglises dans quelque temps, quand il s'agira de se prononcer sur le mariage pour tous»... eh bien, elles feront ce qu'elles veulent et on les traitera pour ce qu'elles sont  : des acteurs sociaux et culturels, et donc politiques, comme les autres. Ni plus ni moins. L'important, ce n'est pas de les faire taire, c'est de les priver du pouvoir d'imposer leurs dogmes à qui n'en veut pas. C'est clair, dit comme ça, ou il faut qu'on réexplique la laïcité ?





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