1er Mai à Genève : « Solidaires pour la justice sociale, climatique et féministe».

 Du 1er au 21 Mai

C'est, à nouveau, une étrange fête des travailleuses et des travailleurs que celle qui se célébrera demain, puisque la pandémie et les mesures prises pour la contenir ont profondément bouleversé nos rapports au travail, aux rencontres, aux manifestations. Mais comme elles ont aussi accentué les inégalités, renforcé les aliénations, accéléré les évolutions, elles ont rendu d'autant plus nécessaire la capacité de lutter pour des droits fondamentaux, ceux qu'il faut défendre et ceux qui restent à conquérir. A Genève, le mot d'ordre de ce Premier Mai est « Pour une justice sociale, climatique et féministe». Et la Communauté Genevoise d'Action Syndicale fait de ce jour le premier de récolte de signatures pour son initiative populaire « 1000 EMPLOIS », pour la création d'un millier d'emplois utiles et la  et réduction du temps de travail, pour une sortie de crise sociale et écologique. Le Premier Mai, Fête des travailleuses et des travailleurs, n'est ainsi, cette année, que l'ouverture du 21 mai, jour d'une"Grève pour l'avenir"...

Programme à Genève :
11h: Rassemblement devant la Pierre sur l'esplanade d'Uni Mail
13h30: Rassemblement Bd James-Fazy
14h: Départ du cortège, fin de parcours sur la Plaine de Plainpalais

Les conflits et les luttes à venir auront pour théâtre la rue, pas l'écran

Le Premier Mai, Fête des télétravailleuses et télétravailleurs ? La coronapandémie a en tout cas donné une impulsion peut-être décisive au télétravail, et par lui à l'individualisation des relations et des conditions de travail. Quelles dispositions légales ou conventionnelles sur l'aménagement des lieux de travail peuvent s'appliquer quand le lieu de travail est le lieu de domicile ? quel droit de pause, quels horaires de présence ? Quels mouvements collectifs sont encore accessibles à des travailleuses et des travailleurs isolés les uns des autres, chacun et chacune chez soi? Le défi est considérable pour les syndicats : redonner du collectif là où le virtuel l'a éclaté. Le défi est aussi lancé aux collectivités publiques, aux gouvernements, aux Municipalités, aux parlements : le travail est normé depuis des décennies sur le mode largement dominant du salariat et du travail en entreprise, et les droits conquis par les travailleuses et les travailleurs sont calés sur ces normes, comme, s'agissant du salariat, les assurances sociales (sauf l'assurance-maladie). La distance croissance de ces normes avec les pratiques réelles, révélées par la pandémie mais lui préexistant, produit donc massivement de l'exclusion sociale, au sens d'une exclusion des droits fondamentaux : il y avait 20'000 demandeurs d'emploi à Genève à la fin du mois de mars, des milliers de personnes aux distributions alimentaires, des centaines de sans-domicile fixe, des milliers de "sans-papiers"... Et ailleurs, des centaines de millions de personnes laissées face à la pandémie sans vaccins, sans hôpitaux, sans possibilité de respecter les mesures sanitaires les plus simples...

Un immense chantier s'ouvre, dans ce pays comme ailleurs, pour refonder des droits qui ne sont plus fondamentaux que dans des textes de plus en plus décalés de la réalité sociale.  Et cela ne se fera pas sans conflits et sans luttes, pas plus que les droits existants n'ont été acquis sans conflits et sans luttes. Les conflits et les luttes à venir porteront sur tout ce qui importe  sur le travail, sa rémunération et ses conditions; sur l'impôt; sur le logement; sur la mobilité; sur l'information et l'éducation. Et aucun de ces conflits ne sera virtuel. Et tous auront la rue comme l'un de leurs théâtres.

La rue, pas l'écran. Parce que même vide elle est la vie. Et que même allumé, il est mort.

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