Parking Clé-de-Rive : un "cadeau gigantesque", vraiment ?
Cadeau empoisonné
Le 7 mars, en Ville de Genève, on vote
sur un projet du passé : le parking Clé-de-Rive. Et si l'on
voulait confirmation de son obsolescence, l'argument présenté
dans la "Tribune de Genève" par la Conseillère administrative
Marie Barbey-Chappuis pour le soutenir la donnerait : ce
projet "s'inscrit dans le prolongement" de ceux du Molard, de
la Fusterie et de la Promenade Saint-Antoine -des projets du
XXe siècle. Quant au promoteur du projet, Fabrice Broto, il
n'y va pas avec le d os de la cuillère d'argent dans la
"Tribune" d'hier : le parking "Clé-de-Rive" est un
"cadeau gigantesque" fait à la Ville. On va pourtant devoir le
refuser. Pas par modestie calviniste, mais parce que ce cadeau
gigantesque qu'on prétend nous faire,
c'est celui d'un espace public qui n'appartient pas à qui nous
l'offre, puisqu'il est précisément public, qu'il a seulement été
capté, squatté, par la bagnole alors qu'il appartient à la
population et doit lui revenir. Non comme un cadeau, mais comme
une restitution. Celle d'une véritable zone piétonne. Sans
parking. Et sans cadeau empoisonné.
Pour être Conseiller administratif, on ne cesse pas d'être citoyen
Le Conseiller administratif Alfonso Gomez ayant exprimé publiquement son opposition au projet de parking Clé-de-Rive s'est attiré les foudres (à faible voltage) du PLR municipal, qui rappelle que ce projet a été validé par l'ancien Conseil administratif. Mauvais procès. D'abord parce que la majorité du Conseil administratif actuel, comme le Conseil municipal actuel, sont également opposés au dit projet. Auquel trois des collègues d'Alfonso Gomez, les conseillères administratives Christina Kitsos et Frédérique Perler, et le Conseiler administratif, et Maire, Sami Kanaan ont aussi exprimé leur opposition.Pour être Conseiller administratif, Alfonso Gomez ne cesse pas d'être citoyen (ses collègues non plus, d'ailleurs). Dès lors, il ne perd pas ses droits de citoyen, dont celui de s'exprimer en tant que... citoyen sur un objet soumis à une votation à laquelle il participera en tant que... citoyen. Si le Conseil administratif est un collège, le mécanisme de collégialité n'a aucune prévalence légale sur le droit d'expression des membres du collège (sans quoi la collégialité ne serait pas si souvent rompue par des magistrats minoritaires, de droite ou de gauche...). l engage le collège en tant que tel, pas ses membres, personnellement. Alfonso Gomez parle en son nom, pas au nom du Conseil administratif. Il ne rompt donc pas la collégialité... pas plus que sa collègue Marie Barbey-Chappuis, quand elle défend un projet auquel désormais ses quatre collègues s'opposent. La romprait-il, d'ailleurs, lui ou ses collègues, qu'il ne commettraient tout au plus qu'une entorse à une coutume. .
Souvenez-vous de la première vague (celle qui nous avait pris par surprise) de la pandémie, et de l'ambiance au centre-ville, et tout particulièrement à Rive : on entendait les oiseaux, pas les klaxons, on marchait au milieu des rues ouvertes à la circulation automobile... on avait repris possession d'un espace public. Le nôtre, le vôtre. Ce que la Covid a fait, un vote peut le refaire...
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