Brèves de comptoir

 «La crise sanitaire pousse de plus en plus de locataires dansa la rue», constatait «Le Matin Dimanche». Les difficultés financières dans lesquelles la crise a plongé nombre de locataires n'émeuvent absolument pas les régies, ni les propriétaires : vous ne pouvez pas payer votre loyer ? On vous vire. Point barre. Y'a pas de trève des ex-pulsions en hiver, dans ce pays. L'Asloca genevoise voit donc passer de plus en plus de locataires (souvent de petits indépendants) recevant des résiliations de bail, préalable à leur expulsion, et s'attend à un début d'année calamiteux (pour les loca-taires), avec des «vagues de personnes expulsées qui seront mises à la rue», d'autant que les logements de secours manquent, et que le délai dans lequel les retards de loyers doivent être rattrapés est à nouveau de 30 jours : il avait été porté à 90 jours par le Conseil fédéral lors de la première vague covidienne, mais ce bon mou-vement n'a pas été réédité lors de la seconde vague, et le sort des locataires dépend toujours du bon vouloir des régies. Bon, voila une année qui commence sans grande rupture avec l'année qui s'est terminée : c'était la merde, c'est toujours la merde, quoi... Et on risque d'être assez nombreux à s'y retrouver... C'est bien, on pourra se tenir chaud, dans la rue...

Le Conseil Municipal de la Ville de Genève a déjà pris position, dans une résolution, contre le projet de parking «Clé-de-Rive ». Mais sans doute devra-t-il remettre cette compresse, puisque le Conseil administratif actuel, pourtant composé très majoritairement (quatre magistrat-e-s sur cinq...) d'opposants à ce projet, se sent tenu par la prise de position du Conseil administratif précédent (dont quatre des cinq membres ne font plus partie de la nouvelle équipe), et les engagements pris par le magistrat responsable du dossier, Rémy Pagani, à l'égard du promoteur privé du parking, au terme d'un «deal» parking contre zone piétonne. Dans le cadre de ce «deal», la Ville s'engageait à apporter son soutien au projet que sa majorité politique, désormais, combat. Et le principe de la «continuité de l'Etat» semble dissuader la majorité de cette majorité à l'Exécutif de défendre sa propre position. On se dira que, bien sûr, une position de l'Exécutif n'engage pas le délibératif, que le Conseil municipal peut toujours (et sans doute devra-t-il le faire) réitérer sa prise de position contraire à celle de l'ancien Conseil administratif, et qu'une position de celui-ci en tant que collège n'empêche nullement ses membres de prendre des positions personnelles, puisqu'après tout, pour être magistrat.e.s, ils et elles n'en restent pas moins citoyens et cito-yennes, mais tout de même, un Exécutif défendant dans une brochure officielle de présentation des enjeux du vote une position que 80 % de ses membres ne partagent pas et que le parlement ne partage pas non plus, et qu'aucun des partis formant la majorité de l'un et l'autre conseil ne partage, ça ne va pas clarifier le débat. Alors, à tout hasard, on vous le répète : faut voter «non» à ce projet, en mars prochain, parce qu'il n'est pas acceptable de se faire enfiler un parking de 500 places au centre-ville, même sous prétexte de créer une zone piétonne : la zone piétonne, on doit, la faire sans la plomber d'un parking...

Donald Trump exclu de Twitter, de Facebook et de quelques autres rézoso-ciaux, c'est trop dur pour ses fans, qui migrent vers d'autres plate-formes moins regardantes sur le contenu de ce qu'elles hébergent. Au fond, le trumpisme, c'est comme le Covid : dès qu'on ferme un cluster, y'en a un autre qui s'ouvre...

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