Créer des emplois, réduire le temps de travail, sortir de la crise : Un monde d'après

Sortir de la crise ? Tout le monde est d'accord. Mais comment ? Et en sortir pour aller vers quoi ? le monde d'avant ? Pour sortir de la crise autrement qu'en revenant en arrière, l'initiative "1000 emplois" lancée par les syndicats genevois et soutenue par les partis de gauche propose la création, dans les domaines sanitaires, sociaux et de la transition écologique, par les collectivités publiques et les institutions à but non lucratif poursuivant des buts d'intérêt public, de mille emplois utiles chaque année lorsque le  taux de chômage dépasse 5 % (le nombre d'emplois à créer étant réduit en proportion du taux de chômage lorsqu'il est inférieur à ces 5 %). Il doit s'agir d'emplois"normaux", à durée indéterminée, stables, aux conditions du personnel des collectivités publiques et des institutions sans but lucratif. Pour recevoir une feuille de signatures, c'est par ici : www.1000emplois.ch

Aussi radicalement réformiste que possible et que nécessaire

En 25 ans, la population du canton de Genève s'est accrue de plus de 100'000 personnes, et elle a changé : elle a vieilli, et s'est, pour une part de plus en plus importante, précarisée. Les services publics et parapublics cantonaux n'ont pas suivi cette évolution, les restrictions budgétaires et l'obsession des équilibres comptables n'ont pas arrangé les choses, ni évidemment la coronapandémie et les mesures prises pour l'enrayer. Quant à l'urgence climatique et environnementale, elle devrait imposer des engagements publics considérables, qui tardent, pour les mêmes raisons que tardent  les engagements sociaux cantonaux -on notera tout de même que certaines communes, dont la Ville de Genève, ont fait le choix politique de renforcer ces engagements. Il manque du personnel dans des services publics essentiels, dont les services hospitaliers après trente années de cure d'austérité, et il manque des moyens à la mise en œuvre d'une autre politique énergétique.

L'urgence climatique est aussi une urgence sociale, une urgence économique, une urgence politique. Ce sont les urgences d'une transition vers une société respectueuse à la fois de l'environnement et des droits fondamentaux. Genève s'est dotée de lois sur le développement durable et sur le développement de l'économie et de l'emploi ? il convient de leur donner un contenu réel, concret, en créant des milliers d'emplois dans l'énergie, les transports, l'aménagement, la gestion des déchets, l'agriculture et l'alimentation. Or 30'000 personnes sont en ce moment à Genève à la recherche d'un emploi, ou en sous-emploi. Le chômage ou le sous-emploi frappent particulièrement les femmes et les jeunes, mais également toute une population dont les statistiques du chômage ne tiennent aucun compte : étudiants, auxiliaires, travailleurs et travailleuses sur appel, clandestins , chômeurs et chômeuses "exportés" en France. L'initiative répond à cette première urgence. Elle répond aussi à des urgences que nous ne cessons de dire qu'elles sont indissociables : assurer les transitions écologiques et sociales, assurer les prestations à la population, favoriser les reconversions professionnelles, réduire le temps de travail (à 32 heures) pour partager les emplois existants, en créer de nouveaux et améliorer la vie des travailleuses et des travailleurs de ce canton.

L'initiative "1000 emplois" n'est certes pas révolutionnaire. Elle est réformiste, mais elle l'est aussi radicalement que possible et que nécessaire. Elle est à la fois une réponse à la crise et le projet d'en sortir autrement qu'en revenant au "monde d'avant" : après tout, ou plutôt avant tout, c'est bien de son ventre fécond qu'est sortie la crise...




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