Fonds de tiroir

 Les «jeunes PLR genevois», qui ont oublié d'être libéraux pour devenir radicalement conservateurs, en oubliant du même coup qu'ils avaient été, en 2016, parmi les pre-miers soutiens de droite au «mariage pour tous», soutenu au nom du gou-vernement genevois par la Conseil-lère d'Etat PLR Nathalie Fontanet ont en assemblée générale pris posi-tion (à 15 contre 12...) contre le «mariage pour toutes et tous». Déci-sion aussitôt contestée par les mino-ritaires, qui avaient oublié de se mobiliser, ont dénoncé des irrégu-larités et se sont organisés pour faire convoquer une nouvelle assemblée générale. Et si plutôt que pour le «Mariage pour tous» on se battait pour le «Divorce pour tous«» et l'«Adultère pour tous» (un truc qui ait le mariage comme condition préalable, quoi), on aurait les jeunes PLR genevois avec nous ?

Réjouissez-vous, fidèles : interdire un culte religieux pour cause de pandémie est, de la part de l'Etat, une «ingérence non justifiée» et une «atteinte potentiellement grave à la liberté religieuse» : c'est la Chambre constitutionnelle de la Cour de Justice genevoise qui en a jugé ainsi, après un recours déposé par les intégristes cathos (et pas trop papistes, en ce moment) contre le décret du Conseil d'Etat prohibant les services religieux et les mani-festations religieuses publiques, pour éviter la propagation du corona-virus. Ouala. Et c'est ainsi que Dieu est grand. Et que la prière est vaccinale.

Le 10 juin dernier, le Département genevois de la Sécurité, présidé par le Conseiller d'Etat MCG Mauro Poggia, envoyait aux collaborateurs de l'Office de la population une note leur interdisant de «parler de dossiers particuliers» aux membres d'une sous-commission de la Commission de Gestion (une commission du Grand Conseil) enquêtant sur les allégations de traitements de faveur dans l'octroi de la nationalité suisse par naturalisation. Du coup, les travaux de la sous-commission ont été entravés par le silence des collaborateurs de l'Office, ce qui ne l'a pas empêché de rendre un rapport mettant en lumière des interventions de tiers, dont des élus municipaux ou cantonaux  pour connaître l'état d'avancement des dossiers de naturalisation, ce qui, de l'aveu même de Mauro Poggia, pourrait faciliter et accélérer le traitement d'un dossier par rapport à d'autres, simplement en le mettant «au dessus de la pile» pour faire «un point de situation». Dès lors, l'égalité de traitement des demandes n'est plus respectée et, comme le résume le député UDC Thomas Bläsi, «ceux qui ont un avocat ont des chances d'accélérer la procédure, ceux qui connaissent un politique, plus encore». Comme ce particulier qui connaissait Pierre Maudet, dont le dossier a été traité en huit mois au lieu des quinze à dix-huit habituels après avoir fait l'objet de plusieurs interventions à plusieurs stades de la procédure, le particulier lui-même ayant été  inhabituellement, reçu personnellement par le chef de secteur et le coordinateur des enquêtes. Un cas qui a été transmis au Ministère Public avec dénonciation pénale. Putain, vivement le droit du sol...

On vit une époque formidable : Pendant dix ans, depuis 2011, la peine de mort n'avait plus été pratiquée en Caroline du Sud (aux USA, donc). Ce n'est pas que l'Etat l'ait aboli, c'est qu'elle devait être pratiquée par injection létale, et qu'il y avait pénurie de substance létale. Donc la Caroline du Sud a décidé de remédier à ce manque douloureux. En abolissant la peine de mort ? Non : en revenant à des méthodes plus anciennes : la chaise électrique ou le peloton d'exécution. Au libre choix du condamné. Enthousiasmant humanisme, non ?

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