Fonds de tiroir
Donc, le Conseil municipal de la Ville de Genève pourra tenir ses séance plénières entièrement en virtuel, grâce à un logiciel idoine, nous annonce, tout fiérot, le Conseil administratif. Bon, notez bien que de toute façon, y'a des élus et des élus dont la présence reste virtuelle même quand ils et elles siègent physique-ment, dans la salle des séances, donc pour eux et elles, rien ne change. Mais la question essentielle n'est pas réglée: est-ce qu'on va toucher de vrais jetons de présence dans nos séances virtuelles, où on sera présents que sur écrans, en restant chez soi, en siégeant sur son canapé ou sur la cuvette des chiottes, ou est-ce qu'on sera rétribués en jetons de présence virtuels, en bitcoins ou en assignats ?
La Communauté genevoise d'action syndicale et le Cartel intersyndical de la fonction publique, soutenus par les partis de gauche, lancent une initiative populaire pour la création d'un millier d'emplois sociaux et écologiques et la réduction du temps de travail, l'initiative «1000 emplois par an». Chaque fois que le taux de chômage moyen dépasse 5%, 1000 emplois devront être créés l'année suivante par les collectivités publiques (canton et communes), les établissements subventionnés et les institutions publiques ou privées à but non lucratif poursuivant des buts d'intérêt public. Les initiants citent des secteurs comme ceux des soins à domicile ou la protection des mineurs, chroniquement en sous-effectifs et en surcharge de travail, mais également les transports publics, les services industriels, la planification territoriale, la gestion des déchets, la formation, l'approvi-sionnement alimentaire comme devant bénéficier de ces emplois nouveaux, répondant aux urgences sociale et environnementale. Ils estiment à une centaine de millions le coût annuel de la création de ce millier d'emplois, les années où la condition du taux de chômage est remplie. A la création d'emploi s'ajoute comme objectif la réduction du temps de travail, avec pour but la semaine des 32 heures en 2030. Et ça tombe bien, on a déposé (il y a déjà un an...) au Conseil municipal une proposition (le PRD-265) qui est supposée être étudiée en commission des finances, mais qui doit grelotter quelque part dans un congélateur) pour cette même réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans réduction du salaire pour les plus basses classes de traitement, réduction au prorata de la moitié de celle du temps de travail pour les classes intermédiaires, réduction égale à celle du temps de travail pour les classes supérieures. Et les économies de charges salariales ainsi obtenues devraient notamment financer la création de postes de travail supplémentaires dans la fonction publique municipale, en internalisant les tâches (telles que le nettoyage et la surveillance des locaux et bâtiments de la Ville) actuellement externalisées et confiées à des entreprises privées. Bref, les grands esprits se rencontrent... mais avec un chti temps d'attente...
Il n'y a pas qu'à Genève que le PLR s'est pris
un bouillon électoral le 28 mars : dans le canton de Vaud
aussi : sauf Morges, toutes les principales villes du canton
sont passées, ou restées, à gauche... Mais officiellement,
pour le PLR, y'a pas de problème, il reste (selon son
communiqué) le «principal parti du canton». En nombre de voix
? Non, en nombre de sièges. En comptant tous ceux de toutes
les communes. y compris ceux dans des communes où il suffit de
quelques dizaines de voix pour obtenir un siège, contre
plusieurs milliers pour en obtenir un à Lausanne, Yverdon,
Vevey ou Montreux. C'est les beautés de l'arithmétique à
Neuneu, ça...
A Yverdon, prise par la gauche lors des
municipales vaudoises fin mars, les vainqueurs voudraient bien
pouvoir bousculer la tradition (et un peu contourner la loi)
en instaurant une «gouvernance plus horizontale», no-tamment
en partageant la syndicature entre les deux meilleurs élus, le
socialiste Pierre Dessemontet, formel-lement syndic, et la
Verte Carmen Tanner, l'un et l'autre étant employés à 80 %. Le
PLR local, vexé, dénonce un «coup médiatique», vu que la loi
impose un syndic ou une syndique unique et ignore la
possibilité d'une co-syndicature. Et alors, on peut innover,
non, même à Yverdon ?
La Commission des gestion du Grand Conseil
genevois devait tenir conférence de presse le 16 mars pour
dévoiler les résultats de l'enquête d'une sous-commission dont
elle s'était dotée pour vérifier si des proches de Pierre
Maudet n'avaient pas pu bénéficier de passe-droits dans des
procédures de naturalisation ou d'obtention de titres de
séjour, du temps où Maudet était le magistrat de tutelle de
l'Office de la population. Un député UDC suspicieux s'était
demandé si les organisateurs du fameux voyage de Maudet à Abu
Dhabi n'avaient pas été quelque peu favorisés dans leurs
démarches auprès de l'Office. Quelle idée, franchement...
Donc, la commission de gestion devait tenir conférence de
presse le 16 mars., Mais elle n'a pas tenu conférence de
presse le 16 mars, la commission. Elle a différé sa conférence
de presse pour ne pas interférer dans la campagne électorale
de la partielle au Conseil d'Etat, où Maudet était candidat à
la succession de Maudet. Elle aurait donc dû la tenir depuis,
cette conférence de presse, la commission, puisque l'élection
est passée et que Maudet s'est gaufré. Mais à notre
connaissance (certes limitée), elle ne l'a pas encore tenue.
Elle attend quoi ? que la prochaine élection, dans ans, où
Maudet devrait à nouveau être candidat, soit passée ? que
Maudet se soit reconverti dans l'élevage de dromadaires dans
le Golfe ? Putain, deux ans...
«Combien de choses appelons-nous miraculeuses,
et contre nature ? Cela se fait par chaque homme et par chaque
nation selon la mesure de son ignorance. (A en croire Pline
et Hérodote) il y a des contrées où les hommes naissent sans
tête, portant les yeux et la bouche en la poitrine : où ils
sont tous androgynes : où ils marchent de quatre pattes : où
ils n'ont qu'un oeil au front, et la tête plus semblable à
celle d'un chien qu'à la nôtre : où ils sont moitié poissons
par en bas, et vivent en l'eau : où les femmes s'ac-couchent à
cinq ans, et n'en vivent que huit : où ils ont la tête si
dure et la peau du front, que le fer n'y peut mordre, et
rebouche contre : où les hommes sont sans barbe : des nations
sans usage et connaissance de feu : d'autres qui rendent le
sperme de couleur noire. Quoi ceux qui naturellement se
changent en loups, en juments et puis encore en hommes ?»
(Montaigne)
On avait une réputation à défendre, et on la défend victorieusement : Genève reste avec Zoug le canton où se loger coûte le plus cher, que l'on cherche à être propriétaire ou loca-taire. Entre les cantons où on se loge à moindre prix et ceux où on doit casquer le plus, l'écart va du simple au triple. Mais c'est normal : habiter dans la capitale mondiale du monde mondial, ça se paie. Cher.
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