Faire employer par la Ville ceux qui travaillent pour la ville : Un bon (petit) pas
Nous en étions samedi, lors de la séance budgétaire du Conseil municipal de Genève à un quatrième débat sur l'internalisation du nettoyage des toilettes publiques. Nous étions, et restons, d'ailleurs prêts à en avoir un cinquième, un sixième, autant qu'il en faudra pour arriver à nos fins : faire employer par la Ville ceux qui travaillent pour la ville. Avec les décisions du Conseil municipal de samedi, un vrai processus d'internalisation du nettoyage des locaux de la Ville, et d'intégration des nettoyeuses et des nettoyeurs dans la fonction publique municipale, a été engagé. Il pourra se poursuivre par étape, en fonction des disponibilités financières de la commune et des échéances des contrats passés avec des entreprises privées de nettoyage. Samedi nous avons fait un pas. Un premier, un petit, mais un bon.
Rendre justice à celles et ceux qu'on a célébrés
Avec l'internalisation dans le secteur public du
nettoyage des toilettes publiques, on reste encore dans une
internalisation partielle, dans un processus progressif, secteur
après secteur, contrat après contrat, et seulement dans le
nettoyage, mais on donne un début de réalité à la vieille
revendication de l'intégration, ou de la réintégration, dans la
fonction publique municipale de femmes et d'hommes qui, déjà,
travaillent pour la Ville, mais sans que la Ville les emploie. Il était temps : Cela fait plus de vingt ans que la
Ville a perdu le contrôle sur les conditions de travail de
celles et ceux qui pourtant nettoient pour elle, et la nettoie,
et qui sont, selon le syndicat patronal, entre 300 et 400. Et
cela fait enfin des années qu'à nos propositions, à celle des
syndicats, à celles des nettoyeuses et de nettoyeurs
elles-mêmes et eux-mêmes, la réponse de la droite et du Conseil
administratif était la même : "c'est pas le moment" de revenir
sur cette sous-traitance, et de réintégrer le personnel du
nettoyage dans la fonction publique municipale... Mais c'était enfin le moment en cette fin d'année,
sinon d'internaliser d'un coup tout le nettoyage des locaux, des
espaces, des bureaux et des installations de la Ville, du moins
de commercer à le faire. Et nous pouvons remercier le Conseil
administratif d'avoir intégré dans le budget le coût de cette
première étape. Même si pour la droite de ce Conseil, quel que
soit l'état des finances municipales et les prévisions
budgétaires, ce ne sera jamais le moment pour la Ville de Genève
d'employer elle-même celles et ceux qui travaillent pour elles
-que ce soit dans le nettoyage ou pour la petite enfance. En acceptant il y a quelques mois une proposition
de délibération "internalisant" dans le service public
de la Ville le nettoyage des toilettes publiques de la
Ville (peu importe qu'elle ait été requalifiée par le
bailli cantonal en résolution puisque nous pouvions
traduire cette résolution en une
décision budgétaire), le Conseil municipal avait apporté
son soutien à une
pétition dont le titre résume la demande : "celles et ceux
qui nettoient pour la Ville doivent être employée par la
Ville". Nous nous sommes faits, dans tous ces débats, la
"courroie de transmission" d'un combat mené par les
travailleuses et les travailleurs eux-mêmes, et par leur
syndicat (le contraire du léninisme, quoi...). Et nous leur
faisons bien plus confiance, aux uns, aux unes et à l'autre,
qu'au PLR et au MCG, pour décrire leurs conditions de
travail et pour exprimer les raisons de leur revendication
d'"internalisation" dans la fonction publique de la Ville du
service qu'ils rendent à la Ville. D'autres
communes, même de droite comme Collonge-Bellerive, Céligny,
Choulex, Corsier, Genthod, Jussy, Chêne-Bougeries), et d'autres
villes (Onex, Vernier), ont d'ailleurs maintenu, ou réintégré,
dans leur fonction publique celles et ceux qui nettoient leurs
installations et leurs espaces...
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