Fonds de tiroir

Donc, Pierre Le Grand n'a pas été réélu. Et c'est dommage. Parce que sous ses dehors de grand chef autoritaire, ce type était un vrai fauteur de troubles  : quand il était chef du Département de la Sécurité, y'a quasiment eu grève de la police; quand il était chef du Département de l'Economie, y'a eu grèves dans la construction et le nettoyage; quand il était président du Conseil d'Etat, y'a eu une grève de la fonction publique. La solution, dès lors, se serait imposée d'elle-même (et on l'avait déjà suggérée) s'il avait été réélu : il aurait fallu lui confier le Département militaire :  à coup de mutineries, il nous aurait fait faire un grand pas vers l'abolition de l'armée.

Le député PLR Alexis Barbey brisait dans la «Tribune» de mardi une lance en faveur de la candidature de la PDC Delphine Bachmann. C'est d'ailleurs ce qu'aurait du faire le PLR lui-même, en tant que parti, s'il ne s'était révélé incapable de faire quoique ce soit sinon pleurer sur son sort et la malignité, soit de Pierre Maudet, soit du Comité directeur du parti (au choix). Evacuant la candidature UDC d'Yves Nidegger, refusant d'envisager quelque soutien que ce soit à celle de Fabienne Fischer au prétexte qu'un Conseil d'Etat de gauche (avec elle) se confronterait à un Grand Conseil de droite, et que les institutions en seraient paralysées (l'ont-elles été en Ville quand un Conseil administratif de gauche se confrontait à un Conseil municipal de droite?), Alexis Barbey posait la candidature de Delphine Bachmann  «comme une évidence»... le moins que l'on puisse dire est qu'avec 13,8% des suffrages, elle ne l'a pas été pour les électeurs et les électrices... Il est vrai cependant que ce score  est moins celui d'une élection que celui d'une campagne de publicité : la candidate du PDC ne songeait pas à être élue, elle se lançait, et son parti avec elle, pour l'élection de 2023. Un investissement, quoi...

Malgré la déroute de son parti, dont il n'est d'ailleurs pas responsable, le président du PLR genevois, Bertrand Reich, qui se représente à cette présidence. plaide pour que son parti, qui est le grand vaincu de l'élection puisqu'il y perd un siège, ne s'inscrive «ni (dans) une opposition totale à la française, ni une opposition à une personne» mais dans une «opposition const-ructive et dynamique». Mais a-t-il le choix ? Le PLR a certes perdu un siège, mais c'est parce qu'il a perdu celui qui l'occupait. Avec tout de même encore un siège au gouverne-ment, celui de Nathalie Fontanet, le PLR se considérera-t-il toujours com-me un parti gouvernemental, ou se la jouera-t-il comme le MCG (ou parfois le PS et les Verts) une fesse dedans, une fesse dehors ?

En Valais, l'élection du Conseil d'Etat a vu le PDC perdre à la fois un siège et sa majorité absolue au gouvernement. Grâce à une alliance de toutes les concurrences au PDC. Et donc une alliance PS-PLR-UDC. Mais ne le dites pas à la droite genevoise. Par contre, vous pouvez lui dire que dans le canton de Vaud, l'alliance de toute la gauche a permis de reconduire la Municipalité de gauche à Lausanne, et de conquérir la majorité des exécutifs d'Yverdon et de Nyon. ça la consolera pas, la droite genevoise, mais ça nous fait du bien à nous...

Faut pas croire que les spéances du Conseil municipal de la Ville ne nous permettent pas de nous cultiver.... tenez, mardi soir, après avoir imprudemment proposé que le budget communal nous soit désormais présenté en chiffres romains, histoire de bien manifester, en n'usant plus de chiffres «arabes» notre refus de l'emprise arabo-islamique, on a eu un doute : comment écrire un milliard (le budget de la Ville est de 1,2 milliard de frrancs) en chiffres romains, qui ne connaissent pas le zéro et qui s'arrêtent, au plus haut, au M du millier ?... on aligne un million de M ? Ben non, on a appris qu'on pouvait écrire un milliard en chiffres romains. En plaçant au dessus du M du millier une petite barre horizonzale ou verticale qui le multiplie par mille, et encore au dessus une autre petite barre horizontale ou verticale qui multiplie le million ainsi obtenu par mille. Et le ouala notre milliard... Donc, le budget de la Ville de Genève se monte à...
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MMM
Elle est pas belle la vie des débats municipaux, hein, elle est pas belle ?

On se souvient que la Chambre de commerce et d'industrie avait ap-porté son soutien à Pierre Maudet pour l'élection complémentaire à sa propre succession, alors qu'aucune majorité ne s'était dessinée en fa-veur de ce soutien au sein  de son Conseil (il avait reçu neuf voix, contr neuf pour la liberté de vote et trois pour Delphine Bachmann), ce qui avait entraîné la démission de plusieurs de ses membres PLR, com-me Serge Hiltpold et Alexis Barbey, tous deux députés PLR... Ben on en a eu, des nouvelles de la CCCIG : elle se réjouit de l'élection de Fabienne Fischer. C'est pas un re-tournement de costard, non, c'est seulement ce que nos camarades so-cialistes algériens appellent l'«attrait de la mangeoire». Bon, faut dire que le camp des vaincus de cette élection est fort peuplé, mais aucun autre ne prétend parler au nom de l'«écono-mie» et des entreprises... la Fédéra-tion patronale, la FER, s'était quant à elle bien gardée de monter dans le bateau maudétiste, et avait laissé une «liberté de vote» dont, de toute façon, les électrices et électeurs disposent a priori... Mais des fois, un peu de prudence dans les soutiens qu'ils apportent serait de bon aloi pour les organisations patronales, ça leur évite d'avoir l'air ridicule après l'élection... et de bien nous faire nous marrer à leurs dépens...

Mardi, la police vaudoise a évacué la ZAD (Zone à défendre) du Mormont, où les militantes et militants occu-paient un plateau voué à l'extension d'une carrière de la multinationale Holcim. Qui en Syrie négociait aves les djihadistes de Daech. Mais ne négocie pas avec les écolos vaudois. Des goûts et des couleurs, hein...

Quand elle ne sait plus de quoi causer pour se faire remarquer, au Conseil Municipal de Genève, de quoi que nous cause la droite municipale ? de la féminisation du nom des rues. Et du rebaptême de quelques unes. Et du scandale historique que cela serait... comme si changer le nom des rues était un exercice nouveau à Genève : on en a changé des dizaines depuis un siècle et demi. En somme, on soigne nos traditions, nos racines, nos tubercules, notre mandragore.

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