Fonds de tiroir

 

Quand le 24 janvier la France a décidé d'imposer un test PCR aux voyageurs venant de l'étranger, et qu'en Suisse les présidents des partis nationaux ont demandé au Conseil fédéral de prendre le même genre de mesures à l'entrée en Suisse, avec des taux de contamination covidienne tout à fait comparables des deux côtés de la frontière (évidemment, la question se poserait en d'autres termes si l'un des deux côtés était coronaclean, mais tel n'est pas le cas), on s'est un tantinet inquiétés, à Genève : avec plus de 600'000 passages de la frontière par jour, on va faire comment ? la jouer Mur de Berlin ? Côté droit (UDC, MCG) du côté droit du paysage politique, pourtant, on n'en démord pas : faut fermer la frontière à l'entrée en Suisse. Et loger les infirmières françaises qui font tourner les hôpitaux genevois dans les hôtels genevois, propose l'udéciste Céline Amaudruz. Et loger les consom-mateurs genevois qui font tourner les commerces d'Annemasse dans les hôtels d'Annemasse, aussi ?

La FNAC de Genève n'est pas contente : elle avait réussi à se glisser dans le réseau des commerces bénéficiaires de la première opération des «bons solidaires» de la Ville de Genève, ces bons proposés du 7 décembre au 15 janvier aux clients à un prix inférieur de 20 % à leur valeur d'échange, la Ville prenant en charge la différence, mais elle a été évincée de la deuxième opération, prévue jusqu'au 28 février. Elle évalue la perte financière de cette éviction à 20'000 francs par jour et envisage de porter plainte. Pourquoi a-t-elle été évincée ? Parce que l'opération doit favoriser les commerces locaux, et que la FNAC est un groupe international. Mais alors, pourquoi Payot ou Manor peuvent-ils bénéficier de l'opération alors qu'ils ne sont pas non plus franchement des commerces locaux ? Parce que les groupes dont ils sont des filiales en comptent bien moins que la FNAC, filiale genevoise du groupe FNAC-Darty, et  que Manor est une «entreprise familiale genevois» qui emploie 900 personnes à Genève (contre 149 par la FNAC). Où elle n'a cependant pas son siège. Bon, cela dit, on ne pleurera pas sur la FNAC et on n'est pas submergés de reconnaissance pour la faveur dont ont bénéficié Manor ou Payot : la définition même de ce qu'est (ou n'est pas) un commerce local manque un chouïa de solidité : s'il suffit d'avoir un magasin dans le lieu idoine, alors la FNAC est un commerce local. Et la Migros aussi. Et n'importe quelle filiale locale d'un groupe national ou interna-tional, pour peu qu'elle ait un magasin à Genève. Et si on veut donner une définition un peu plus sélective, il faudrait définir des cri-tères plus sélectifs, et plus qualitatifs. Et ça, c'est un choix politique, qui ne ferait pas plaisir à tout le monde. Y compris dans le commerce vraiment local. Alors, autant ne se fâcher qu'avec la FNAC...

Pendant que chez nous, on hurle à la mort des commerces à cause des mesures de lutte contre la coronapandémie, en Afrique de l'Ouest, on a fromage ET dessert, Covid et Ebola : 7 cas de cette fièvre hémorragique mortelle apparue en 1976 au Congo, où elle sévit encore, ont été recensés dimanche en Guinée. La différence avec la Covid, c'est qu'on n'a pas perdu un mois avant de déclarer l'urgence sanitaire Ebola. Parce qu'on est plus vigiulants ? Non : parce que le pouvoir guinéen est un chouïa plus faible que le  chinois...

Et hop  ! encore une idée géniale de l'UDC (c'est un bouillon de culture...) : l'UDC zurichoise (c'est elle qui donne le ton à l'UDC suisse) veut obliger la police à mentionner la nationalité des personnes arrêtées -et pas seulement la nationalité, mais aussi l'origine lorsque ces personnes ont été naturalisées. Ces renseignements sont pourtant déjà fournis si les media les demandent, mais ça suffit pas à l'UDC : faut qu'ils sont obligatoirement communiqués à tout le monde, et pour l'imposer, l'UDC a donc lancé et fait aboutir une initiative populaire en 2018. Le Grand Conseil y a opposé un contre-projet ne gardant des exigences de l'UDC que la communication de la nationalité. Les jeunes Verts ont lancé un r

C'est une genevoiserie (en tudesque : une Genferei) devant laquelle comparaît Maudet : un tribu-nal de police avec jury populaire. Certes, le Tribunal de police est à juge unique -mais le véritable verdict de celui qui va juger Maudet, le condamner ou l'acquitter, sera rendu par le peuple actif lors de l'élection partielle au Conseil d'Etat à laquelle Pierre Maudet se présente, à sa propre succession. L'inventivité genevoise dans toute sa splendeur.éférendum, qui a abouti, et on vote donc à Zurich le 7 mars. En même temps qu'au plan national sur l'interdiction de la burqa. Deux débats foireux pour le prix d'un, que demander de plus ?

Rubrique «Covid et lutte des classe» : le directeur des Hôpitaux Universi-taires genevois (HUG), Bertrand Levrat, devait recevoir un salaire augmenté de 18 %, passant de 380'000 à 450'000 francs par an, sur proposition du bureau du Conseil d'administration des HUG (décision que le Conseil d'Etat devait encore avaliser). Et on apprend que le revenu moyen des directeurs d'hôpitaux universitaires en Suisse tourne autour de 550'000 francs par an. Pendant quoi, aucune prise ni revalorisation de salaire n'a été accordée au personnel au front de la lutte contre la coronapandémie. Y'aurait pas là quelque chose comme un «deux poids, deux mesures» ? Non ? Ah bon. D'ailleurs, les HUG ont annoncé que Levrat renonçait à sa chtite augmentation. C'est beau. Et c'est pas du tout parce qu'elle a fait une sorte de mini-scandale. Pas du tout. Personne n'en aurait parlé, il y auait aussi renoncé. Ouala.

Les Chinois sont désormais plus nombreux que les Russes à obtenir un permis d'établissement en échange du paiement d'impôts importants, annonce le «Tages Anzeiger».  Bon, ils ne sont encore qu'une cinquantaine, mais c'est que le début, une avant-garde, le péril jaune s'avance, et va falloir que nos xénophobes mettent à jour leurs logiciels : finie, l'islami-sation rampante, c'est les Han, pas les Ouïgours, qui se pointent. Et sans burqa. Politiquement inutilisables comme épouvantails, ces Chinois.

Il ne reste plus que trois candidats (dont une candidate) papables pour le poste de Procureur général de la Confédération. Trois candidats, dont un Genevois et une Genevoise. Mais plus Jornot. Bah, il pourra toujours se consoler en se disant qu'il faut deux Genevois pour le remplacer lui seul.

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