Brèves de comptoir
Interwiew dans le GHI d'avant-hier d'Eric
Stauffer, ex-Conducator du MCG qu'on croyait rangé des voitu-res
: il voudrait bien se présenter à l'élection partielle au
Conseil d'Etat, le 7 mars prochain, sous les couleurs du parti
dont il avait claqué la porte. Election où il affronterait un
ex-PLR qui se présente à sa propre succession et sous sa propre
bannière : Maudet. C'est notre folklore politique gene-vois : il
est tout plein de résurrections. Bon, bref, Stauffer, affirmant
avoir été «approché» par des «acteurs ma-jeurs de la politique
genevoise» dont il ne donne pas le nom, mais dont il affirme
qu'il s'agit «notamment» de èmecégistes, veut organiser un
«grand rassemblement de la famille MCG» après réconciliation
générale pour qu'elle redevienne ce qu'elle était «au moment de
ses succès électoraux» (en clair : quand Stauffer la
person-nifiait). Mais le Conducator l'assure : «sans le MCG, je
ne reviendrai pas en politique à Genève ni ailleurs». Or le MCG
ne semble pas déborder d'enthousiasme à l'hypothèse de ce
re-tour. On se demande pourquoi. Ou plutôt, on ne se le demande
pas : ac-cepter le retour de Stauffer, ce serait, pour les
petits chefs du MCG (ou de ce qu'il en reste) accepter de
disparaître quasiment de la scène politique : c'est même pas
qu'il fait de l'ombre aux autres, Stauffer, c'est qu'il prend
toute la lumière, qu'il serait le MCG à lui tout seul s'il y
revenait... Et de toute façon, ce qu'il reste du MCG s'apprête
déjà à soutenir le candidat du PLR, pour peu qu'il soit
suffisamment à droite. Et ça tombe bien, dans le même numéro qui
évoque le possible retour de Stauffer, Le Journaliste nous fait
le panégyrique avant canoni-sation d'un candidat à la
candidature au sein du PLR, Cyril Aellen «brillant député»,
«candidat calme et puissant, pétri de qualités, courageux dans
le combat, respectueux de l'adversaire». Faut bien tout ce
pathos pour nous faire passer Aellen pour Saint Cyril. Il a des
excuses, Le Journaliste, faut qu'il fasse avec ce que la droite
lui offre, puisqu'il ne peut plus chanter les louanges de
Maudet...
Six personnes, soutenues par une ONG confessionnelle, ADF
Interna-tional (qu'on avoue ne pas connaître), ont recouru
auprès de la Chambre constitutionnelle genevoi-se contre
l'interdiction des cultes religieux décidée par le Conseil
d'Etat pour lutter contre la propagation de la Covid. La Chambre
a accordé l'effet suspensif à ce recours. Les recourants
demandent (et ont donc obtenu, temporaire-ment) un effet
suspensif qui permet une réouverture immédiate des lieux de
culte, avec une limitation à 50 personnes respectant les gestes
barrières. Pour eux la fermeture des lieux de culte violait la
liberté de conscience et de croyance (en réalité, elle viole
plutôt la liberté de rassemblement et la liberté religieu-se,
mais on va pas chipoter), et ils notaient qu'il y avait
contradiction entre la réouverture des commerces et la fermeture
des lieux de culte. Et là, on est d'accord -on ne voit pas non
plus quel sens il y avait à autoriser l'ouverture des salons de
tatouage et de fitness tout en fermant les lieux de prière, et à
laisser les consommateurs se bouscu-ler dans les rues-basses
pour consom-mer n'importe quoi mais à interdire aux amateurs de
théâtre, de cinéma, de concerts, d'assister aux représen-tations
de ce qu'ils aiment... Donc on est aussi d'accord avec la
réouverture des lieux de culte, comme lieux culturels, ce qu'ils
sont, mais à condition qu'on ouvre tous les autres lieux
culturels (théâtres, cinéma, salles de concert...), fût-ce avec
les mêmes restrictions (gestes barrières, limitation du nombre
de personnes). Parce qu'on ne ne répé-tera jamais assez : la
religion, c'est de la culture, comme la philosophie. Rien de
plus, rien de moins. Et il y'a bien quelque chose de théâtral
dans les cérémonies religieuses. Ou il y a de la musique. Et où
certains font même leur cinéma. D'ailleurs, si un théâtre
propose la représentation d'un Mystère, un cinéma la pro-jection
de la Passion selon Saint Mathieu de Pasolini, une salle de
concert l'interprétation de la Missa Solemnis de Beethoven, ils
peuvent faire passer ça comme des cultes...
Emmanuel Macron est en deuil de l'un de ses prédécesseurs :
l'ex-président français Valéry Giscard d'Estaing est mort. Ben
dis donc, on ne se souvenait même plus qu'il était encore
vivant...
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