Fonds de tiroir

 La presse s'est faite, en septembre, l'écho d'une information surpre-nante : les villes suisses perdraient des habitants et seraient victimes d'un «exode causé par la pandémie» (selon «24 Heures»), de nombreux citadins ayant quitté les villes pour la ban-lieue, la campagne, voire la mon-tagne. Zurich aurait ainsi perdu 5347 habitants, Genève 3350, Lausanne 2476... Fallait-il s'en inquiéter ? Ben non : les chiffres de l'Office fédéral de la statistique auxquels se référait l'info ne prenaient en compte que les départs, pas les arrivées. Or pendant que des habitants des villes les quittaient, de nouveaux habitants y arrivaient. Et c'est ainsi qu'au bout du compte, fin 2020, le canton de Genève comptait 1435 habitantes et habitants de plus que fin 1999, la Ville de Genève n'en perdant au total que 365... tout en gagnant 1773 habitantes et habitants de plus venant de l'extérieur du canton (le reste de la Suisse et l'étranger)... Désolé, les udécistes rupestres, les villes ne perdent pas de terrain...

Pour rendre hommage au Chancelier de l'Etat de Vaud, qui partait à la retraite, la présidente PLR du Grand Conseil vaudois, Laurence Cretegny avait trouvé un gimmick rigolo : «Tintin au Congo». Elle avait donc pris un «accent africain» à la Michel Leeb (il n'y a pas plus d'«accent africain» que d'«accent asiatique» ou d'«accent européen», mais on s'en fout...) pour imiter une «mère congolaise». Grosse gêne (même au PLR) et petit scandale. Une association  d'étudiants et d'étu-diantes «afro-descendant-es»  (ce que, soit dit en passant, nous sommes tous et toutes) a exigé sa démission (celle de la présidente, donc, pas celle de Michel Leeb). Dans un premier temps, la présidente ne voit pas où peut bien être le problème, dénonce une polémique «exagérée», nie tout racisme, explique qu'elle ne voulait que rendre hommage à un haut fonctionnaire «friand de bandes dessinées». Puis, dans un deuxième temps, elle le voit, le problème, admet que ses propos étaient malheureux, mais toujours pas qu'ils étaient racistes. Et s'excuse auprès des «personnes heurtées». Rétro-pédalage dans la semoule suivi d'un patinage dans le kirsch. Une petite connerie qui fait un gros buzz, quoi... avec l'accent vaudois ?

Idée géniale de l'ONG anti-corruption «Public Eye» : envoyer à Ueli Maurer, ministre des Finances de la Confédération, une valise pleine de faux billets de mille balles à son effigie, pour vingt millions. Pourquoi faire de Maurer un faux-monnayeur ? Parce qu'il n'a «pas envie» (c'est lui qui le dit) d'agir contre la corruption et le blanchiment d'argent sale, et ceux qui s'y livrent en planquant des milliards en Suisse. Vous pouvez encore participer ici à l'opération : www.publiceye.ch/corrompre-ueli

Le chef du micro parti d'extrême-droite PNS (Parti nationaliste suisse), Philippe Brennenstuhl, défendu (forcément) par l'avocat attitré de l'extrême-droite en Romandie, Pascal Junod a été condamné à 30 jours-amende à 50 francs/jour, avec sursis, et 300 francs d'amende, pour avoir sur Facebook «grossièrement minimisé» le génocide nazi des juifs en évoquant «les absurdités que l'on nous sert et ressert depuis 1945». Il avait déjà été condamné en 2002 pour la même obsession négationniste. Son avocat a violemment attaqué la CICAD, qui avait dénoncé le négationniste à la justice («ne pas condamner ces propos reviendrait à les accepter»), en la qualifiant de «groupuscule au service de l'Etat d'Israël» et de «machine à faire de l'argent» et à faire croire, à tort, qu'il existe de l'antisémitisme en Suisse. On se demande bien qui pourrait croire en une pareille hypothèse...

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