Fonds de troir

 La presse s'est faite, en septembre, l'écho d'une information surpre-nante : les villes suisses perdraient des habitants et seraient victimes d'un «exode causé par la pan-démie» (selon «24 Heures»), de nombreux citadins ayant quitté les villes pour la banlieue, la campagne, voire la montagne. Zurich aurait ainsi perdu 5347 habitants, Genève 3350, Lausanne 2476... Fallait-il s'en inquiéter ? Ben non : les chiffres de l'Office fédéral de la statistique auxquels se référait l'info ne prenaient en compte que les départs, pas les arrivées. Or pendant que des habitants des villes les quittaient, de nouveaux habitants y arrivaient. Et c'est ainsi qu'au bout du compte, fin 2020, le canton de Genève comptait 1435 habitantes et habitants de plus que fin 1999, la Ville de Genève n'en perdant au total que 365... tout en gagnant 1773 habitantes et habitants de plus venant de l'extérieur du canton (le reste de la Suisse et l'étranger)... Désolé, les udécistes rupestres, les villes ne perdent pas de terrain...

La Justice, parfois, suit son cours avec une vivacité gastéropodique -un assassinat impuni depuis 31 ans allait être rattrapé par la prescription, mais le Tribunal fédéral en a ordonné autrement : l'assassinat de Kazem Radjavi le 24 avril 1990 à Coppet ne tombera pas dans l'oubli, l'enquête va reprendre, mais cette fois pour «géno-cide et crime contre l'humanité». Car il s'inscrit dans une longue liste de crimes commis par le même auteur : le régime islamique iranien. Le Ministère public vaudois allait classer le dossier, il va donc être repris par le Ministère public de la Confédération. Qui va donc faire le lien entre l'assassinat de notre camarade, porte-parole des Moudjahidines du Peuple, et les dizaines, voire les centaines de milliers d'assassinats d'opposants poli-tiques, en Iran et à l'étranger, dont le massacre de 30'000 Moudjahidines du Peuple en 1988. Les mandats d'arrêt contre les treize membres du com-mando qui assassina Kazem Radjavi vont donc être rétablis (leur identité est connue), et qui étaient placés sous le contrôle d'une «commission de la mort»... dont l'actuel président ira-nien, Ebrahim Raïssi, était membre... Kazem Radjavi était notre camarade. Il avait fondé dans les années septante, le Shah régnant, l'Association de défense des prisonniers politiques en Iran. Après la révolution islamique, il était devenu le premier ambassadeur de la République islamique auprès des Nations Unies à Genève, avant de démissionner et de devenir le porte-parole du Conseil national de la résistance iranienne au régime de Khomeiny. Il obtiendra les premières résolutions du Conseil des droits de l'homme sur les actes du régime. Et il a une rue à Genève : celle où se trouve l'immeuble de l'Organisation météo-rologique mondiale, où se réunit, pour quelques mois encore, le Conseil mu-nicipal de la Ville et le Grand Conseil de la République. Son nom, ainsi, est dans notre espace...

Les transports publics lausannois et genevois sont-ils prêts à accepter notre vieille revendication (et notre vieille pratique) de la gratuité ? en tout cas, ils semblent vouloir se débarrasser de leurs automates à billets, mais faut pas pavoiser trop tôt : c'est seulement pour les remplacer par les applications smartphones. Tant pis si vous n'en possédez pas, où si la batterie est naze. N'empêche, ça donnera quand même une raison de plus de ne pas prendre de billets, et une excuse à fournir aux meutes de contrôleurs lâchés dans les bus et les trams contre les resquilleurs. Notez bien que nous, on s'en fout : on paiera pas plus par smartphone qu'on payait par distributeur. Butés, on est.

Les sondages laissent prévoir une acceptation assez nette de la loi Covid, dans un mois ? Les opposants ont déjà leur explication : en bon complotistes, ils prédisent une manipulation du scrutin par les autorités. La main de Berset dans l'urne, quoi. Finalement, les votations c'est simple : elles ne sont valables que quand on les gagne. Quand on les perd, c'est qu'il y a eu fraude. Forcément. 

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