Brèves

 Depuis la mi-juillet, on sait qu'un logiciel espion («Pegasus») produit par la société israélienne NSO a été utilisé par une dizaine d'Etats pour espion-ner des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes (une liste de 50'000 cibles, dont 10'000 à l'initiative du Maroc, a été révélée par l'association Forbidden Stories, Amnesty International et seize media du monde entier) : des journalistes (dont Edwy Plenel)  et des journaux (dont le Canard Enchaîné) et des responsables politiques (dont, peut-être, le président Macron, sur demande du Maroc, et deux chefs de gouvernement européens, dont Edouard Philippe). La plupart des ministres français sont susceptibles d'avoir été espionnés. Mais l'«affaire Pegasus» n'est peut-être que l'arbre cachant la forêt : les logiciels espions sont nombreux, les systèmes d'inter-ception des communication le sont également, et les exportations de ce genre de technologie vers des Etats, des régimes, piétinant allègrement les droits humains ne sont pas, ou sont mal, contrôlées. Résultat : on ne sait pas vraiment qui flique les communications de qui. Ce qui laissait à notre amour-propre un petit espoir : on est peut-être assez inté-ressants pour être nous aussi espionnés. Sinon on serait vexés. Ben on l'est, vexés : il semble que la Suisse (et les Suisses...) n'intéresse personne puisque dans les 50'000 téléphones poten-tiellement infectés par Pegasus, il n'y en ait aucun d'helvète... Bon, on se rassure, Pegasus n'est pas le seul logiciel de son genre, il est seulement celui qui, désormais, est le plus connu. Y'a donc encore un espoir.

A certains demandeurs de permis de séjour, il faudra des années, jusqu'à cinq, six ans, pour l'obtenir auprès de l'Office cantonal genevois de la population (OCPM). Le Centre social protestant, le Centre de contact Suisses-immigrés, le Centre de la Roseraie et le syndicat SIT ont dénoncé en juin une situation (sur 250 employés de l'OCPM, seuls douze travaillent au renouvellement des permis des étrangers) qui dure depuis vingt ans, sur laquelle le Cour des Comptes s'était penchée et contraint souvent les associations ou le syndicat à faire appel directement à la direction de l'OCPM pour que les dossiers soient traités dans un délai supportable. 40 % des résidents de Genève sont des étrangers et dépendent de décisions de l'OCPM pour la légalité de leur séjour, et la réalité de leurs droits : une autori-sation de séjour est en effet nécessaire pour pouvoir travailler légalement, comme salarié ou comme indépen-dant, et donc toucher le chômage, recevoir une aide sociale, obtenir un logement subventionné. Les retards dans le traitement des dossiers sont des atteinte à ces droits, et à d'autres comme celui au regroupement familial. Mais faut pas généraliser : comme la Commission de gestion du Grand Conseil l'avait révélé, certains dossiers sont traités plus rapidement que les autres : ceux de demandeurs, genre financiers du Golfe, qui ont des copains bien et haut placés. Genre élus ou hauts fonctionnaires assez proche d'un Conseiller d'Etat, vous voyez ?

Les 25 Américains les plus riches ont vu leur fortune globale s'accroître de 401 milliards de dollars entre 2014 et 2018, mais n'ont payé que 3,4 % d'impôt fédéral. Plusieurs d'entre eux ont réussi à échapper complètement à l'impôt sur le revenu pendant des années. Parmi eux, le patron d'Amazon, Jeff Bezos. Qui vient de s'envoyer en l'air à bord de sa petite fusée à lui. Il peut se payer un saut de puce à 100 kilomètre d'altitude, mais il ne paie pas d'impôt.  Elon Musk, patron de Tesla, non plus, et lui, c'est pas un saut de puce de 100 kilomètres qu'il veut se payer, c'est carrément la station spatiale internationale. Va falloir trouver le moyen d'introduire un impôt spatial pour taxer ceux qui échappent à la fiscalité terrestre. On devrait peut-être demander aux Chinois comment faire...



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