Brèves de comptoir

 On a continué pendant la pandémie et les restrictions sanitaires à récolter des signatures dans la rue pour des initiatives et des référendums, mais ça a évidemment été plus difficile  : une dizaine d'initiatives populaires fédérales ont échoué pour n'avoir pu obtenir les 100'000 signatures nécessaires. Certains initiants et référendaires ont tenté, et parfois réussi, de contourner la difficulté en payant des récolteurs de signatures, ce qui a fait exploser le tarif des entreprises spécialisées (eh ouais, y'en a) : il a doublé, le tarif, passant de deux à quatre francs au minimum, ou de quatre à sept francs au maximum (en Suisse alémanique). A Genève et Neuchâtel, la pratique consistant à payer des gens our récolter des signatures est interdite. Dans le canton de Vaud, le Grand Conseil a renoncé à le faire. Dans le Jura, on en étudie la possibilité. Et le PS suisse s'est interdit, et a interdit à ses partis cantonaux et sections locales, de le faire. Parce que l'exercice des droits démocratiques, ça ne doit pas être un marché. C'est notre côté idéaliste, ça...

Le Chef du Protocole de la Parvulissime République avait été limogé en avril par le gouvernement pour des comportements «inadé-quats» avec plusieurs subordonnées (il leur avait fait des avances et eu des gestes «inappropriés»). Ce qui en effet la foutait mal pour un chef du protocole. Résultat : il avait pas pu oeuvrer pour la rencontre galactique Poutine-Biden de juin. Mais la Chambre administrative de la Cour de Justice a jugé que sa révocation était une sanction excessive pour un comportement certes condamnable, et qui a eu des conséquences «profondes et durables» sur la «bonne marche du service», mais sans manquements liés à la gestion de ce service. Et les juges estiment que l'homme n'a pas exercé de pressions, a accepté les refus de ses collabo-ratrices et n'avait pas une «stratégie récurrente et systématique» de harcèlement. Bref, il fallait le sanctionner, mais pas le révoquer. Et il faut donc le réintégrer. Le Conseil d'Etat prend acte et fait recours auprès du Tribunal fédéral, en rappelant qu'en tant qu'employeur, l'Etat a «l'obligation de protéger la personnalité de ses collaborateurs et collaboratrices», y compris contre leurs supérieurs. Voilà. On ne sait pas si l'ex-Chef du Protocole redeviendra Chef du protocole. Les potentats qui se réunissent à Genève bénéficieront-ils à nouveau des services de ce fonctionnaire jouis-sant, jusqu'à ses faux pas, «d'excellents états de service et dépourvus d'antécédents discipli-naires» ? Le monde mondial dont Genève est la capitale mondiale doit être suspendu à la décision du Tribunal fédéral. 

Hosannah : le Salon de l'Auto de Genève renaît : un accord avec un groupe du Qatar, pour positionner l'émirat (le salon s'y tiendra aussi) permettra à notre foire à bagnole de se tenir à nouveau chaque année, avec une foire semblable à Doha tous les deux ans. Pour que les Talibans, grands copains du Qatar, puissent plus facilement changer de 4x4 ?

Un petit pas vers les transports publics gratuits en zone urbaine : la Munici-palité de Lausanne va les rendre gratuits pour les personnes précarisées bénéficiant de prestations complé-mentaires. Restent tous les autres, mais on se dira que c'est un com-mencement. Et à Genève ? Ben à Genève aussi, ils sont gratuits pour d'autres précarisés : les Conseillers municipaux, par exemple. Faut bien commencer par une catégorie sociales, non ? Ouais, mais faut pas en rester là. Alors on va essayer de faire d'autres petits pas : «En Marche», c'est nous. Ouala. 

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