2020, saison 2

 

On vous souhaite une année...

Normalement, en cette période de l'année nouvelle du calendrier grégorien (et, dans quelques jours, aussi du calendrier julien), ce qui devrait s'imposer, c'est un conte du jour de l'an. Une jolie histoire, pleine de bons sentiments, et qui finit bien, avec une morale qui fasse de l'usage au moins jusqu'à Pâques. D'ailleurs, y'en a de très bien, des contes du jour de l'an. Ceux écrits par Louise Michel, par exemple*. Louise Michel, vous dites ? non, pas LA Louise Michel, quand même ? Ben si, elle-même, la communarde, l'anarchiste, l'amie des kanaks, la féministe... Mais franchement, vous la trouvez propice aux contes pleins de bons sentiments se concluant par des souhaits de bonne année, la période qu'on vit ? "Bonne" année, faut le dire vite... C'est pas une bonne année qu'on devrait souhaiter et se faire souhaiter, c'est une année. La dernière, sans nul doute, avant le grand collapsus -depuis le temps qu'on nous l'annonce, celui-là, il faudrait bien qu'il survienne une bonne fois, qu'on puisse passer à autre chose.... Alors voilà, "camarades et amis" (comme on disait dans les émissions en français de Radio-Pékin du temps du Grand Timonier), on vous souhaite une année. C'est déjà ça, non ?

*Louise Michel, La révolution en contant, histoires, contes et légendes, Bleu Autour, 2019

Foin de " bonne année"...

 De l'année dont on sort, et de celle dans laquelle on entre, nous n'avons décidément rien à dire, sinon "ouf" pour la première et "bof" pour la suivante. Foin de " bonne année", donc. Parce que vous ne vous en doutez peut-être pas, manipulés que vous êtes, mais au terme de l'année défunte, même Noël a été un moment de la grande offensive du grand complot pédosataniste mondial, quoique chinois. Vous ricanez ? vous avez tort. Il était partout, le complot. Jusque dans la crèche de Noël. Ousque s'était caché un pangolin et où  Joseph, Marie, le boeuf, l'âne et même le chti Jésus étaient masqués et se tenaient à un passus de distance les uns des autres (le passus, c'est une mesure romaine de l'époque de la naissance de Jeshua ben Youssef, Jesus pour les intimes, équivalant en gros à un mètre cinquante). Les rois mages, eux aussi masqués, forcément, se sont tenus hors de l'étable divine. Comme des immigrants illégaux qu'ils sont, avec leurs noms de métèques.  Et on a chanté (alors qu'on n'avait pas le droit de chanter, mais on est des rebelles) "mon beau vaccin, roi des pharmas".  Et comme cadeaux, on s'est offert des masques connectés au bureau politique du Parti communiste chinois, des tests dont le résultat sera directement transmis à Bill Gates, à George Soros et à Alain Berset et un vaccin qui inocule la charia. Déjà que Noël, de toute façon, c'était un complot depuis le début. Mais au moins, c'était un complot chrétien. Une récupération de la fête païenne du solstice et de la fête juive des lumières. Pas comme le réchauffement climatique ou la covid, ces inventions chinoises pour affaiblir le monde libre et blanc. Le complot, toujours le complot. Le même. Qui est dans les seringues de la vaccination et les applis du traçage.

Voila. Et maintenant qu'il vous a été révélé, le grand complot, et que vous avez été avertis de son terme inéluctable (apocalyptique, le terme), il ne vous reste plus qu'une chose à faire : creuser un abri dans votre jardin ou dans votre cave et vous y planquer. Mais pour vous occuper avant l’Armageddon, comme les media vous mentent tous (évidemment, ils sont du complot, la preuve : ils n'aimaient pas Trump), n'oubliez pas de prendre de la lecture... Allez, on vous fait une chtite bibliographie pour vous remonter le moral :  Le Decameron de Boccace (la Peste fait rage en 1348 à Florence, et des jeunes gens qui se sont mis en quarantaine à la campagne se racontent des histoires pour surmonter leur angoisse), Les Fiancés de Manzoni, (là, c'est à Milan en 1630 que rôde la peste), Mort à Venise de Thomas Mann (c'est le choléra qui infeste Venise), Les Signes parmi nous de Ramuz (une mystérieuse maladie ravage la Romandie). Sans oublier, évidemment, Le Dernier Homme de Mary Shelley et La Peste de Camus.

Voilà, vous avez de quoi passer le temps (compté) qui vous reste, confinés dans votre tanière, à l'abri du complot. Mais ne faites pas les choses à moitié : faut qu'il soit le plus profond possible, l'abri. Avec une porte pour entrer, mais une porte qu'on condamnera ensuite. Et plus d'issue pour sortir.

Parce qu'à la connerie, il n'y a qu'une réponse possible : l'enterrer. Bien profond.

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