Fonds de tiroir
 Un papier (on disait «une dépêche» dans le temps
        des télex...) de l'ATS nous l'apprenait mercredi : les pompes
        funèbres romandes, privées ou publi-ques, sont débordées par les
        morts du covid : les pompes funèbres municipa-les genevoises
        utilisent leurs fours crématoires au maximum de leur capacité
        (18 incinérations par jour), comme leurs chambres froides, ont
        même dû transférer des corps à la morgue des HUG et le délai
        entre le décès et les obsèques a doublé. Toujours à Genève, les
        pompes fu-nèbres privées Murith sont passées de trois à sept
        services par jour, consta-tent un doublement de la mortalité
        (avec 70% de morts du covid) et leur directeur n'a «jamais vu
        ça» depuis 50 ans. Un collègue jurassien déclare que son
        personnel «travaille à flux tendu en effectuant de très longues
        journées», le crématoire privé de Fribourg annonce un travail de
        ses fours «21 heures par jour, samedi et dimanche compris» et
        refuse des demandes d'autres cantons, et les Pompes funèbres
        associées de Sion confirment travailler «deux fois plus»
        qu'avant la deuxième vague. A part ça, y'a toujours des crétins
        qui affirment que la covid-19, c'est rien qu'une grippette, que
        quasiment personne n'en meurt et que les chiffres officiels sont
        tous gonflés pour faire peur. 
      
Le Conseiller municipal PLR Simon Brandt a été
        condamné par le Procureur général PLR Olivier Jornot à 80 jours
        amende pour violation du secret de fonction (la transmission à
        la «Tribune de Genève» d'un rapport confidentiel du Contrôle
        financier de la Ville sur les notes de frais du personnel
        municipal). Une condamnation que Brandt juge «injuste et
        dispro-portionnée» (ce qui est d'ailleurs contradictoire : si on
        la considère comme «disproportionnée», c'est qu'on ne la
        conteste que dans sa proportion, pas dans sa justification) De
        toute façon, le scandale n'est pas là, mais dans le tarif : à
        combien Olivier Jornot estime la valeur d'un jour-amende infligé
        à Simon Brandt ? à 170 balles. Alors que ceux infligés à
        l'auteur de ces lignes pour terrorisme chemisier ne valaient que
        trente balles. On comprend bien qu'un procureur général PLR
        veuille affirmer qu'un conseiller municipal PLR vaut plus qu'un
        conseiller municipal PS, mais six fois plus, quand même, y'a de
        l'abus dans le copinage. Bon, Jornot (en campagne pour devenir
        Procureur général de la Confédération) n'est pas seul à abuser 
        : Brandt demande carrément un million de dédommagement, soit
        250'000 balles pour les méthodes utilisées contre lui lors de
        son arrestation au début de l'année (la police n'y était en
        effet pas allée de main morte...)  et 800'000 balles pour «gains
        manqués». Quels gains ? un salaire de Conseiller admi-nistratif,
        vu que Brandt est persuadé que s'il n'avait pas été arrêté, il
        aurait été élu au printemps, à la place de la
        démocrate-chrétienne Marie-Barbey Chappuis. Hypothèse tellement
        optimiste (de son point de vue) qu'elle frise la pataphysique,
        vu le soutien que la démochrétienne a reçu d'une partie de la
        gauche... 
      
La Ville de Genève va proposer  «à la population»
        des bons d'achat de 20, 50 et 100 francs, qu'elle proposera avec
        un rabais de 20 % (qu'elle prendra en charge). Mais il faudra
        quand même les acheter, ces bons d'achat. Qui ne seront pas
        valables partout : seulement dans un réseau de commerces (un peu
        plus d'une centaine) et pour certains produits. Et les magasins
        d'alimentation sont exclus de l'opération. Alors, faut pas
        prendre les enfants (des rues) du Bon Dieu pour des canards
        sauvages et sdf : on n'a donc pas affaire à une aide sociale aux
        plus démunis, mais à une action de soutien aux commerces du
        réseau  «Genève-Avenue». Et à eux seuls. Oualà, c'est dit. 
    
    
    


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