Fonds de tiroir
Une députée verte genevoise a démissionné du Grand Conseil pour dénoncer le sexisme qui sévit au sein du parlement, mais aussi de son propre parti : «Nous devons travailler plus pour prouver notre valeur. On nous explique des projets que nous avons-nous même écrits, on va remettre en question le sérieux de notre travail en commission, voire notre légitimité», explique une autre députée verte. Une autre encore raconte que «des collègues masculins nous ont même expliqué comment nous habiller lorsqu'on siège au Grand Conseil, on répète ce que je viens d'expliquer, on m'explique des dossiers qui sont les miens». Ces députées vertes parlent du Grand Conseil, mais pouvons-nous jurer que ces comportements soient spécifiques et Verts et totalement étrangers au Conseil municipal ? Un odieux doute nous saisit là...
L'esprit de Noël soufflant sur le groupe
socialiste au Conseil muni-cipal, on a fait notre nostra culpa
pour une décision idiote qu'on avait contribué à faire prendre
à la commission des finances (accorder une subvention à un
acteur culturel en la prenant sur une ligne à disposition de
tous les acteurs culturels), et on a même réussi à faire
annuler cette décision par le Conseil municipal. Parce qu'on a
quand même fini par se dire que ça n'avait pas de sens de
vidanger une ligne générale de soutien aux manifestations de
musiques actuelle pour y puiser une subvention accordée à une
association qui bénéficiait déjà d'un soutien pris sur cette
ligne... Et comme on a des lectures, on a été aidés par
Héraclite (fragment73 : «il ne faut pas agir et parler comme
des dormeurs» et ne pas tenir compte de la nécessité de
maintenir à niveau un fonds permettant de financer plusieurs
manifestations, événements ponc-tuels, festivals, expressions
émergen-tes. Et comme disait encore Héraclite, «il faut aussi
se souvenir de celui qui oublie où conduit la route». Ouala,
on a fait notre autocritique façon paléo-stalinienne. Mais
faudrait pas que ça devienne une habitude.
Il ne faut pas croire que l'Esprit ne souffle
pas sur les débats budgétaires. Il souffle. Et pour s'en
assurer, samedi matin, les Témoins de Jehovah nous ont adressé
leur journal, « La Tour de Garde», afin que nous sachions
«comment la Bible répond» aux questions que nous devons
forcément nous poser dans un débat budgétaire, municipal,
comme «Qu'est-ce que le royaume de Dieu ?». Heureusement que
les Témoins de Jehovah étaient là pour nous rappeler qu'on
trouve toutes les réponses à toutes les questions de ce genre
(et à toutes les autres questions) dans la Bible (l'année
prochaine, les Témoins d'Allah y ajouteront sans doute une
référence au Coran). Du coup on l'a voté, le budget de la
Ville. Pour que la Ville y soit, dans le Royaume de Dieu.
Ainsi soit-il.
La droite municipale (sauf le MCG, mais y
compris le PDC) a tenté samedi de rétablir le gel des
mécanismes salariaux prévus par le statut du personnel de la
Ville de Genève, gel auquel le Conseil administratif avait
renoncé. Il a donc fallu rappeler à la droite municipale que
ce statut est le fruit d'une négociation entre le Conseil
administratif et les représen-tants du personnel de la Ville.
Et que tenter d'imposer du haut du Conseil municipal une
modification de ce statut, c'est substituer un ukaze poutinien
au «partenariat social». Méthode poutinienne à laquelle la
majorité du Conseil municipal a opposé un «niet» sans
ambiguïté. Des fois, les débats budgétaires, doivent tenir de
l'alphabétisation...
Commentaires
Enregistrer un commentaire