Fonds de tiroir
A la villa La Grange, Biden et Poutine étaient assis sur de jolis fauteuils, prêtés par la Société de Lecture. Des fauteuils de style Louis-Philippe, à l'assise de crin de cheval. C'est un bon choix, le style Louis-Philippe. Un choix malin, même, c'est-à-dire un peu méchant, avec des arrière-pensées suspectes. Louis- Philippe, c'est un Roi des Français assis sur le trône grâce à une révolution ayant dégommé son cousin Charles X. Avant qu'une autre révolution le chasse aussi du trône, lui, le Louis-Philippe d'Orléans.. Et proclame la Deuxième République. Dont a été élu président un Louis-Napoléon Bonaparte. Qui après avoir fomenté un putsch s'est lui aussi assis sur un trône (d'empereur des Français, commerTonton). Dont il a été dégommé par une guerre perdue contre les Prussiens. C'est comme ça qu'on rappelle à Biden et Poutine que comme disait Montaigne, sur le trône le plus haut du monde, on n'est jamais assis que sur son cul. Et qu'on peut tomber. Tout ça est très Rousseauiste. On est à G'nêêêêve, quoi. En plus on s'interroge sur la mappemonde placée entre les deux potentats, mais dont aucune photo ne montrait clairement quelle carte elle porte. On a appris qu'elle était du XVIIIe siècle, la mappemonde. Mais de quelle année, on sait pas Or si ça se trouve, on y voit la Russie et la Chine, mais pas les Etats-Unis, pas encore fondés. Histoire de rappeler au président ricain qu'il n'est que le chef d'un Etat trop jeune pour comprendre quoi que ce soit à l'histoire. Contrai-rement à nous, à G'nêêêêve : Forcé-ment qu'on la comprend, l'histoire, puisque c'est nous qu'on la fait...
Bon, Biden et Poutine se sont ren-contrés à Genève, on s'en
        est congra-tulés comme des bêtes, Poutine a relevé des
        «étincelles de confiance» et des «lueurs de bonheur», et
        Ignazio  Cassis a trouvé  que ce sommet était très bon pour «la
        crédibilité de la Suisse» (sa crédibilité hôtelière, en tout
        cas) On se demande quand même pourquoi faire tout ce foin pour
        une rencontre du président américain avec le président russe,
        alors que tous les deux avaient prévenu qu'il ne fallait pas en
        at-tendre de résultat spectaculaire, et que ce n'est pas Poutine
        et la Russie qui obsèdent les Américains mais Xi jiping et la
        Chine. Or il n'était pas là, Xi. Il n'avait pas été invité.
        Poutine et les Russes ne font plus peur aux Américains, Xi et la
        Chine, de plus en plus. Le Péril Jaune, quoi... d'ailleurs, les
        dépenses militaires chinoises ont doublé depuis dix ans et
        atteignent aujourd'hui, avec 245 milliards d'US$, le triple de
        celles de la Russie. Il ne s'agissait finalement pour Biden que
        de convaincre Poutine de ne pas aller trop loin dans une
        alliance chinoise. Et on attend avec fébrilité l'annonce d'une
        rencontre à La Grange, entre Biden et XI. Vu que comme nous l'a
        dévoilé il y a quelques temps le «Matin Dimanche», Genève est
        déjà une base chinoise. Normal : quand on est le centre du
        monde, on peut aussi être une annexe de l’Empire du Milieu. Et
        pour bien montrer kicèki qu'a la plus grosse, presque dans le
        temps où Joe et Volodia posaient leurs fesses sur les fauteuils
        Louis-Philippe de la villa La Grange, les Chinois expédiaient
        dans l'espace trois taïkonautes, qui ont rejoint un module déjà
        en orbite, à partir duquel ils vont commencer à assembler une
        station spatiale. Encore huit lance-ments, dont quatre missions
        habitées, et deux laboratoires ajoutés au module initial, et
        elle sera construite, la sta-tion. Et dès l'an prochain
        fonction-nelle. Joe et Volodia peuvent bien prendre le thé à
        Genève, les Chinois, eux, ils sont en orbite au dessus. 
      
Mardi, des Arméniens manifes-taient sur la Plaine de Plainpalais contre la passivité des USA et de la Russie face au nettoyage ethnique du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan et la Turquie. Et dimanche, un match de foot a opposé la Suisse et la Turquie, en Azerbaïdjan. Le monde est petit. Et moche. Et con.


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